Les Québécois commencent à se rendre compte que la CAQ ne représente pas vraiment l'alternative qu'ils souhaitent aux libéraux, pense le chef du Parti québécois, qui tire à boulets rouges sur son adversaire caquiste.
Énergisé par les sondages après le grand débat des chefs, jeudi soir, qui l’ont donné gagnant, et par une légère remontée dans les intentions de vote comme mesuré par le site Qc125, Jean-François Lisée a soutenu que beaucoup de Québécois s’étaient tournés vers la Coalition avenir Québec (CAQ) pour « se débarrasser » des libéraux, mais qu’ils commençaient maintenant à déchanter.
« À première vue, ça semblait une option, mais à deuxième, troisième et quatrième vue, on voit que M. Legault n’est pas prêt à gouverner », a-t-il soutenu. « Il n’est pas en maîtrise de ses dossiers et les propositions qu’il fait ne tiennent pas la route. »
Selon lui, son adversaire caquiste sèmerait le chaos dans le monde de l’éducation, notamment avec la mise en place de la maternelle 4 ans pour tous les enfants.
« Il retirerait des CPE et des autres services éducatifs [...] énormément d’enfants qui en ce moment sont bien accompagnés vers le succès, il créerait le chaos dans toutes les écoles primaires du Québec parce qu’il n’y a pas de place pour les maternelles 4 ans, il créerait le chaos dans la disponibilité des professeurs. »
M. Lisée a, une nouvelle fois, critiqué le projet caquiste de test des valeurs et ses propositions sur l’immigration. « Ce n’est pas une valeur québécoise de dire aux gens qu’on va les expulser après trois ans », a soutenu le chef du PQ.
Selon lui, la proposition de François Legault d’accueillir des immigrants qui ne connaissent pas nécessairement le français est une menace réelle pour la survie de cette langue.
« De voir l’entêtement avec lequel M. Legault insiste pour que 40 000 immigrants soient reçus au Québec par année sans connaître le français… c’est la pire chose qu’on puisse faire pour l’avenir du français au Québec », a-t-il déclaré.
Questionné à savoir si la priorité d'un éventuel gouvernement péquiste serait de choisir des immigrants francophones ou de combler la pénurie de main-d’oeuvre, M. Lisée a soutenu qu’il était possible de trouver « des dizaines de milliers » d’immigrants parlant français.
« On peut tout à fait atteindre nos deux objectifs », a-t-il ajouté. « C’est un faux dilemme. »
Deux semaines pour convaincre les Québécois
Parti troisième en début de campagne, M. Lisée demeure convaincu de pouvoir renverser la tendance d’ici le 1er octobre et de terminer en première place.
« Ça peut se passer très vite », a-t-il avancé. « Deux semaines suffisent pour qu’à partir du moment où le PQ devient l’alternative crédible aux libéraux, il y ait un déplacement de l’opinion qui nous fasse gagner l’élection. »
Le vote de la CAQ n’est pas un vote très solide, c’est un vote un peu par dépit.
Selon lui, c’est la crédibilité d'un éventuel remplaçant de Philippe Couillard qui sera l’enjeu clé du scrutin.
« Qui est sérieux pour la suite des choses? », s'est demandé M. Lisée. « Nous on pensait que plus on verrait François Legault essayer d’expliquer ses mauvaises positions, plus les gens réaliseraient qu’il n’est pas crédible. C’est ce qui est en train de se passer. »
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