La liberté de parole appauvrie par un jugement de cour

Affaire Michaud 2000-2011

Se battre seul contre 109 n'est pas chose facile. Un jugement de Cour vient d'arrêter ce jour que l'assemblée nationale du Québec a le droit de censurer les propos d'un citoyen et d'usurper par le fait même ce qui revient de droit aux tribunaux. Cela est inadmissible. Désormais, il faudra être d'une prudence extrême dans l'expression de ses opinions au risque de se voir flageller et couvrir d'opprobres par des députés ombrageux. S'il reste la moindre chance de protéger les citoyens contre les dérapages d'une assemblée nationale qui se comporte, trop souvent hélas !, comme une maternelle en folie, je me rendrai aux limites de mes ressources et de mes appuis pour barrer le passage à ce que j'estime être des abus de pouvoir.
Mes moyens sont exsangues : l'Assemblée nationale a défrayé les plantureux honoraires de son procureur alors qu'elle a refusé d'assumer ceux du mien. La justice a été et demeure un luxe de riches. À cet égard, le jugement est silencieux sur une demande de mon procureur de défrayer ses honoraires professionnels. J'eus souhaité, à tout le moins, que le jugement rééquilibrât le rapport de forces financier entre les parties, d'autant qu'il s'agit du bien commun et de l'intérêt général.
Fondement de la vie démocratique et de la bonne santé du débat public, la liberté de parole et d'expression est perdante dans le jugement de ce jour. Tous les citoyens et citoyennes en sortent appauvris.
Pour toutes ces raisons, et jusqu'à justice me soit rendue dans une « affaire » qui a déshonoré l'Assemblée nationale et dévoyé sa mission, j'ai donné instructions à mon procureur Me André Bois d'interjeter appel du jugement en question.


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