Loi sur la laïcité de l'État québécois

La loi 21, l’affaire des Québécois

La guéguerre Legault-GND

Tribune libre

D’entrée de jeu, je suis d’avis que la commission scolaire Western Québec n'aurait pas dû embaucher une enseignante portant le hidjab devant ses élèves alors que le projet de loi 21 a été adopté il y a plus de deux ans à l’Assemblée nationale La loi sur la laïcité de l’État est très claire à cet effet, tout signe religieux étant interdit aux personnes en ligne d’autorité pendant l’exercice de leurs fonctions, y compris aux enseignants.


La réaffectation de l’enseignante a remis la loi sur la laïcité de l’État québécois sur la sellette, provocant, entre autres, des réactions de la part du premier ministre canadien, Justin Trudeau, de même que de l’ambassadeur du Canada aux Nations unis, Bob Rae.

Sans grande surprise, connaissant déjà l’opposition de Justin Trudeau envers le projet de loi 21, il affirme son « profond désaccord avec la loi 21 » et « [il] ne trouve pas que, dans une société libre et ouverte, quelqu'un devrait perdre sa job à cause de sa religion.». Un argumentaire qui fait prévaloir les droits individuels reconnus par la Charte des droits et libertés de la personne de Trudeau père sur les droits collectifs. 

Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est le réaction pour le moins inopportune de Bob Rae qui a écrit sur son compte Twitter que « la loi 21 était profondément discriminatoire» et qu'elle allait à l'encontre de la Déclaration universelle des droits de l'homme » Il n’en fallait pas davantage pour faire sursauter le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, en l’accusant d’avoir « enfreint le droit de réserve que ses fonctions exigent et il l’a fait dans l’intention manifeste de ternir la réputation du peuple québécois sur la scène internationale ».

L'adoption de la Loi sur la laïcité de l'État est le fruit d'un long débat ayant culminé avec la commission Bouchard-Taylor, il y a presque 15 ans. Elle a été adoptée dans les règles par l’Assemblée nationale du Québec La loi 21, c’est l’affaire des Québécois et seuls les Québécois en sont par conséquent les héritiers exclusifs.


La guéguerre Legault-GND


Depuis quelques semaines, François Legault et Gabriel Nadeau-Dubois (GND) se livrent une guéguerre ouverte digne d’une comédie loufoque médiévale et, pendant cette période haute en couleur, le Parti québécois (PQ) et le parti Libéral du Québec (PLQ) sont disparus dans le brouillard, seuls la CAQ et QS occupant tout le devant de la scène.

En ce qui a trait au PLQ, quoiqu’il végète à 9 % d’intention de vote chez les francophones, il est difficile de prévoir quel sera l’impact du repositionnement vers le centre amorcé par la cheffe Dominique Anglade sur l’électorat francophone.


Par ailleurs, lors du scrutin de 2018, il ne fait aucun doute dans mon esprit que bon nombre de péquistes se sont rangés du côté de la CAQ pour chasser les libéraux du pouvoir, et qui jugent aujourd’hui avec raison qu’elle est très décevante sur le plan identitaire, notamment eu égard à son refus d’imposer le cegep francophone aux étudiants de langue maternelle française dans son projet de loi sur la réforme de la loi 101.

Conséquemment, le PQ est en mesure de ravir quelques comtés à la CAQ dans plusieurs circonscriptions francophones.


Pendant que le roi François fourbit ses armes contre le preux chevalier Gabriel dans une croisade de bas étage, je serais d’avis que le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, devrait transporter le combat sur le terrain de l’identité québécoise, ce qui lui permettrait de gagner quelques batailles avant le déclenchement de la guerre en 2022.


 


Henri Marineau, Québec

 


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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