«La France islamiste»: Marine Le Pen cible le mouvement de Jean-Luc Mélenchon

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Marine Le Pen : « M. Mélenchon a choisi l’islamo-gauchisme ! »

Lors d’un meeting dans l’Yonne mardi soir, la présidente du Rassemblement national à appelé les «gilets jaunes» à voter pour sa liste aux européennes et non celle des Insoumis. Elle qualifie le projet de LFI de «délire immigrationniste».



Vers qui penchera le vote - quand bien même voteront-ils - des «gilets jaunes» dimanche, lors des élections européennes? Le Rassemblement national et La France Insoumise se tirent dans les pattes depuis des mois pour espérer profiter du mouvement dans les urnes. L’un et l’autre prétendent être la formation politique qui défend le mieux les revendications des manifestants. En meeting avec sa tête de liste, Jordan Bardella, à Villeblevin (Yonne) mardi soir, Marine Le Pen s’est directement adressée à eux. «À ceux qui ont été sur les ronds-points, je viens leur dire que le moyen pacifique et démocratique de pouvoir obtenir quelque chose, et de faire que les 26 mai, toutes ces semaines de lutte, de combat, de mobilisations ne soient pas rayées d’un trait de plume, c’est d’aller voter pour» la liste du RN.


Une attaque qui pourrait bien arranger les Insoumis


La présidente du RN a ensuite ciblé La France Insoumise, qu’elle a rebaptisée «La France islamiste». Elle a dénoncé le projet de LFI qui, selon elle, «refuse tout contrôle aux frontières, la distribution de la nationalité française au premier qui passe, le vote des immigrés et la reconnaissance d’un statut de réfugié climatique». «Pas un Français sensé ne peut accepter de suivre ce délire immigrationniste», a martelé Marine Le Pen. Début janvier, elle estimait pourtant que les «gilets jaunes» avaient «souligné certaines convergences» entre le RN et LFI. La chef du Rassemblement national avait cependant déploré les positions de Jean-Luc Mélenchon sur «l’immigration, la laïcité, le communautarisme». «M. Mélenchon a choisi l’islamo-gauchisme», avait-elle raillé.


Les Insoumis n’ont pas répliqué à cette dernière attaque de Marine Le Pen. Elle pourrait même les arranger. Dans la dernière ligne droite avant le vote, La France Insoumise se voit accuser d’une certaine «porosité» avec le Rassemblement national. Une petite musique alimentée par le soutien public du conseiller régional LFI, Andréa Kotarac, à la liste de Jordan Bardella. Pour ne rien arranger, une enquête Odoxa pour Le Figaro et France Info a démontré que le RN séduit de plus en plus l’électorat de Jean-Luc Mélenchon. 58% des «Insoumis» pensent que la formation de Marine Le Pen doit être considéré comme un parti comme les autres et 36% d’entre eux en ont une «bonne opinion».


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Dès lors, les troupes mélenchonistes ne cessent de rappeler que «tout oppose» LFI et RN. Les Insoumis cherchent à démontrer que, contrairement au leur, le projet du RN ne répond en rien aux revendications des «gilets jaunes». Qu’il se rapprocherait plutôt de celui de La République en marche. «Tous deux sont contre la hausse du SMIC, tous sont pour des mesures antisociales», avait souligné Manon Aubry, la tête de liste LFI, la semaine dernière sur LCI. Face au duel RN/LREM qui s’annonce, elle préfère ainsi parler de «duo». La liste de La France Insoumise serait son «alternative».