La morosité économique s’étend de plus en plus au Canada, s’inquiète Transforce

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Et nous n'en sommes qu'aux débuts de la crise

Loin de s’attendre à une reprise économique, le président et chef de la direction de Transforce estime plutôt que la morosité de l’Ouest canadien s’observe désormais presque à la grandeur du pays.


En plus de la baisse du prix des matières premières, l’effet positif que devrait engendrer la baisse du dollar canadien sur le secteur manufacturier des provinces continue de se faire attendre, croit Alain Bédard.


« La situation en Alberta est terrible et elle n’ira pas en s’améliorant », a expliqué vendredi le dirigeant de la plus importante compagnie de camionnage au pays, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre.


En un an, cette province est passée du premier au dernier rang au chapitre du transport de lots brisés – soit les colis et charges relativement légères -, accusant une baisse des volumes d’environ 25 %, a noté M. Bédard.


Au cours de la prochaine année, l’entreprise établie à Montréal s’attend à une baisse de 10 millions de dollars des profits émanant du secteur des ressources naturelles de l’Alberta et de l’État américain du Texas.


Cela forcera Transforce à réduire sa présence dans ces régions, notamment en fermant des établissements.


D’après M. Bédard, l’Alberta, la Colombie-Britannique, la Saskatchewan ainsi que le Manitoba représentent environ 15 % des recettes totales de Transforce.


En dépit de la baisse du dollar canadien, le secteur manufacturier est loin d’avoir repris du poil de la bête par rapport à son niveau d’il y a environ une décennie, a rappelé le patron de Transforce.


« Nous avons perdu tellement de capacité de production dans l’Est depuis, a-t-il dit. Ça ne sera jamais plus comme avant. »


Dans l’espoir de contrebalancer la faiblesse économique au Canada, Transforce mise en 2016 sur la vigueur de l’économie américaine ainsi que sur l’effervescence des achats en ligne.


Ainsi, au cours de la prochaine année, la société estime que ses revenus, actuellement à 100 millions, devraient pouvoir s’installer dans la fourchette comprise entre 150 et 200 millions.


En plus d’accroître ses relations d’affaires avec Amazon et Google aux États-Unis, Transforce a signé une entente avec un « joueur majeur » au Canada, dont l’identité n’a pas été dévoilée, pour desservir les marchés de Vancouver et Toronto.


Par ailleurs, pour son quatrième trimestre, Transforce a engrangé un bénéfice net de 43,6 millions, ou 44 cents par action, en progression d’environ 1 % depuis un an. En excluant les activités abandonnées, celui-ci était de 40,6 millions, par rapport à 32,4 millions à la même période en 2014.


Les revenus attribuables aux activités poursuivies ont pour leur part atteint 1,03 milliard, en progression de 4 %.


Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice de Transforce s’est établi à 42,9 millions, ou 43 cents par action, alors qu’il avait été de 43,3 millions, ou 41 cents par action, au quatrième trimestre un an plus tôt.

Les analystes interrogés par Thomson Reuters misaient en moyenne sur des revenus de 1,09 milliard ainsi que sur un bénéfice ajusté de 43 cents par action.


« Ces résultats plus faibles qu’anticipé ne sont pas surprenants puisque le secteur du camionnage est confronté à des vents de face qui font diminuer la demande en plus de rendre la concurrence encore plus féroce », a souligné l’analyste de RBC Marchés des capitaux, Walter Spracklin, dans une note.


Transforce compte également allonger jusqu’à 220 millions afin de racheter au plus 10 millions d’actions ordinaires en circulation.


« Lorsque vous avez l’occasion de racheter des actions quand la valeur boursière de l’entreprise représente un peu plus de six fois le bénéfice d’exploitation ajusté, c’est une bonne affaire » a expliqué M. Bédard.


Toujours intéressé par les acquisitions, le dirigeant de Transforce a affirmé que l’environnement était actuellement « un peu trop volatil » pour conclure une transaction. Cette possibilité risque toutefois d’être plus élevée lors des troisième et quatrième trimestres.


Source: affaires.lapresse.ca



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