Suite à mon article sur « Les voies d’une Nouvelle Révolution Française » [1], de nombreux lecteurs m’ont demandé qui pouvaient être désignés responsables de l’impérialisme, impérialisme que je plaçais à la source des malheurs du monde. Beaucoup me sommaient d’y voir la main de quelques communautés ou sectes particulièrement maléfiques qui tireraient les ficelles de cette machinerie impérialiste.
Et bien non, il n’y a aucune secte, aucune communauté pour pousser le monde vers le gouffre ou il s’avance à grand pas. Nulles toges, nuls tabliers, nulles kabbales, nulles paroles sibyllines pour présider à l’impérialisme ; le véritable responsable est à chercher ailleurs et voici son nom : la « end bottom line » [2].
La « end bottom line », dans la langue de l’impérialisme, désigne la dernière ligne du bas d’un bilan de société. Cette ligne doit afficher le résultat du bilan et donc les bénéfices réalisés ou non au cours d’un exercice annuel. Une partie de ces bénéfices, après paiement des impôts et éventuellement recyclage dans la société même en investissements, est distribuée aux actionnaires. C’est un moyen, pour ceux qui ont investi du capital dans cette société, d’augmenter leur mise de départ, ou de la diminuer ou la perdre en cas de résultat négatif.
Ce système d’accumulation du capital est communément appelé capitalisme.
Structure d’un bilan de société
Conserver une « end bottom line » positive n’est pas chose aisée pour le « manager » qui doit gérer la société. Celui-ci doit faire face à de nombreux obstacles pour la maintenir. On peut en relever un certain nombre ; leur description peut nous aider à comprendre les mécanismes qui peuvent affecter ce système et comprendre les moyens par lesquels chaque « manager » peut palier chaque inconvénient qui surgit, et comment une tendance se dessine suite à l’ensemble additionné des moyens utilisés pour rendre positive cette fameuse « end bottom line ».
Parmi les forces qui s’opposent à cette « end bottom line » on peut citer les suivantes.
La concurrence est bien la première force destructrice de la ligne du bas.
Considérons une entreprise A produisant une marchandise quelconque M a un prix donné, prix abordable pour le consommateur et permettant de dégager un bénéfice au profit des actionnaires de A. Si une autre entreprise B produit la même marchandise M à un prix moins élevé, les consommateurs vont évidemment acheter la moins cher et l’entreprise A ne vendra plus rien ou considérablement moins.
Qu’elle devra être la réaction du dirigeant de l’entreprise A face à ce grave problème ?
D’abord la haine s’emparera de ce dirigeant et des actionnaires de A, haine de l’entreprise B qui cherche à les appauvrir et haine de cette concurrence indésirable.
Cette haine du dirigeant A sera d’autant plus vive que la conséquence de cette concurrence peut être le dépôt de bilan de sa société, et, pour lui, le chômage sans indemnité et le risque d’un plongeon dans la ruine et la pauvreté.
Que peut-il faire ? Il peut évidemment baisser son prix de vente et accepter de faire moins de bénéfices, mais il peut surtout chercher à produire la marchandise M avec un prix de revient moindre afin de retrouver une marge afin de concurrencer B et lui soustraire le marché.
Les dirigeants d’entreprises haissent la concurrence et préfèrent les monopoles.
Dans le bilan de l’entreprise A comme B figurent deux colonnes ; le passif, à droite, dont les montants vont se soustraire a ceux de la colonne d’actifs à gauche dans laquelle figure, principalement, le montant des ventes.
Dans la colonne de droite de passif, les postes les plus importants sont les achats des matières premières et des produits semi finis à transformer, et surtout les salaires avec les charges inhérentes qui y sont attachées. Il faut donc pour A diminuer le montant de la colonne passif de droite pour relancer les ventes et augmenter le montant de la colonne de gauche, actif.
La dernière ligne du bas ou « end bottom line » montre la différence entre la somme des montants figurant dans ces deux colonnes.
Pour produire moins cher A dispose de cinq solutions.
1. Augmenter la productivité, c’est à dire produire plus dans le même temps d’emploi des salariés, donc mécaniser, rationaliser et simplifier les gestes productifs (taylorisme, fordisme), ce qui équivaut a diminuer le nombre des salariés pour faire baisser la valeur de la marchandise.
2. Supprimer la concurrence :
• vendre de nouveaux produits, par l’innovation, en créant des marchandises qui seront momentanément sans concurrence ;
• monopoliser, étatiser, posséder des marchés protégés
3. Employer une main d’œuvre acceptant de plus bas salaires pour le même travail
4. S’approvisionner à moindre coût en matières premières et produits semi finis
5. Abandonner carrément la production de marchandises devenues non rentables et utiliser le capital pour spéculer sur le coût des matières premières. Pour cela il lu faut évidement disposer d’un montant important de capitaux.
Voici donc les principaux ennemis de la « end bottom line » d’un bilan d’entreprise manufacturant des marchandises.
1. la concurrence
2. les salariés
3. le coût des matières premières.
4. enfin la marchandise elle-même dont la valeur s’écroule perpétuellement
Bien entendu, si A peut agir sur ces cinq solutions évoquées plus haut, l’entreprise B peut en faire autant. Ceci va définir les tendances qui vont affecter ce mode de production dit capitaliste et son évolution dans le temps.
Suite aux travaux des économistes libéraux du 18ème siècle et du début du 19ème siècle comme Adam Smith, David Ricardo et d’autres désignés comme « classiques », Karl Marx produisit un important ouvrage de description du mode de production capitaliste et de ses tendances, ouvrage intitulé Le Capital (Das Kapital dans la langue allemande dans laquelle il fut écrit) publié en 1867.
Les fondateurs de l’économie politique
Adam Smith (1723-1790)
David Ricardo (1772-1823)
Ces tendances inéluctables comme la baisse de la valeur des marchandises, la baisse du taux de profit et l’appauvrissement (paupérisation) des producteurs, devaient selon Marx creuser la tombe du mode de production capitaliste dans un délai qu’il prévoyait très bref. Il n’en fut rien et ce mode perdure, pourquoi ?
Les travaux de Marx sont intéressants pour la compréhension du système mais incomplets, il n’avait pas prévu que ces tendances inquiétantes et néfastes allaient engendrer des réactions qui purent, durant certaines périodes, susciter l’apparition de contre tendances positives amenant un formidable essor de l’humanité.
Cependant, tendances néfastes et tendances positives, qui s’opposent en permanence dans ce que Marx a appelé la « lutte des classes », voient l’une ou l’autre l’emporter momentanément et alternativement. Le résultat peu soit contredire Marx soit lui donner raison dans la description toujours négative qu’il fait du capitalisme.
Les tendances, les contre tendances et la résultante
- 1. L’augmentation de la productivité
Elle engendre d’abord une diminution du nombre des producteurs et incidemment une augmentation du chômage. Elle conduit également à l’abaissement de la valeur des marchandises et en corollaire son acquisition à moindre prix par une masse plus importante de consommateurs. Elle conduit aussi parfois à une augmentation considérable des ventes et donc de la production et du nombre de producteurs. Elle conduit également vers une sophistication accrue des moyens de production, donc de la technologie usuelle.
Elle peut conduire à une amélioration du niveau de vie, mais la baisse de la valeur atteint fatalement une limite au-delà de laquelle tout bénéfice devient impossible dans des conditions salariales données.
- 2. La suppression de la concurrence…
- 2. 1. … par la recherche de nouvelles marchandises innovantes
Ces nouvelles marchandises vont se trouver momentanément sans concurrence et bénéficier d’une valeur élevée jusqu’à ce qu’un concurrent soit en état de produire la même marchandise à un coût égal ou moindre. En 1990 un téléphone portable coûtait plus de 3 000 € et peu en avait ; aujourd’hui il est possible d’acheter un modèle pour 30 € et tout le monde en possède.
Cette tendance fut le moteur de l’innovation technique.
- 2.2. … par la monopolisation et l’étatisation
C’est ce que les communistes des années 70-80 ont appelé le capitalisme monopoliste d’État. Ici il s’agit d’une tendance lourde actuelle de l’évolution du grand capitalisme de production. Cette tendance conduit à chercher et obtenir des marchés protégés par l’État pour palier les énormes coûts d’investissement dans les moyens de production.
Les grandes industries issues d’un processus de concentration par éliminations successives des concurrents sont contraintes de s’accaparer l’usage de l’État au travers de leurs hommes afin de protéger leur marché. Aujourd’hui toutes les entreprises cotées en bourses du CAC40 sont liées plus ou moins à l’État et ne pourraient fonctionner sans lui.
C’est la banque, l’industrie de l’énergie, de la chimie et la pharmacie, des transports de la construction aéronautique, de l’automobile et surtout l’industrie de défense.
On assiste à une véritable symbiose entre l’État et les grandes entreprises, ses dirigeants passant du sommet de l’État à la direction de ces entreprises et vice versa. Cette monopolisation/étatisation va être à l’origine de l’impérialisme, ce que Lénine a appelé le « stade suprême du capitalisme ».
La contre tendance est la nationalisation d’entreprises ne pouvant se passer de l’État pour vivre. Bien entendu nationalisations et privatisations ont alterné en France en fonction de la puissance des forces politiques s’affrontant dans la lutte des classes.
Le grand capitalisme hait particulièrement le libéralisme il préfère monopoles et étatisation.
- 2.3. … par l’emploi d’une main d’œuvre acceptant des salaires moindres
Tout d’abord Marx n’avait pas prévu l’ampleur des luttes sociales qui sont menées dès la fin du 19ème siècle avec l’émergence des syndicats ouvriers. Ceux-ci parvinrent à obtenir satisfaction sur nombre de revendications, à obtenir le décret de lois sociales avec des salaires minimums, des congés payés, la sécurité sociale et autres. Ces luttes et ces lois permirent l’augmentation des salaires et des niveaux de vie et, en corollaire, l’émergence de nouveaux marchés de consommation.
Cela fut une formidable opportunité pour le mode de production capitaliste durant tout le 20ème siècle car les marchés furent en constante augmentation et permirent de palier les tendances néfastes en germe dans l’« end bottom line ».
Seulement voilà : cette fameuse « end bottom line » conserve sa logique propre, qui est, pour chaque entreprise, de diminuer la masse salariale. Ne pouvant employer des salariés payés en dessous d’une limite fixée par la loi, toute entreprise rivée à sa « end bottom line » est amenée, dès que l’opportunité lui en est donnée, à délocaliser sa production là ou les salaires sont bien plus bas et attractifs.
La dérégulation mondiale, un des aspects de la mondialisation, va changer la donne en permettant aux entreprises qui en ont les moyens de délocaliser.
Chaque entreprise ne peut considérer individuellement l’intérêt général, y compris pour son propre intérêt social, ce qui devrait logiquement la conduire à conserver un niveau d’emploi et de salaire élevé afin de maintenir des marchés.
Si « Intérêt général » n’est pas un poste dans un bilan, « masse salariale » figure au premier plan dans la colonne passif. Chaque entreprise va travailler à diminuer l’importance de ce poste en délocalisant et en important massivement une main d’œuvre étrangère pouvant accepter de très bas planchers de salaires quand cette délocalisation est impossible comme dans les travaux publics.
Les délocalisations massives d’entreprises occidentales en Chine attirées par les bas salaires et accompagnées de monumentaux investissements ont fait de ce pays qualifié de « communiste » la première puissance industrielle du globe. Le « manager » d’une entreprise ne dirige jamais en fonction d’une idéologie politique, encore moins d’une religion, celles-ci ne figurant pas dans la colonne passif ou actif du bilan.
Ce faisant cette fameuse « end bottom line » contribue à scier la branche sur laquelle chaque entreprise est assise avec les peuples ou elle opère.
- 2.4. … par l’abaissement du coût des matières premières
La recherche du coût le plus bas pour les matières premières a poussé un certain nombre d’entrepreneurs à s’aventurer hors des frontières nationales afin de s’accaparer les richesses de régions transformées en « colonies » et, par la suite, tenter de vendre aux habitants de ces régions, cher, les produits manufacturés avec ces mêmes matières premières.
Par exemple les Britanniques exploitaient le coton produit par l’Inde le transformait en tissus sur leur territoire et le revendait aux Indiens, c’est la raison pour laquelle Gandhi avait toujours un rouet et passait son temps à filer le coton pour protester contre ce type d’exploitation impérialiste des britanniques.
Le colonialisme et les prémisses de l’impérialisme sont nés dés le 17ème siècle avec l’émergence des fameuses Compagnies des Indes de pays occidentaux.
Cette action coloniale ne pouvait se réaliser sans la puissance régalienne des États, notamment des forces militaires, une alliance intérêts privés moyens/publics a été alors scellée très tôt. À cette alliance colonialiste se sont greffés des moyens financiers privés bancaires afin de lever les importants capitaux nécessaires à l’exploitation et la vente sur les marchés occidentaux des matières premières.
- 2.5. … par l’abandon de l’industrie et la financiarisation du capitalisme
L’exploitation des matières premières, appelées « commodities », et leur vente sur des marchés boursiers occidentaux avec fluctuation des cours en fonction de l’offre et de la demande a demandé la levée d’importants capitaux rapidement devenus spéculatifs. En effet il convenait souvent de surseoir à la vente d’une cargaison par exemple de coton, en attendant que les prix montent. Il fallait donc pour les capitalistes disposer d’importants moyens financiers pour attendre le meilleur prix de vente et faire des bénéfices d’autant plus importants que la cargaison ou le stock était volumineux et la mise de fond importante.
Ainsi naquit la spéculation haussière sur les matières premières, mode d’accumulation du capital qui a pris de l’importance au cours des 18 et 19ème siècle et qui, nous le voyons maintenant, est devenue la principale source d’accumulation du capital dans les pays occidentaux.
Aujourd’hui cette spéculation haussière se traite en salle dites de marché ou « platforms » qui ne voient jamais la moindre marchandise, et dans lesquelles tout se traite électroniquement à la vitesse électronique : des robots informatiques achètent et vendent, achètent et vendent, contribuant à une hausse incessante des prix.
On voit maintenant que la hausse incessante du coût des matières premières par spéculation haussière alourdit finalement la colonne passif des bilans au lieu de l’alléger et rend la fabrication de marchandises encore moins intéressante pour accumuler du capital.
On peut constater maintenant :
L’accumulation de capital, de nos jours, par la production de marchandises manufacturées est, dans les pays occidentaux, largement grevée par les hauts salaires et les lois sociales. Le taux de profit y est devenu trop faible, la tendance décrite par Marx arrive vers zéro.
L’industrie ayant fait jadis la prospérité des pays de l’Europe occidentale et des USA quitte ces pays pour l’Extrême-Orient et surtout la Chine qui offre des bas salaires, peu de lois sociales et une main d’œuvre docile à l’exploitation.
En conséquence les populations des pays occidentaux s’appauvrissent, et la paupérisation de ces populations décrite par Marx, un moment interrompue, reprend avec, en corollaire, la diminution du marché représenté par ces pays.
Les lois tendancielles affectant la production de marchandises décrites par Marx vont s’appliquer à la Chine de la même manière.
Spéculation haussière
La spéculation haussière sur le coût des matières premières est devenue la principale source d’accumulation du capital. Les investissements quittent l’industrie manufacturière dans les pays occidentaux pour les « merchant account » des salles de marchés.
Le rendement d’un « merchant account » d’une « platform » peut être de 10 % par mois ; on est très loin de l’industrie où les bonnes performances se situent aux alentours de 5 % par an.
Cependant, la spéculation toujours haussière sur le coût des matières premières n’est pas simple à organiser. La loi de l’offre et de la demande est insuffisante pour générer les immenses profits actuels.
On comprend que pour organiser cette hausse continuelle il faut plus acheter que vendre ; en conséquence la disponibilité de matières premières réelles ne suffit pas ; il devient nécessaire de fabriquer des matières premières virtuelles, ou matières « premières papier » possédant la même valeur reconnue que les véritables. On arrive à cette situation où le volume des matières premières traitées en salle de marché est largement supérieur aux stocks réels disponibles
Cette spéculation demande la disponibilité de capitaux toujours plus importants. Le volume de ces capitaux nécessaires dépasse le volume de la création monétaire habituelle traditionnellement gagée sur l’or.À partir des accords de Bretton Wood en 1945 toutes les monnaies ont été gagées sur le dollar ; seule la réserve fédérale US possédait en effet le stock d’or nécessaire pour gager sa monnaie.
Le dollar des USA est devenu, en conséquence des accords de Bretton Wood, la seule monnaie utilisée en spéculation haussière sur les matières premières, donc la seule monnaie bénéficiaire de cette spéculation, ce qui la maintient à un niveau élevé.
Il a fallu drainer vers le dollar et les salles de marché de grandes quantités de capitaux ; cela a été accompli avec l’organisation de l’endettement des riches pays occidentaux solvables et ceux de l’OCDE comme le Japon. En Europe, l’organisation de l’endettement est dévolue à l’Union Européenne et à sa monnaie unique privatisée l’Euro [3].
La génération de gros profit par spéculation haussière sur les matières premières nécessite d’acheter ces produits aux prix les plus bas possibles même quand les cours sont élevés. Les matières premières ne s’achètent jamais au cours du jour aux producteurs, mais avec un discount sur ce cours. Il est donc nécessaire pour les compagnies occidentales notamment pétrolières que ce discount soit le plus important possible, il est donc nécessaire de faire pression sur les nations productrices voire d’en prendre le contrôle pour minimiser voire supprimer les redevances qui leur sont dues.
C’est ce qui conduit le grand capitalisme financier à supporter les idéologies mathusiennes de décroissance car selon lui :
« La finance est l’industrie de demain car elle n’utilise pas de ressources naturelles de manière intensive », telle est l’utopie évoquée par M. Bryan Scott-Quinn responsable du programme d’étude bancaire britannique [4].
Conclusion
On voit à quoi conduit la logique intrinsèque de la « end bottom line ».
1. À l’abandon de la marchandise comme moyen d’accumulation du capital.
2. À laisser produire des marchandises de faible valeur à des nations où le niveau de vie des producteurs est faible (Chine).
3. À reporter l’accumulation du capital sur ce qui est rentable encore, la spéculation haussière sur les matières premières.
Les profits des négociants de matières premières dépassent ceux des banques
En conséquence.
1. Les nations occidentales s’appauvrissent rapidement et le marché qu’elles représentent va s’éteindre.
2. Le coût des matières premières ne cesse d’augmenter accélérant le processus néfaste de baisse du taux de profit et donc de la paupérisation.
3. La hausse continuelle des matières premières conduit à une inflation du montant des capitaux virtuels non gagés sur une richesse quelconque et au gonflement d’une bulle financière qui ne pourra qu’éclater comme cela s’est déjà produit en 2008, mais ce n’était là qu’un avertissement.
4. Une petite oligarchie anglo-saxonne disposant seule du dollar, des salles de marché et des banques est devenue la seule bénéficiaire du nouveau système d’accumulation du capital par spéculation haussière.
5. En disposant des moyens régaliens des USA, cette oligarchie financière est conduite à imposer sa volonté aux États, quitte à recourir à la plus extrême violence, en accélérant leur exploitation, soit par la dette pour les pays occidentaux encore riches, soit par la prédation sur les matières premières pour les pays producteurs dits « en voie de développement ».
Ainsi fonctionne l’impérialisme, stade suprême du capitalisme.
Ceux qui pensent voir dans ce système une quelconque communauté ou un quelconque complot ne servent qu’à détourner l’attention des peuples des véritables problèmes et d’empêcher de les résoudre comme ce fut le cas après la révolution bolchevique en Russie avec l’avènement du fascisme.
Le capitalisme en tant que mode de production est-il amendable ?
Ce système en crise grave aujourd’hui a pourtant permis un formidable essor des forces productives et des niveaux de vie par la multiplication des initiatives, alors que le socialisme soviétique peinait à susciter ce développement. Le système capitaliste en fut capable quand il était encore sous le contrôle de chaque nation et de ses lois qui le contraignaient dans ses aspects positifs et bridaient ses aspects destructeurs.
Cette dérégulation par l’affaissement des nations favorisées par les campagnes médiatiques et les politiciens corrompus a brutalement accéléré la dégénérescence du système principalement à partir des années 80.
Il ne peut y avoir de solution sans commencer par rétablir des lois nationales et des frontières afin de favoriser la production nationale pour la consommation nationale, sans que soit aussi respecté le droit international qui interdit l’ingérence.
Il est devenu nécessaire maintenant d’exiger le rétablissement d’une république véritable ou le peuple exercerait réellement la souveraineté afin que l’initiative économique reste au service de la nation.
Une nouvelle révolution française s’avère donc nécessaire.
***
[1] « Les voies d’une nouvelle Révolution française », par Alain Benajam, Réseau Voltaire, 16 mars 2013.
[2] La « end bottom line », c’est-à-dire, la dernière ligne du bas.
[3] Lire à ce propos « L’arnaque de la dette et l’escroquerie politicienne », par Alain Benajam, 22 mai 2012.
[4] Cité par Le Monde, le 10 juin 2009.
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