Denise Bombardier (1941-2023)

La relation d’amour entre Mme Bombardier et la langue française

Violence chez des jeunes du primaire

Tribune libre

Depuis l’annonce du décès subit de Denise Bombardier, les commentaires dans les médias et les réseaux sociaux, tantôt élogieux, tantôt mesquins, fusent de partout et, de toute évidence, Mme Bombardier ne laisse personne indifférent.

Denise Bombardier s’est exprimée sur plusieurs tribunes à travers le monde et, toujours, elle se souciait de la qualité de ses interventions, notamment par l’utilisation du terme précis appliqué au contexte qu’elle exposait. La langue française représentait aux yeux de Denise Bombardier, non seulement un moyen de communication, mais aussi une richesse ancestrale qu’il fallait utiliser avec respect et une certaine vénération.

Elle avait en horreur ces supposés bien-pensants qui se gargarisent de mots pour épater la galerie mais qui, en réalité, étendent leur culture comme de la confiture pour l’étendre le plus possible sur leur pain grillé.

Autant Mme Bombardier était une personne entière et authentique, autant son discours incarnait à la perfection ses états d’âme. La langue française se dressait comme sa fidèle complice, et le choix de ces mots reflétait toujours le registre précis.

Mme Bombardier a exprimé à moultes reprises au cours de ses présences dans les médias et dans ses chroniques son immense inquiétude eu égard à la détérioration de la langue française, à son déclin, voire à sa disparition. Et, à ces moments-là, elle se déchaînait comme si on attaquait son amoureux. Enfin bref, Denise Bombardier vivait ne relation d’amour avec la langue française... et malheur à ceux qui s’y attaquaient!

Violence chez des jeunes du primaire

À n’en pas douter, le monde de l’éducation est malmené par les temps qui courent. Quand ce n’est pas la pénurie de main d’oeuvre, ce sont les groupes dits réguliers constitués en grande partie d’élèves à besoins particuliers, ou ce sont les problèmes d’ajustement causés par l’arrivée de l’intelligence artificielle, etc...

Or, on apprend que, selon des données de la CNESSST, une tendance vers des actes de violence envers les enseignants dès le primaire tend à dégénérer de plus en plus. C’est le cas de Nathalie (nom fictif) qui a été mordue et frappée au visage par un enfant de sa classe qui avait lancé des chaises à deux reprises, dont une fois vers une technicienne en éducation spécialisée.

Dans cette foulée, les agressions physiques contre le personnel en milieu scolaire sont en progression constante depuis une dizaine d’années. La situation s’est toutefois dégradée depuis la pandémie. Alors que la CNESST recensait 357 lésions professionnelles pour violence physique en 2019, ce nombre étant passé à 507 en 2021 et 564 en 2022. 

Mais quelles sont les causes de comportements violents de la part de jeunes du primaire? Loin de moi l’idée de jeter le blâme sur le milieu familial dans son ensemble. Toutefois, il m’apparaît possible que le jeune soit confronté à des scènes de violence en milieu familial, et qu’il les reproduit en milieu scolaire. De plus, les jeux vidéos sont truffés de scènes de violence.

Nathalie en est à sa première année d’expérience en tant qu’enseignante et elle envisage sérieusement de quitter la profession alléguant qu’elle « aurait souhaité continuer mais qu’elle n’est pas capable de faire ce qu’elle aime, soit d’enseigner ».


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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