Laissons de côté la polémique minable, mesquine, grossière, odieuse et artificielle qui occupe ces jours-ci notre vie publique et qui permet aux multiculturalistes les plus excités de faire un procès en racisme à la société québécoise.
Nous sommes ici devant une controverse créée de toutes pièces, où la haine du Québec s’exprime librement en se faisant passer pour une forme inédite d’humanisme inclusif.
Cette polémique est maintenue en vie artificiellement par ceux qui sont convaincus que le nationalisme québécois est un racisme qui ne dit pas son nom.
Toronto
Parlons plutôt d’un vrai cas de racisme qui, lui, n’a pas fait sursauter grand monde.
À l’Université de Toronto, on a récemment décidé d’organiser une cérémonie de remise des diplômes réservée aux étudiants noirs. Radio- Canada, dans un article du 22 juin, rapportait même que cet événement bénéficiait du soutien financier de l’Université.
Résumons, histoire de bien comprendre : une université finance, et donc encourage, une activité fondée explicitement sur le principe de la discrimination raciale. Cela au nom de la sacro-sainte inclusion.
Comment ne pas voir là une forme explicite de racisme recevant l’approbation morale de nos élites universitaires ?
On pousse un groupe défini sur une base raciale à l’autoségrégation. Que dirait-on si on organisait une célébration réservée aux Blancs ? On hurlerait au scandale. Avec raison. Ce serait odieux. On dénoncerait le séparatisme racial.
Mais tous les racismes ne sont pas également condamnables, apparemment, et celui des « minorités » est accueilli avec bienveillance.
On peut voir là un symptôme de l’effrayante américanisation de nos mentalités, comme si on voulait calquer l’histoire du Canada et du Québec sur celle des États-Unis.
On importe des concepts qui n’ont rien à voir avec notre réalité, le plus extrême étant celui de racisme systémique avec lequel les grands médias nous matraquent sans cesse.
On veut nous obliger à nous regarder dans le miroir déformant de l’histoire américaine. On encourage aussi les groupes minoritaires à cultiver une conscience victimaire.
C’est le paradoxe de l’antiracisme militant : il racialise la société. Il nous pousse à nous définir selon notre couleur de peau.
L’antiracisme ne veut pas voir des Québécois, des Français, des Lettons, des Russes, des Écossais. Il ne veut voir que des Blancs.
Il ne voit pas non plus des Haïtiens, des Congolais ou des Kenyans. Il ne veut voir que des Noirs.
Il fait disparaître les peuples et les cultures pour nous définir essentiellement par la couleur de notre peau. Trop souvent, l’antiracisme est un racisme à prétention vertueuse.
Humanisme
Il serait temps de critiquer vivement cette frange de l’antiracisme militant qui empoisonne notre société en cultivant la méfiance interraciale et qui banalise même le racisme antiblanc, comme on a pu le voir en France récemment.
Le racisme est une abjection morale, quelle que soit la « race » qu’il valorise ou désigne à la vindicte publique.
Quelle que soit sa forme, le racisme doit être combattu. C’est une injure d’enfermer un être humain dans son groupe racial et de l’en transformer en échantillon représentatif, comme s’il devait s’y réduire.
Qu’il faille rappeler cette évidence est inquiétant.
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