Le FMI plus pessimiste sur la croissance américaine

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Plus moyen de contenir le constat

Le Fonds monétaire international (FMI) a jugé vendredi que la cure d’austérité forcée aux États-Unis risquait d’amputer la croissance du pays en 2014 sans résoudre le lourd déséquilibre des finances publiques qui restent sur une trajectoire « intenable ».
« Même si la consommation privée a jusqu’à présent bien résisté aux hausses d’impôts et aux coupes automatiques budgétaires, ces deux mesures devraient poser des difficultés plus fortes pour la consommation dans les prochains trimestres », écrit le FMI dans un résumé de son évaluation annuelle du pays.
Le FMI table toujours sur le même ralentissement de la croissance américaine cette année (1,9 % après 2,2 % en 2012) mais revoit à la baisse le rebond attendu en 2014 à 2,7 %, alors qu’il prévoyait 3 % en avril.
« L’économie américaine a encore beaucoup à faire avant de retrouver son entière capacité », a estimé la patronne du FMI, Christine Lagarde, lors d’une conférence de presse.
Le FMI met encore en garde contre l’impact d’une possible « résurgence » des tensions financières dans la zone euro mais il s’inquiète surtout de la cure d’austérité à laquelle les États-Unis se sont astreints faute d’accord politique au Congrès entre républicains et démocrates. Ces blocages se sont traduits par une hausse des impôts en janvier et l’entrée en vigueur en mars de coupes massives dans le budget à hauteur de 85 milliards de dollars d’ici à septembre.
Du fait de ces mesures, le déficit public américain devrait fondre cette année mais de manière « trop rapide » et « mal conçue » au risque de gripper la reprise de la première puissance économique mondiale, selon le FMI.
« Un ralentissement du rythme de la reprise pourrait retarder la normalisation du marché du travail et réduire les perspectives de croissance à long terme dans l’hypothèse où de plus en plus de chômeurs perdraient leurs compétences », souligne le Fonds, qui table toutefois sur une décrue du taux de chômage de 7,6 % actuellement à 7,2 % en 2014.
«Nouvelles recettes»
Surtout, cette fonte des déficits sera sans effet sur la trajectoire des finances publiques américaines que le Fonds continue de juger « intenable » avec une progression attendue de la dette, passant de 108,8 % du PIB cette année à 109,6 %. Face à l’explosion attendue des coûts de l’assurance-maladie et des retraites, le FMI appelle les autorités à adopter un plan pour réduire les dépenses et suggère quelques pistes de « nouvelles recettes » fiscales via notamment l’instauration d’une TVA - qui n’existe pas aux États-Unis - et d’une taxe carbone.
Le FMI ne donne toutefois pas de précisions sur ce dernier prélèvement lié aux émissions de CO2 qui avait été envisagé en France avant d’être abandonné devant l’opposition des milieux industriels. Dans son court rapport, le Fonds salue également l’action de la Banque centrale américaine (Fed) pour lutter contre la crise mais met en garde contre sa politique de taux d’intérêts proches de zéro qui pourrait à terme « poser les bases des prochaines vulnérabilités ».
« La Fed doit continuer ses préparatifs pour une sortie en douceur » de sa politique monétaire accommodante, qui inclut également des rachats d’actifs massifs chaque mois, afin d’éviter tout mouvement « abrupt » sur les marchés, prévient le FMI.
Selon Mme Lagarde, le Fonds table pour l’année prochaine sur un « très léger déclin » du rythme des rachats d’actifs de la Fed qui se chiffrent aujourd’hui à 85 milliards par mois.« Pas de resserrement mais un très léger déclin », a-t-elle souligné, alors que le Comité de politique monétaire de la Fed se réunit mardi et mercredi.
Mme Lagarde a répété que la stratégie de communication de la Fed serait « cruciale pour réduire les incertitudes » sur le retour à la normale de sa politique monétaire et éviter des mouvements de panique des marchés.


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