Les derniers mois ont été marqués un peu partout en Europe par une montée des extrêmes. Islamistes, ultranationalistes et multiculturalistes radicaux installent de manière permanente une dynamique de confrontation qui se traduira éventuellement par l’éclatement d’affrontements récurrents dans les rues. Quand les bourgeois-bohèmes font du débat le théâtre de leurs petits calculs politiciens, les extrémistes en profitent pour démontrer les limites de l’exaspération collective. Les premiers cherchent à javelliser une société qui ne désire plus ce modèle aseptisé et les seconds jettent de l’huile sur un feu qui ne sera pas un feu de paille.
Si cette situation découle largement de la montée de l’islamo-fascisme partout dans le monde et des derniers attentats de Paris, qui en ont encore montré le vrai visage, il ne faudrait pas y voir un phénomène strictement causal. L’actuelle polarisation sociale ne doit pas seulement être regardée à travers le prisme du terrorisme et du conflit en Irak et en Syrie. Pour tout dire, le malaise est bien plus profond : l’élite française alimente transversalement le romantisme qui vient. C’est l’appel de la passion qui se fait entendre. Le radicalisme ne connaît pas de frontières.
Nous assistons à une volonté de réenchantement du monde, de retour du sacré dans les sociétés modernes. Violentées par une dénationalisation bureaucratique qui les maintient dans un état de dépression profonde, les sociétés européennes ont du mal à accepter leur retrait de l’Histoire. La gauche moralisatrice les sermonne constamment tandis que la droite libérale leur enjoint de rester à l’intérieur d’une Europe économique qui a ouvert la porte à la Turquie dans un tragique élan d’aliénation. Une Union européenne privée de réel ancrage ne saura pas éternellement convaincre avec des chiffres des peuples en manque d’énergie vitale.
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Le rapetissement de l’espace républicain
Il manque actuellement à l’Europe, et surtout à la France, une raison d’exister
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