Kiliçdaroglu a signé un pacte avec le diable

La démocratie à la turque

Tribune libre

     La coalition menée par le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu espérait pouvoir l’emporter dimanche sur le président Erdogan en tenant dans le dernier droit un discours de droite (voire d’extrême droite) sur l’immigration, contraire à son discours habituel. C’est comme si le Parti libéral du Québec, devancé de peu par la Coalition avenir Québec, avait promis de modifier la loi 101 dans l’intérêt des francophones pour espérer l’emporter dans un scrutin prévu 15 jours plus tard.


     D’abord, il y a fort à parier que plusieurs de ceux que Kiliçdaroglu voulait convaincre à droite n’ont pas cru à son revirement soudain sur la question de l’immigration. Ils ont bien compris que c’était une basse tactique pour vaincre Erdogan en désespoir de cause. Kiliçdaroglu a forcément déçu aussi ses partisans les plus à gauche, qui ont réalisé qu’il avait signé un pacte avec le diable. Ce candidat a malheureusement perdu toute crédibilité ; il ne se représentera pas, c’est sûr.


     Il semble que les ressortissants turcs vivant dans certains pays occidentaux (comme l’Allemagne, par exemple) aient voté majoritairement en faveur d’Erdogan. Peut-être aspirent-ils, les braves, à un régime islamo-conservateur pour eux-mêmes en Occident. Que nos démocraties sont persuasives ! Chose certaine, au train où progresse la démocratie en Turquie, ce n’est pas demain la veille qu’elle intégrera l’Union européenne. Une Turquie qui fricote encore avec la Russie et qui n’a toujours pas donné son aval à l’intégration de la Suède à l’OTAN.



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