Ah ça, pour critiquer, ils sont forts ! Les articles et les blogs sur la presque totalité des médias alternatifs portent sur des critiques du système actuel. De propositions ? Que nenni, inexistantes ou presque ! Pourquoi, pourrait-on s’interroger, eh bien parce que par manque d’imagination ou de connaissances élémentaires, ils sont incapables de structurer des formulations de remèdes qui permettront un jour d’accéder au monde d’après.
Le monde d’après. Quel beau nom, quel espoir pour ceux qui savent et qui s’intéressent à tout ça, qui se portent sur un monde nouveau, libéré des griffes de l’empire néo libéral. Pourtant, il est certain que l’effondrement du système occidental néolibéral a commencé en janvier 2008 et depuis, rien, strictement rien, en six ans n’a pu arrêter sa chute. En dépit des efforts qui ont contraint les ploutocrates globalistes de se découvrir à nu et de nous laisser voir leurs manœuvres. Sauf pour ceux, et ils sont nombreux, à ne pas voir les sursauts d’agonie du système qui ce faisant achève de détruire l’économie et mettre à mal nos libertés, l’état est calamiteux et le système néo libéral est inapte à le guérir.
Les chiffres dont on nous inonde à foison pour tenter d’apaiser nos craintes ou susciter notre adhésion ne parviennent plus à masquer l’étendue des dégâts et la gravité du désastre. Ce n’est pas mieux non plus du côté de la finance dont seuls les non financiers pensent encore qu’elle tire avantage juteux de la crise. Tout ce que les banques centrales ont pu imaginer, ce sont des emplâtres pour tenter de ralentir l’hécatombe systémique à grands coups de planches à billets ou des politiques d’austérité imbéciles qui ont fait long feu. C’est tellement visible que même le FMI le dénonce. Le seul piètre résultat est d’avoir prolongé artificiellement l’agonie du système moribond. La débâcle est générale, à la fois financière, économique, politique, géopolitique, sociale, morale.
On sait que la nature ajoute sans rien retrancher, mais cette fois-ci le changement de civilisation ne se fera pas par rafistolage du modèle précédent, mais par la mise hors d’état de nuire de ses éléments prédateurs comme la finance privée et l’immunité dont bénéficient les dominants.
Il est illusoire d’attendre un changement de cap des autorités politiques corrompues en place. Dans nos démocraties privatisées par les lobbies, où la politique tient du plan de carrière, les élus sont clairement missionnés pour défendre les intérêts de leurs sponsors plutôt que l’intérêt général. Les appareils politiques d’État sont parfaitement verrouillés par les tenants de l’ordre établi, avec l’aide complaisante des médias et des milieux financiers.
Les maîtres de l’empire décadent ne laisseront jamais s’installer un pouvoir alternatif sorti des urnes au sein de leur zone d’influence sans réagir. Ou bien ils exerceront une pression terrible sur les nouveaux gouvernants pour les rallier, ou bien ils les marginaliseront et même, les tueront.
Aucune force politique alternative des différents pays ne permet en l’état d’envisager l’avènement d’un contre-pouvoir suffisamment solide. Dans un tel contexte, il est fort probable que l’avènement du monde d’après n’interviendra qu’après l’effondrement total du système failli. Soit tout seul, sous le poids de ses propres excès, « à la soviétique ». Soit avec un petit coup de pouce des BRICS, ou précipité par des soulèvements sociaux. Soit en passant par une guerre déclenchée par des maîtres du monde dans leur folie.
Il est impératif d’appeler à un engagement politique résolu de la part des citoyens responsables, primordial, vital si l’on veut être prêts à influer sur ce que sera le monde d’après. Sauf encore une fois pour ceux qui ne se rendent compte de rien ou qui de toutes façons s’en moquent éperdument, les autres, les citoyens responsables, se mobilisent. Les urnes sont utiles pour porter au pouvoir un groupe de renouveau réel, mais on a vu comment en menaçant de ruiner un pays, avec l’exemple grec, on peut faire plier même les plus résolus. Par contre, une force citoyenne qui se constitue en force politique déterminée jusqu’au bout, comme en Islande, fera accéder au monde d’après.
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