Où était Philippe Couillard le 30 octobre 1995 ?

Le référendum de l'Écosse rattrape Philippe Couillard, le « Canadien non résident »

Si Philippe Couillard n'a pas voté le 30 octobre 1995, peut-il témoigner de cette date historique ?

Tribune libre

Selon le journaliste Martin Ouellet de la Presse canadienne, tel que rapporté le 19 septembre, Philippe Couillard a dit:

«Tout comme les Québécois, les Écossais ont choisi de conserver leur lien avec le Royaume-Uni pour des raisons qui leur appartiennent. Chez-nous, on le sait, ce choix s'est exprimé à trois reprises, lors de deux référendums et aussi lors de la récente élection générale, a-t-il fait valoir. »

Philippe Couillard a surtout établi un parallèle entre le référendum écossais du 18 septembre 2014 et la dernière élection du 7 avril 2014 alors qu'il a été désigné comme PM du Québec.

Mais pourquoi Philippe Couillard a-t-il glissé si rapidement sur un parallèle plus pertinent à faire entre le référendum écossais du 18 septembre 2014 et le dernier référendum du Québec du 30 octobre 1995 ?

Avant de répondre à la question, il faut se demander si Philippe Couillard a voté au référendum du 30 octobre 1995 ?

Ceux qui ont voté au référendum du 30 octobre 1995 se souviennent très bien de ce moment historique. Ils se souviennent très bien que le bureau du PM du Canada, Jean Chrétien, était en guerre contre le camp du OUI comme l'ont rappelé les conseillers Jean Pelletier et Chuk Guitté, la garde rapprochée qui travaillait au Conseil privé du Canada. Cette révélation du pied de guerre de la part du gouvernement du Canada a été faite dans le contexte du scandale des commandites devant le Juge Gomery.

Comme nous l'avons appris par Radio-Canada durant la campagne précédent le scrutin du 7 avril 2014, Philippe Couillard était, de son propre aveu, « Canadien non résident » de 1992 à 1996, travaillant auprès du Ministre de la santé de l'Arabie saoudite.

Le « Canadien non résident » d'alors n'a plus aucun actif qui produit un revenu au Canada pour éviter l'obligation de produire une déclaration de revenu annuelle. Il n'a plus d'adresse civique au Canada, tellement que son permis de conduire du Québec est invalide en Arabie saoudite. Il a dû se procurer un autre permis de conduire en Arabie saoudite. Précisons que le taux d'imposition pour Philippe Couillard en Arabie saoudite était de « zéro pour cent » et ses dépenses étaient vraisemblablement payées par son employeur, le ministre de la Santé d'Arabie. On peut qualifier les gages de Philippe Couillard de revenu net-net. C'est mieux que son confrère, le Dr Yves Bolduc.

En principe, n'ayant plus d'adresse au Québec, Philippe Couillard n'a pu voter au référendum du 30 octobre 1995. Si telle est la vérité, l'intérêt de Philippe Couillard est aujourd'hui à l'image de son intérêt pour le référendum du Québec du 30 octobre 1995: je suis absent du Québec, je m'en lave les mains. De toutes façons, j'aurais voté NON.

Comme pour son compte secret dans le paradis fiscal de l'Île de Jersey qu'il a qualifié d'incident banal et sans conséquence parce qu'étant en fait intervenu en 1992, il y a très, très longtemps, l'épisode du 2e référendum est de peu d'importance pour lui. S'il méprise ainsi la vérité historique, comment l'histoire le traitera-t-il ?

N'ayant pas vécu cet événement historique, il ne peut pas en parler à titre de témoin. De plus, il préfère ne pas en parler pour ne pas se gourer. Le comportement hors la loi du bureau de Jean Chrétien pour « voler le référendum » en complète contradiction avec les lois légitimes du Québec est un déshonneur historique pour le Canada anglais. Et la preuve de ce déshonneur nous est venu par le comportement contraire du gouvernement de Londres: Londres a joué fair-play en respectant l'entente intervenue entre Edimbourg et Londres.

Cette non participation de Philippe Couillard au référendum du 30 octobre 1995 n'est pas d'une certitude absolue pour qui a lu le chapitre 6 intitulé, je cite: « Des électeurs hors Québec, amenez-en » du livre de Robin Philpot intitulé: «Le référendum volé», Éd. Les Intouchables, 2005.

Il s'agit des cinq mois à temps plein de travail de Me Casper Bloom et de son équipe, avocat associé au cabinet Ogilvy Renault de l'av. McGill College de Montréal, travaillant pour le camp du NON, son salaire étant toujours payé par son cabinet d'avocats.

Me Casper Bloom se confie à Robin Philpot :

« J'ai vu dans la loi électorale que les gens qui vivaient à l'extérieur du Québec depuis moins de deux ans conservaient leur droit de vote au référendum. Je pensais à toutes les personnes dans les forces armées, le corps diplomatique (ndlr: Canadien et Québécois) et autres milieux; (ndlr: les étudiants québécois à l'étranger, les gens d'affaires en déplacement temporaire à l'extérieur du Québec, etc) il devait y en avoir près de 100 000. Je me suis dit: personne ne semble vouloir les cibler, alors que ce serait surtout des gens favorables au NON, sûrement près de 90%. Seul problème: les trouver, communiquer ave eux, leur faire acheminer les bulletins et s'assurer qu'ils les renvoient à Québec en respectant les délais prévus. » «Le référendum volé», Ed Les intouchables, 2005, p.78

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Nous ne possédons pas le nombre de Québécois résidant à l'extérieur du Québec qui ont voté grâce aux démarches de Me Casper Bloom. Une chose est certaine, si Philippe Couillard a voté parce que rejoint par les bons soins de Me Bloom, personne au bureau du directeur général des élections n'a eu le temps de vérifier avant le décompte des voix que Philippe Couillard n'avait pas le droit de vote le 30 octobre 1995. Une telle vérification n'a pas non plus été faite pour des dizaines de voteurs agissant en contravention avec les règles établies.

Il y a quelques années, d'anciens étudiants de l'Université Bishop de Lennoxville (Qc) se sont ventés d'avoir voté illégalement au référendum québécois du 30 octobre 1995. Même à l'élection du 7 avril 2014, des Ontariens payant leurs impôts en Ontario ont réussi à se faire inscrire pour voter contre le PQ.

Les vraies affaires auxquelles Philippe Couillard fait référence peuvent aussi démontrer son indifférence à l'évolution récente du Québec, guidé par un principe prétentieux, je cite: « après moi, le déluge ». C'est pour cela qu'il a sauté sur le parallèle à faire entre le référendum écossais et l'élection du 7 avril 2014 pour éviter de faire ressortir son indifférence lors du 30 octobre 1995. Chose certaine, autant l'histoire de l'Écosse que l'histoire du Québec sont marquées par leur référendum respectif, n'en déplaise à Philippe Couillard qui préfère réécrire l'histoire des « vraies affaires », expression vide de sens.

Je ne sais si les journalistes dans la journée du 19 septembre 2014 ont remarqué cette pirouette de Philippe Couillard.

N'oublions pas que l'écart de 1,2% ou un peu plus de 50 000 voix en faveur du NON au référendum du Québec du 30 octobre 1995, avec un taux de participation de plus de 90%, est probablement le résultat d'un « référendum volé » par toutes les actions illégales des organisations fédérales dont les dépenses et les acteurs n'ont jamais été comptabilisés par le camp du NON.

J'aime bien les mots de Gilbert Paquette qui qualifie modestement de « résultat neutre » au référendum québécois du 30 octobre 1995. Dans ce sens, notre bien aimé PM Jacques Parizeau aurait dû agir avec plus de sagesse en déclarant le soir du 30 octobre 1995, entouré par Lucien Bouchard et Mario Dumont, que le gouvernement du Québec prenait les résultats « en délibéré » en exigeant un recomptage judiciaire avec vérification des noms inscrits sur les listes. Cela aurait pu prendre des semaines pour connaître le résultat officiel.

Dans ce sens, j'ai hâte que la loi interdise aux postes de radios et télés de faire l'annonce du résultat final d'un scrutin, cela devant être le privilège exclusif du Directeur général des élections du Québec: exit Bernard Derome et consorts.


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4 commentaires

  • François A. Lachapelle Répondre

    29 septembre 2014

    @ Réjean Roy
    Vous avez tout-à-fait raison d'écrire, je cite: « Quand allons nous enfin comprendre..que nous nous sommes fait avoir par des gangsters gangrenés...».
    Le Québec est un des pays les plus riches au monde sans passer sous silence sa beauté. Sa première richesse lui vient de l'immense abondance (permettez le pléonasme) des réserves d'eau douce. Ce don de la nature ne peut être chiffré en dollars et ne devrait jamais l'être parce que la vie dépend de l'eau.
    Une des responsabilité d'un Québec indépendant sera de mettre sur pied sous l'égide de l'ONU un OFFICE MONDIAL DE L'EAU POTABLE pour gérer ce bien universel mis entre nos mains. Ce sera beaucoup plus important et urgent que la gestion des sables bitumineux à la façon Harper et compagnies.
    Si le Québec est un pays très riche, comment expliquer les discours des néo-libéraux qui dirigent actuellement les affaires du Québec ? Curieusement et de manière trompeuse, nos trois docteurs et leurs thuriféraires économistes s'adressent à la classe moyenne leur demandant de se serrer la ceinture. Pourtant, ce sont d'autres personnes qui volent les richesses naturelles du Québec depuis des décennies.
    Avant de s'adresser aux honnêtes payeurs de taxes du Québec, Philippe Couillard le premier devrait donner l'exemple d'un payeur d'impôts sans faille comme de rapatrier ses millions gagnés entre 1992 et 1996 et payer 50% en impôts sur les quelques 4 à 6 millions qu'il a dissimulé dans un paradis fiscal. C'est à ce prix qu'on devient Premier ministre du Québec.
    Au sujet du vol de haut niveau des plus riches de notre société, il faut lire: a) Alain DENEAULT, Paradis fiscaux: la filière canadienne Ed Écosociété 2004, et de Marc ROCHE, LES BANKSTERS, Ed Albin Michel, 2014.
    Je ne peux terminer sans rappeler les explications de Paul Martin pour justifier que certains de ses bateaux battent des pavillons de complaisance: lisez bien: à cause de la concurrence internationale. Les compagnies, des plus grandes aux plus petites, utilisent les paradis fiscaux pour délocaliser leurs bénéfices et s'abstenir de payer les impôts dus là où ces bénéfices sont gagnés. C'est un jeu d'enfant.
    Monsieur Réjean Roy, votre observation est de base et il faut le dire à notre PM Philippe Couillard qu'il ne tape pas sur les bons clous en annonçant des compressions partout dans la fonction publique québécoise. Un bon exemple de l'imbécilité du Min. Bolduc, encore lui: fermer des conservatoires de musique dans tous les coins du Québec. Nos 3 docteurs ne font pas la différence entre gérer leurs budgets personnels avec un gros train de vie et gérer le Pays du Québec. Ces gens sont d'une tristesse humaine inouïe.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2014

    La carte d'électeur pour voter au Québec devient une nécessité absolue.

  • Réjean Roy Répondre

    28 septembre 2014

    Quant allons nous enfin comprendre..que nous nous sommes fait avoir par des gangsters gangrènés sous la domination de Desmarais et compagnie...ces grands voleurs de grands chemins, qui nous ont littéralement volé....Aujourd'hui..Paul Desmarais étant décédé...je lui souhaite un bon séjour aux enfers. Pour une fois que justice aura été rendu, réjouissons nous.

  • Fernand Lachaine Répondre

    28 septembre 2014

    Nous avons appris que ti-jean crétien a violé les lois et règlements lors du référendum 95.
    Il a dernièrement avoué au Post de Toronto qu'il a envoyé les règles au diable (the hell with the rules) parce que quelques jours du référendum le OUI menait par 8 ou 10 points.
    Et nous laissons faire ça, sans dire un mot?
    Si je transgresse une loi, je suis passible d'être amené en justice, non?