Ici comme ailleurs, l’austérité est de plus en plus décriée. Elle plombe l’activité économique, creuse les inégalités sociales et affaiblit les services publics. Le Canada n’y a pas échappé.
Le Devoir rapportait hier qu’après une décennie d’austérité sous Stephen Harper, le pays est fortement critiqué par le Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies. Cela inclut les provinces qui, comme le Québec, ont elles aussi opté pour la tronçonneuse budgétaire.
Tourner le dos
Les libéraux de Justin Trudeau tournent quant à eux le dos à l’austérité. Leur premier budget déficitaire déposé le 22 mars marquera un réinvestissement majeur dans l’économie.
Au Québec, c’est une autre histoire. Le 17 mars, le troisième budget du gouvernement Couillard livrera le sacro-saint déficit zéro. Ce sera toutefois au prix de lourdes compressions qui, depuis 2014, ont rudement mis à mal l’éducation, la santé et les services sociaux.
Derrière sa promesse d’une «rigueur» salvatrice, ses véritables objectifs seront atteints: réduire le rôle de l’État, affaiblir les services publics et pour compenser, élargir le rôle du privé.
Déshabiller le patient
Son austérité est aussi des plus sélectives. Il coupe les services directs à la population, y compris chez les plus vulnérables, mais complète pour les médecins un «rattrapage» spectaculaire de leur rémunération. On déshabille le patient pour mieux habiller le médecin.
Le comité des Nations Unies dénonce avec raison cette austérité qui, invariablement, frappe plus durement «les plus vulnérables», dont «les femmes et les personnes handicapées».
Sous Harper, note le comité, la «stagnation du financement des programmes sociaux» a fait mal. Les taux d’imposition des entreprises, «plus bas que ceux d’autres pays riches» ont aussi affamé le trésor public.
Or, ce sont là des choix politiques. Si seulement Justin Trudeau pouvait convaincre Philippe Couillard de changer les siens...
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