En 1966, juste avant la chute du gouvernement Lesage aux mains de Daniel Johnson, René Lévesque, alors ministre dans le gouvernement libéral, laisse déjà percevoir dans ses propos des intérêts pour « cette floraison bigarrée que les années ’60 avaient fait surgir d’un sol qui n’avait jamais été remué… Dès ’64, je retrouve en effet cette attitude écartelée dans une légende qu’on avait mise au bas d’une photo me montrant avec des étudiants du collège Sainte-Marie : « M. Lévesque (leur) a affirmé qu’une seule alternative s’offrait au Québec qui étouffe dans les cadres actuels de la Confédération : ou bien le Québec devient un État associé doté d’un statut vraiment spécial, ou bien le Québec se séparera. La deuxième solution, selon le ministre, ne devant être concrétisée que si preuve est faite que la première est irréalisable. »
René Lévesque-Attendez que je me rappelle…; Québec/Amérique, 1986, p.268
Nul besoin de vous rappeler les circonstances qui ont donné naissance au Parti québécois. Toutefois, le concept de la souveraineté-association émanant du fondateur du MSA, René Lévesque, constitue la pierre angulaire des origines du PQ. Personne ne mettra en doute l’intelligence de René Lévesque pas plus que sons sens inné de la stratégie. Au moment de la création du Mouvement souveraineté-association, M. Lévesque savait très bien que le Québec
« étouffait » dans les cadres de la Confédération, mais ils pressentait probablement, en bon stratège, que la séparation recevrait une fin de non-recevoir de la part de la population, compte tenu de son caractère draconien. C’est pourquoi, à mon avis, il préféra y aller par étapes, conservant sa dernière carte, soit l’indépendance, dans le cas où la première stratégie s’avérait « irréalisable ».
J’ai écrit plusieurs articles, sur cette tribune, tournant autour du fait qu’il fallait « remettre à la une » le rêve de René Lévesque. Depuis lors, j’ai été à même de constater que la première stratégie a échoué. À partir de ce constat, il m’apparaît que nous devons maintenant « mettre à la une » la seconde alternative de René Lévesque, soit celle de mettre tout en œuvre pour accéder à notre indépendance, en un mot, faire du Québec un État souverain!
Quant au véhicule à utiliser pour y parvenir, j’ai déjà fait mon nid à cet effet en proposant une coalition de partis dans un article publié sur cette tribune le 8 juillet. En ralliant toutes les forces indépendantistes autour du projet de pays, je crois que nous arriverons à réaliser le véritable rêve de René Lévesque! Après tout, n’est-ce pas ce que M. Lévesque a fait en ralliant des partis autour de son projet initial au moment de la création du PQ?
Henri Marineau
Québec
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