Le classement 2016 publié par l’IMD sur la compétitivité mondiale prouve la fausseté de la propagande européiste

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Le fédéralisme européen dans l'impasse

L’IMD vient tout juste de publier son « Classement annuel de la compétitivité mondiale » ( « IMD World Competitiveness Yearbook » ) pour l’année 2016. Ce classement 2016 est riche de plusieurs enseignements intéressants.

QU’EST-CE QUE L’IMD ?

L’« International Institute for Management Development » (abrégé en « IMD ») est un institut de gestion de réputation mondiale situé à Lausanne, en Suisse. Né en 1990 de la fusion de l’IMI Genève (fondée en 1946 par Alcan) et de l’IMEDE (fondée en 1957 par Nestlé), cet institut de formation supérieure a d’abord été créée par des grosses entreprises industrielles pour les besoins de l’industrie.

Aujourd’hui fondation indépendante à but non lucratif, ne bénéficiant d’aucune subvention gouvernementale, l’IMD a pour mission principale de former les dirigeants des grandes entreprises internationales dans le domaine de la direction et de la gestion d’entreprise. Chaque année, quelque 8 000 cadres de quelque 98 nationalités différentes participent ainsi à la vingtaine des programmes publics proposés (qui comprennent des cycles MBA et EMBA) ainsi qu’à des programmes sur mesure répondant aux besoins spécifiques des entreprises.

L’IMD compte 60 professeurs à temps plein et occupe les tout premiers rangs dans le classement des MBA européens et mondiaux. Dans le classement établi par le prestigieux « Financial Times », l’IMD est ainsi régulièrement classé en 1ère position mondiale dans la catégorie « Executive Education » (2008-2015) et en 1re position mondiale également dans la catégorie « Programmes publics » (2012, 2013, 2014 et 2015).

C’est dire si les travaux de recherche et les publications de l’IMD sont considérées comme sérieuses et importantes dans le monde des entreprises, et notamment des grandes entreprises internationales.

QU’EST-CE QUE LE « CLASSEMENT ANNUEL DE L’IMD SUR LA COMPÉTITIVITÉ MONDIALE » ?

Parmi les travaux importants de l’IMD figure en bonne place son « Classement annuel de la compétitivité mondiale » ( « IMD World Competitiveness Yearbook » ) qui étudie une soixantaine de pays. (61 pays pour la livraison 2016).

L’institut de Lausanne a joué un rôle pionnier en matière d’étude de compétitivité des nations et des entreprises et a créé un « World Competitiveness Center » (Centre de la Compétitivité mondiale) en 1989.

Ce WCC – qui publie l’ « IMD World Competitiveness Yearbook » – permet d’approfondir les connaissances sur la compétitivité internationale, en recueillant les données les plus récentes et les plus pertinentes sur le sujet, auprès des entreprises elles-mêmes, et en analysant les conséquences des mesures politiques mises en œuvre. Le WCC mène sa mission en coopération avec un réseau international composé de 54 instituts partenaires.

Classement mondial de la compétitivité de 61 pays du monde est publié chaque année par l'IMDLe Classement mondial de la compétitivité de 61 pays du monde est publié chaque année par l’IMD.

LES ENSEIGNEMENTS DU CLASSEMENT 2016 DE LA COMPÉTITIVITÉ MONDIALE SELON L’IMD

Le « Classement annuel de la compétitivité mondiale selon l’IMD » ( « IMD World Competitiveness Yearbook » ) pour l’année 2016 – qui porte sur 61 États du monde – est riche de plusieurs enseignements intéressants.

Tableau récapitulatif du Classement 2016 de la compétitivité mondiale selon l'IMDTableau récapitulatif du Classement 2016 de la compétitivité mondiale selon l’IMD (disponible sur http://www.imd.org/uupload/imd.website/wcc/scoreboard.pdf )

1°) les États-Unis viennent de perdre la première place

Traditionnellement n°1 mondial de la compétitivité dans le classement de l’IMD, les États-Unis d’Amérique viennent de perdre ce rang. À la grande surprise des organisateurs du classement eux-mêmes, les États-Unis rétrogradent cette année à la troisième place.   –

2°) Hong Kong et la Suisse n°1 et n°2 mondiaux des économies les plus compétitives du monde

C’est désormais Hong Kong – qui avait toujours talonné les États-Unis – qui remporte cette année la première place mondiale.    Autre surprise, c’est la Suisse qui remporte la 2e position, alors que nos voisins helvètes ne se trouvaient qu’à la troisième ou à la quatrième place depuis 2013.

3°) les pays européens hors UE et hors euro se classent statistiquement beaucoup mieux que les États membres de l’UE et de l’euro

Seuls 26 des 28 États membres de l’UE États membres de l’UE figurent dans le classement des 61 États retenus par l’IMD. Malte et Chypre n’y figurent pas.

Avec cette réserve, le classement 2016 révèle que, parmi les 10 économies les plus compétitives du monde figurent 6 pays européens sur 10, parmi lesquels 2 sur 6 ne sont pas membres de l’UE (Suisse et Norvège) et 4 sur 6 ne sont pas membres de l’euro (les deux précédents, plus la Suède et le Danemark).

Seuls 8 des 26 États membres de l’UE classés se trouvent parmi les 20 premiers du classement.

Et parmi ces 20 premiers figurent les 3 États ouest-européens membres de l’UE ayant refusé d’entrer dans l’euro : Suède, Danemark et Royaume-Uni :

  1. Suède (5e rang sur 61)
  2. Danemark (6e rang sur 61)
  3. Irlande (7e rang sur 61)
  4. Pays-Bas (8e rang sur 61)
  5. Luxembourg (11e rang sur 61)
  6. Allemagne (12e rang sur 61)
  7. Royaume-Uni (18e rang sur 61)
  8. Finlande (20e rang sur 61)

La majorité des États membres de l’UE et de l’euro sont en revanche mal, voire très mal classés.

Dans la seconde moitié du classement figurent 14 des 26 États membres de l’UE classés par l’IMD :

  1. l’Estonie (31e rang sur 61)
  2. la France (32e rang sur 61)
  3. la Pologne (33e rang sur 61)
  4. l’Espagne (34e rang sur 61)
  5. l’Italie (35e rang sur 61)
  6. la Lettonie (37e rang sur 61)
  7. le Portugal (39e rang sur 61)
  8. la Slovaquie (40e rang sur 61)
  9. la Slovénie (43e rang sur 61)
  10. la Hongrie (46e rang sur 61)
  11. la Roumanie (49e rang sur 61)
  12. la Bulgarie (50e rang sur 61)
  13. la Grèce (56e rang sur 61)
  14. la Croatie (58e rang sur 61)

On remarque que ces 14 pays sont tous soit des pays du pourtour méditerranéen, soit d’anciens pays de l’est. Ce sont aussi les pays qui souffrent le plus de la cherté de l’euro sur les marchés des changes (pour ceux qui ont adopté l’euro).

Source : http://www.imd.org/uupload/imd.website/wcc/scoreboard.pdf

CONCLUSION : LE CLASSEMENT IMD DE LA COMPÉTITIVITÉ MONDIALE PROUVE LA FAUSSETÉ DES ARGUMENTS DE LA PROPAGANDE EUROPÉISTE

Le Classement 2016 de la compétitivité mondiale selon l’IMD présente le singulier mérite de faire voler en éclats – et même de ridiculiser – des pans entiers de la propagande européiste.

Un classement venu du monde des entreprises elles-mêmes…

Tout d’abord, il émane de l’un des tout premiers instituts de formation à la direction et à la gestion d’entreprises, créé et financé par des très grands groupes industriels mondiaux. Les prétendus « experts » en économie invités sur les grands médias et les services du MEDEF ne peuvent donc pas décemment dénigrer ou brocarder l’IMD et ses analyses.

Statistiquement, l’UE et l’euro ne sont pas gages de compétitivité, au contraire !

Ensuite, ce classement révèle que, les pays européens qui ne sont ni dans l’UE ni dans l’euro ont statistiquement plus de probabilité d’avoir une meilleure compétitivité mondiale que ceux qui sont à la fois dans l’UE et dans l’euro. Tout particulièrement les pays du sud, France comprise, et les anciens pays de l’est.

Ce n’est pas un raisonnement, c’est un fait.

Statistiquement, la taille de la population et la superficie ne sont pas gages de compétitivité, au contraire !

Ensuite, ce classement révèle une chose très intéressante : c’est qu’il n’y a strictement aucune corrélation entre la superficie d’un État, la taille de sa population et son classement dans la compétitivité de son économie.

En effet, sur les 10 premiers du classement :

7 sont des petits États comptant moins de 10 millions d’habitants ( Hong Kong 7,2 – Suisse 8,3 – Singapour 5,5 – Suède 9,8 – Danemark 5,7 – Irlande 4,6 – Norvège 5,2, soit une moyenne de 6,6 millions d’habitants par État.

9 ont moins de 40 millions d’habitants (les mêmes, plus les Pays Bas 16,8 millions et le Canada 36), soit une moyenne de 11 millions d’habitants par État.

seul le mastodonte américain (avec 320 millions d’habitants) déroge à cette règle.

Au total, les 10 économies les plus compétitives du monde selon l’IMD abritent 419 millions d’habitants – soit une moyenne de 41,9 millions d’habitants par pays ( et les ¾ de cette population habite dans un seul des 10 pays : les États-Unis ).

Quant aux 10 derniers du classement  :

3 seulement ont moins de 10 millions d’habitants (Jordanie 7,9 – Croatie 4,2 – Mongolie 2,8 )

6 seulement ont moins de 40 millions d’habitants ( les mêmes, plus Pérou 30,4 – Grèce 10,8 – Venezuela 30,6 )

Au total, les 10 économies les moins compétitives du monde, parmi les 61 économies classées par l’IMD, abritent 431,3 millions d’habitants, soit une moyenne de 43,1 millions d’habitants par pays, un peu supérieure, et plus équitablement répartie que les 10 économies les plus compétitives.

Une comparaison des superficies entre les 10 économies les plus compétitives et les 10 économies les moins compétitives donne un résultat comparable.

En bref, non seulement il n’y a aucune corrélation entre la superficie d’un État, la taille de sa population et son classement dans la compétitivité de son économie, mais on aurait même plutôt tendance à déceler l’existence d’une corrélation inverse !

Statistiquement, disposer d’une des principales monnaies du monde n’est  pas gage de compétitivité, au contraire !

Enfin, on est frappé par le fait que le haut de classement est principalement occupé par des pays, souvent petits, qui ont gardé leur monnaie nationale, et dans la quasi-totalité des cas une monnaie ne faisant pas partie de ce qui est considéré comme les 5 « principales » monnaies du monde (dollar, euro, yen, livre sterling, yuan).

Tel est le cas de :

  • Hong Kong (1er rang, dollar de Hong Kong )
  • Suisse ( 2e rang, franc suisse )
  • Singapour ( 4e rang, dollar de Singapour )
  • Suède ( 5e rang, couronne suédoise )
  • Danemark ( 6e rang, couronne danoise )
  • Norvège ( 9e rang, couronne norvégienne )
  • Canada ( 10e rang, dollar du Canada )
  • Qatar ( 13e rang, riyal qatarien )
  • Taïwan ( 14e rang, nouveau dollar de Taïwan )
  • Union des Émirats Arabes Unis ( 15e rang, dirham des Émirats arabes)
  • Nouvelle-Zélande ( 16e rang, dollar néo-zélandais )
  • Australie ( 17e rang, dollar australien )
  • Malaisie ( 19e rang, ringgit )

Ce constat contredit lui aussi totalement le postulat selon lequel seul l’euro « ferait la force ».

En bref, le classement IMD réduit à néant les principaux arguments de la propagande européiste.

Les arguments selon lesquels, pour être compétitif au XXIe siècle, un pays devrait nécessairement être vaste, avoir une population nombreuse, disposer d’une des plus grandes monnaies de référence, et donc adopter l’euro et fusionner dans l’Union européenne, sont des arguments qui ne sont absolument pas validés par les faits – bien au contraire – et qui sont donc dénués de toute valeur scientifique.

En épilogue, je rappelle qu’au Conseil européen de Lisbonne de mars 2000, les dirigeants des 15 États membres de l’Union européenne de l’époque (les élargissements à l’est sont intervenus en 2004, 2007 et 2013 ) avaient adopté la « stratégie de Lisbonne » à grands renfort de tapage médiatique.

Cette « stratégie de Lisbonne » avait été présentée aux populations des nations d’Europe comme l’axe majeur de politique économique et de développement de l’Union européenne entre les années 2000 et 2010.

Son objectif claironné était rien moins que de faire de l’Union européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010 » [ sic ].

Avec le temps, et devant le désastre sans fin dans lequel sont plongés les pays de l’UE, et plus spécialement encore ceux de la zone euro, cet objectif apparaît comme tragiquement risible et le Classement IMD est là pour nous le rappeler.

Du reste, la « stratégie de Lisbonne » a été discrètement passée aux oubliettes, sans que les responsables de tous ces mensonges criminels n’aient encore eu à s’en justifier.

François ASSELINEAU


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