Le PQ est-il appelé à se saborder?

Aujourd’hui, le PQ se retrouve avec un maigre 9 députés à l’Assemblée nationale...

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Tribune libre

Au moment où le PQ amorce une profonde réflexion sur son avenir, il m’apparaît pertinent, voire souhaitable, de considérer cette déclaration de René Lévesque :  


« Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer. »


Fondé en 1968, le Parti québécois s’est érigé pendant des décennies comme l’alternative au Parti libéral du Québec. Aujourd’hui, avec l’arrivée de deux autres partis sur la scène politique québécoise, soit la Coalition avenir Québec et Québec solidaire, et un désintéressement progressif du mouvement indépendantiste, notamment chez les jeunes, le PQ peine à se frayer une place auprès de l’électorat québécois.


Une vaste consultation populaire est prévue auprès de québécois de toutes allégeances politiques afin de connaître les intérêts de l’électorat eu égard à l’avenir du Québec sur la scène politique. Par ailleurs, le PQ a décidé de tout mettre sur la table sauf l’indépendance du Québec, une condition sine qua non reliée à la raison d’être de son existence.


D’autre part, le PQ ne peut faire abstraction de son passé jonché de grandes réalisations d’une part, mais aussi d’interminables tergiversations autour du processus d’accession du Québec à son statut de pays. Aujourd’hui, le PQ se retrouve avec un maigre 9 députés à l’Assemblée nationale suite à sa cuisante défaite lors du dernier scrutin provincial.


À cet effet, la réflexion de René Lévesque prend toute sa pertinence, et on est endroit de se demander si « peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, « ce [n’est plus] qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer. »


Comme le dit un vieil adage : « On ne fait pas du neuf avec du vieux ». Peut-être est-il venu le temps où le PQ doit se saborder et renaître sous une nouvelle image actualisée et une base renouvelée où les enjeux politiques des jeunes occupent une place de choix, notamment la protection de l’environnement…


Néanmoins, le grand défi sera de redonner à la souveraineté ses lettres de noblesse d'antan, d'autant plus que le nationalisme de la CAQ de François Legault exerce un attrait auprès des Québécois, et c'est à ce niveau que le nouveau parti indépedantiste, le cas échéant, devra user d'arguments convaincants pour amener les Québécois à faire un pas de plus et à s'affranchir du joug fédéral. 




Ajout à la réflexion


https://www.journaldequebec.com/2019/06/11/un-parti-deboussole


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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