La ministre Wilson-Raybould démissionne

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Tempête au PLC : Trudeau dans l'eau chaude dans l'affaire de SNC-Lavalin


L’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould, qui se trouve au centre d’une controverse d’ingérence politique alléguée du bureau de premier ministre Trudeau, démissionne.


«C’est avec le cœur lourd que j’ai remis ma lettre de démission en tant que ministre au premier ministre», a-t-elle fait savoir mardi avant-midi sur son compte Twitter.


Au même moment, le cabinet des ministres était réuni d’urgence par téléphone.


«Quand j’ai cherché à me faire élire au fédéral, c’était avec le but d’intégrer une vision positive et progressive du changement, au nom des Canadiens, ainsi qu’une façon différente de faire la politique», a souligné dans sa lettre de démission celle qui avait été rétrogradée à la tête du ministère des Anciens combattants.


Le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, reprendra le portfolio en intérim, a précisé le bureau du premier ministre.


Tenue au secret professionnel en tant qu’ancienne procureure générale, Mme Wilson-Raybould a affirmé qu’elle s’affaire à déterminer ce qu’elle pourra «légalement» dire face à la controverse. Elle a d’ailleurs sollicité les services de l’avocat Thomas Albert Cromwell, qui a été juge à la Cour suprême du Canada jusqu’en 2016.


Le gouvernement Trudeau essuie une vigoureuse tempête depuis la publication, la semaine dernière, d’allégations d’ingérence politique dans un dossier criminel de la firme d’ingénierie SNC-Lavalin.


La pression a continué de monter sur le chef libéral cette semaine. On apprenait lundi que le commissaire à l’éthique ferait enquête. De la grogne se fait aussi sentir en sein même des troupes libérales.


Réagissant au départ de Mme Wilson-Raybould du cabinet des ministres, le chef conservateur Andrew Scheer a insisté sur la nécessité que tous les documents se rattachant au dossier SNC-Lavalin soient conservés. Il a envoyé à M. Trudeau une lettre exprimant cette demande.


Le chef néodémocrate Jagmeet Singh a pour sa part exhorté le premier ministre à laisser parler la ministre démissionnaire, déplorant du même souffle le départ de la première femme autochtone à avoir été ministre au Canada.


«Cela semblait alors être un pas en faveur de la réconciliation, mais la façon dont elle a été traitée depuis est inacceptable et soulève de nombreuses questions», a-t-il soutenu par voie de communiqué.


Le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale a quant à lui qualifié de «regrettable» le départ de l’ex-ministre de la Justice, comme ce l’est « pour n’importe quel membre du cabinet qui quitte».