Je me rappelle, lorsque j’étais enfant, avec quel décorum toute la famille accueillait le curé de la paroisse le jour où sa visite était annoncée en grandes pompes pour bénir ses paroissiens et leur prodiguer ses grâces.
C’est un peu la même image qui m’est revenue en tête en voyant Stephen Harper, accompagné de la moitié de son cabinet ministériel, débarquer à Saint-Narcisse-de-Beaurivage dans Lotbinière dans le cadre de notre fête nationale pour un rassemblement éclair visant à « assurer les Québécois que le parti au pouvoir n’entend pas abandonner la province ».
Une visite, comme il se doit, soigneusement préparée par une rencontre tenue en compagnie de l'ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney au cours de laquelle le curé, avant sa visite paroissiale, aurait demandé conseil à son
« évêque » sur la manière d’améliorer ses relations avec ses « paroissiens » québécois et ce, malgré ses démêlées avec l’ancien locataire du 24 Sussex concernant ses douteuses relations d'affaires avec le controversé lobbyiste allemand Karlheinz Schreiber.
Et, de renchérir son fidèle ministre fédéral de l’Industrie et député de Mégantic-l’Érable, Christian Paradis : «Le fait qu'il y ait une présence aussi massive des membres du cabinet, des ministres anglophones, ça démontre que franchement on veut que les choses fonctionnent au Québec… On est à la fin d'une session qui a été intensive, les gens sont fatigués. Mais ils viennent de partout à travers le Canada pour démontrer qu'il y a un attachement envers le Québec ».
Quant aux rumeurs d’élections au Québec et la possibilité d’un gouvernement souverainiste, le ministre y va de cette « apaisante » déclaration: « Pour n'importe quel gouvernement qui sera élu, nous, ce qu'on va faire, c'est de travailler avec le gouvernement du Québec ».
Et voilà…la bénédiction a été donnée et les grâces distribuées…Le curé peut maintenant regagner son presbytère le long du canal Rideau et continuer de célébrer ses messes basses et ses requiem pour ses paroissiens francophones exilés dans ses terres étrangères tout en ouvrant généreusement ses goussets à ses fidèles paroissiens anglophones au cours de fastueuses cérémonies patriotiques royalistes au son du carillon fédéraliste.
Henri Marineau
Québec
Après sa rencontre avec Mulroney...
La visite paroissiale de Harper
"Le parti au pouvoir n'entend pas abandonner la province"
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
26 juin 2012Ils ont compris que si un référendum se déclencherait maintenant le NON n'a aucun leader crédible alors que le OUI, si Marois décide de s'éclipser, en possède plusieurs.
Je désole que le PQ n'a pas de stratèges assez brillants pour remettre l'indépendance au programme. Ainsi, ils seraient assurés du pouvoir parce que les séparatistes reviendraient au parti et nous pourrions réaliser finalement l'indépendance du Québec.
Noel