Le Québec élit un gouvernement nationaliste et anti-immigration

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La presse française libérale s'insurge devant l'élection de Legault

François Legault, Premier ministre désigné de la province, est parfois comparé à Donald Trump.


Au Québec, une page de près de 15 ans de gouvernement libéral quasi ininterrompu se tourne. Pour la première fois, un parti nationaliste non indépendantiste a été porté au pouvoir lundi : la Coalition Avenir Québec (CAQ), qui souhaite réduire la taille de l’État et l’immigration.


« Aujourd’hui, on a marqué l’histoire ; aujourd’hui, il y a beaucoup de Québécois qui ont mis de côté un débat qui nous a divisés pendant 50 ans », a lancé, triomphal, François Legault, Premier ministre désigné de la province, à propos de la question de l’appartenance ou non du Québec au Canada.


Cet homme d’affaires multimillionnaire, ce qui lui vaut d’être parfois comparé à Donald Trump, a promis « un esprit de rassemblement, pour gouverner pour tous les Québécois », et a dit vouloir « travailler pour un Québec fort au sein du Canada ».


Un parti créé en 2011


La CAQ, formation créée en 2011 par François Legault, disposera de la majorité absolue à l’Assemblée nationale québécoise, avec 74 députés sur 125 selon des résultats préliminaires. Dans le précédent Parlement, elle ne comptait que 21 sièges.


Le parti a notamment promis aux électeurs le « changement », la fermeté sur l’immigration, dont il veut réduire les seuils pour mieux intégrer les nouveaux arrivants, et une meilleure gestion des finances publiques. François Legault avait annoncé en campagne électorale vouloir, dès 2019, réduire de plus de 20 % le nombre d’immigrants admis au Québec chaque année.


La question indépendantiste a en revanche été exclue des débats. Ancien ministre indépendantiste, François Legault assure aujourd’hui ne plus vouloir se séparer d’Ottawa. Multimillionnaire, comptable de formation, il a fait fortune après avoir créé en 1986 la compagnie aérienne Air Transat.


Abstention massive


Entre prospérité économique et quasi-plein emploi, la campagne électorale n’a guère passionné les 8,4 millions d’habitants de la Belle Province. La participation a été d’environ 67 %, contre 71 % en 2014 et 74 % en 2012.


Son résultat constitue cependant un nouveau coup dur pour les Libéraux, la famille politique du Premier ministre fédéral Justin Trudeau, à un an des élections législatives canadiennes. En juin, ils avaient perdu l’Ontario, province la plus riche et la plus peuplée, au profit d’une autre formation conservatrice.