La presse française s'intéresse aux Desmarais

La Dépossession tranquille


L’ex-mari de Sophie Desmarais, Éric Le Moyne de Sérigny, qui se trouve au cœur d’un scandale de financement politique en France connu sous le nom de «l’affaire Bettencourt», souhaite que ses liens avec la puissante famille québécoise ne «nuisent» pas à cette dernière.

Le mal semble cependant déjà fait, car la presse française évoque maintenant le nom de Sophie Desmarais et de son père, le richissime propriéaire de Power Corporation, Paul Desmarais. Mme Desmarais était l’épouse de M. De Sérigny jusqu’aux premières années de la décennie.
«Nous avons gardé les meilleurs rapports du monde et je ne souhaite pas que l’affaire Bettencourt nuise à la famille Desmarais», a plaidé Éric de Sérigny, joint à Rome par le site internet Argent.
La presse française s’intéresse activement aux liens étroits entre le gouvernement du président Sarkozy et les milieux industriels et financiers, dont ceux avec la plus riche famille du Québec.
En France, c’est la deuxième plus grande fortune du pays et douzième au monde, celle de Lilianne Bettencourt, 88 ans, l’héritière de l’Oréal (l’empire cosmétique bien connu) qui intéresse les médias depuis juin. Tous les jours, ceux-ci se relancent en enquêtant sur ce qui ressemble à un réseau occulte de financement du parti de Nicolas Sarkozy, l’UMP.
Proche des Desmarais
De Sérigny est à la fois gestionnaire de grandes fortunes, banquier d’affaires et un proche de Nicolas Sarkozy. Il est associé senior gestionnaire des actifs des grandes entreprises françaises chez Athéma et président du directoire de la société de gestion de portefeuilles Alternative Leaders France.
Mais surtout, il fait également partie du conseil d’administration d’Imerys, une société minière détenue en partie par une filiale de Power Corporation (POW).
De Sérigny y siégeait aux côtés de Paul Desmarais junior, frère de Sophie. La société Imérys est majoritairement détenue par le magnat Albert Frère, l’un des proches associés et ami de la famille Desmarais. Son chiffre d'affaires dépasse les 3 milliards d'euros.
L’ex-gendre de Paul Desmarais, un acteur du financement politique
Éric Le Moyne de Sérigny est aussi l’animateur du Premier Cercle, un cénacle composé des grands dirigeants d’entreprises françaises, rassemblés pour contribuer à la caisse de l’UMP, le parti politique du président Nicolas Sarkozy.
Depuis son divorce de Sophie Desmarais, Éric de Sérigny dit garder de bonnes relations avec son ex-épouse et la famille Desmarais. Il dit fréquemment rencontrer Sophie Desmarais et sa famille.
Il aurait souvent rencontré son ex au restaurant le Fouquet’s, sur les Champs Élysées à Paris, un des lieux de rencontre de Nicolas Sarkozy avec ses proches amis, dont Paul Desmarais Sr.
Cela s’explique, puisque Sophie Desmarais vient de rompre avec un autre amoureux, Dominique Desseigne, propriétaire de ce fameux restaurant.
Mme Desmarais a vécu les quatre dernières années avec Desseigne. Cet ancien notaire est propriétaire d’hôtels de luxe et des plus beaux casinos de France. Il côtoie la jet-set et reçoit souvent la famille Desmarais et son ami Sarkozy.
Desseigne était d’ailleurs aux côtés de Paul Desmarais Sr et de Nicolas Sarkozy, réunis au Fouquet’s en mai 2007, pour fêter l’élection de ce dernier à la présidentielle française.
Un entremetteur
Au sein du cabinet du ministre Woerth, Éric de Sérigny est en charge des relations avec le monde économique.
«Ma mission est de mettre en relation les dirigeants de l’économie avec le ministre », a confirmé M. de Sérigny à Argent.
«J’ai été appelé auprès d’Éric Woerth comme conseiller informel, dit-il. Mon objectif est d’organiser des réunions thématiques en réunissant les grands noms de l’industrie et de la finance pour les faire débattre des sujets d’actualités.»
«Je les ai fait venir également dans le groupe dénommé Le Premier Cercle, pour les faire participer au financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, puis du parti UMP. J’ai réuni ces gens en les invitant toujours de ma poche».
Il reconnaît spontanément avoir un rôle d’organisateur qui met en contact les grands dirigeants, susceptibles de contribuer financièrement, avec le ministre trésorier politique. Ces donateurs VIP de l’UMP ont versé officiellement le plafond légal de 7 500 euros (10 000 $) par personne au parti de Nicolas Sarkozy.
Pendant que Monsieur de Sérigny exerçait ses fonctions auprès du ministre des Impôts, il mettait au point des stratégies d’évitement de l’impôt pour ses clients, pour certains donateurs à la caisse de l’UMP, ce que l’on appelle au Canada un conflit d’intérêts potentiel.


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