Le chef de la CIA a rencontré Kim Jong-un

Fa813f2013222b84f0ad266cf473ff50

La stratégie de Trump semble payer

Les préparatifs en vue d’un sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong-un ont connu une soudaine accélération mercredi avec la confirmation par le président américain que Mike Pompeo, son homme de confiance et directeur de la CIA, avait rencontré secrètement le dirigeant nord-coréen à Pyongyang.


Depuis sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, où il passe deux jours avec le premier ministre japonais Shinzo Abe, autre acteur clé du dossier, le président américain a fait souffler un vent d’optimisme.


« Mike Pompeo a rencontré Kim Jong-un en Corée du Nord la semaine dernière. La rencontre s’est bien déroulée et une bonne relation s’est établie », a déclaré Donald Trump sur Twitter. « La dénucléarisation sera un grand événement pour le monde, mais aussi pour la Corée du Nord. »


Les États-Unis ont toujours posé la perspective d’une dénucléarisation de la péninsule coréenne comme condition à des discussions directes avec la Corée du Nord.


L’envoi de Mike Pompeo, l’un de ses plus proches collaborateurs, qui deviendra son secrétaire d’État dans quelques jours, montre à quel point la question nord-coréenne est devenue la priorité diplomatique de l’administration Trump.


Le président américain avait créé une immense surprise le 8 mars en acceptant une invitation à se rencontrer de Kim Jong-un, transmise par la Corée du Sud.


La détente entre les deux Corées continue


La mission secrète de Mike Pompeo a eu lieu pendant le week-end de Pâques, selon le Washington Post, et intervient dans un contexte de détente entre la Corée du Nord et la Corée du Sud qui a débouché sur une floraison d’initiatives diplomatiques impensables il y a encore quelques mois.


Séoul a ainsi annoncé mercredi étudier des pistes pour un éventuel traité de paix avec le Nord. Les combats sur la péninsule coréenne avaient pris fin en 1953 à la suite d’un armistice, mais aucun traité de paix n’a été signé, si bien que les deux Corées sont toujours techniquement en guerre.


La zone démilitarisée qui divise la péninsule est hérissée de mines et de fortifications.


Le troisième sommet intercoréen depuis la fin de la guerre, prévu le 27 avril, pourrait être l’occasion d’aborder la question d’une déclaration officielle pour clore le conflit sur la péninsule.


« Nous examinons la possibilité de remplacer le régime de l’armistice sur la péninsule coréenne par un régime de paix », a déclaré à la presse un haut responsable de la Maison Bleue, la présidence sud-coréenne.


« Ils ont ma bénédiction pour discuter de la fin de la guerre. Les gens ne réalisent pas que la guerre de Corée n’est pas terminée », avait affirmé mardi Donald Trump, en compagnie de Shinzo Abe.


« La question du traité de paix est un problème très difficile », a commenté Koo Kab-woo, professeur à l’Université des études nord-coréennes.


Pyongyang et Séoul revendiquent tous deux la souveraineté sur la péninsule tout entière. Un traité pourrait vouloir dire que les deux Corées se reconnaissent l’une l’autre.


Le Nord demanderait probablement le retrait des soldats américains déployés sur la péninsule. Le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale, Chung Eui-yong, a lui déclaré mercredi que Séoul et Washington voulaient que Pyongyang renonce à ses ambitions atomiques.


D’importants sommets en perspective


Les moments clé du sommet intercoréen, dont la première poignée de main entre MM. Kim et Moon, seront diffusés en direct à la télévision, a annoncé Séoul après une réunion de travail entre les deux parties mercredi.


Mais le monde a déjà les yeux braqués sur le face-à-face qui se dessine entre Donald Trump et Kim Jong-un. Il aura lieu début juin ou peut-être un peu avant, a précisé le président américain mardi.


« Ils nous respectent. Nous les respectons. L’heure est venue de parler, de résoudre les problèmes. [...] Il y a une véritable chance de résoudre un problème mondial », a-t-il lancé.


Le président américain a évoqué « cinq lieux » possibles pour ce sommet, sans davantage de précisions. Panmunjom, village situé dans la zone démilitarisée, fait partie des hypothèses régulièrement évoquées, de même que la Corée du Sud ou la Corée du Nord et la Chine.


Pékin est le principal allié de Pyongyang, mais leurs relations s’étaient rafraîchies avec la multiplication des tirs de missiles balistiques et les essais nucléaires du Nord, Pékin soutenant les sanctions de l’ONU.


> La suite sur Le Devoir.



-->