Politique québécoise

La dégringolade de François Legault

Mépris malsain de Legault envers les syndicats

Tribune libre

Au moment où la CAQ prend le pouvoir en 2018, le Québec est ankylosé sous le poids des coupures budgétaires émanant du gouvernement de Philippe Couillard. Le désir de changement est tellement fort qu’on aurait pu prévoir l’issue de la campagne avant la fin. Le climat politique est donc propice à l’émergence de projets mobilisateurs tels la naissance de la Loi 21 sur la laïcité de l’État et de la Loi 96 sur d'importantes modifications à la Charte de la langue française.

En 2020, la COVID 19 vient chambarder les habitudes de vie des Québécois. Le Québec est littéralement sous le choc. Durant cette période noire, François Legault se démarque par sa capacité à jouer le rôle de «bon père de famille» en mobilisant les Québécois autour de règles de conduite contraignantes. L’étoile de François Legault atteint son apogée.

En 2022, lors du scrutin général, la CAQ obtient une majorité écrasante. Or, la boussole de Françoi Legault semble tout à coup avoir perdu le nord. Rien ne va plus au royaume de la CAQ. Les tergiversations dans le dossier de la SAAQ créent de nombreuses insatisfactions auprès des Québécois. Ainsi en est-il des changements de cap sur le troisième lien et le tramway à Québec. Les sondages commencent à démontrer une perte importante de la popularité des Québécois envers François Legault. C’est sans compter la saga des Kings de Los Angeles dans le décor.

Et, pour clore le portrait, le vent des négociations dans le secteur public prend la direction des syndiqués au détriment du gouvernement. Les sondages révèlent une augmentation croissante de la faveur des Québécois auprès du PQ au détriment de la CAQ. Même si les élection de 2026 sont encore loin, il n’en reste pas moins que l’usure du pouvoir continue de gruger la popularité de François Legault. Bien malin celui qui pourrait prévoir son avenir sur la scène politique Québécoise…!

Mépris malsain de Legault envers les syndicats

Il fut un temps au Québec où le «chef» du gouvernement s’obstinait à «casser» littéralement les syndicats et à manipuler les employés de l’État et les travailleurs du secteur privé jusqu’à ce qu’il obtienne gain cause dans le conflit qui les opposait. Eh bien, il semble y avoir un retour à ce mépris malsain avec lequel le premier ministre Legault agit dans les négociations actuelles, notamment envers les enseignants et les infirmières.

Actuellement, les négociations sont au point mort eu égard aux salaires et à l’organisation du travail. De son côté, François Legault ne trouve rien de plus utile à faire que de déblatérer contre les syndicats qui, à son dire, s’acharnent à vouloir gérer nos services publics, et de clamer que l’avenir de nos services publics est en péril s’il n’obtient pas la flexibilité espérée.

À écouter parler le premier ministre, il donne l’impression qu’ilvoudrait libérer les employés du joug de leur syndicat. En réalité, il ne semble pas réaliser la mobilisation exceptionnelle de ses employés à l’appui de leurs revendications et leur rejet des propositions du gouvernement.

M. Legault, votre approche est littéralement dépassée. Vous n’arriverez pas à manipuler les syndiqués en jouant comme vous le faites avec leurs sentiments. Les enseignants comme les infirmières en ont ras-le-bol de devoir se plier à des tâches inhumaines. Il est grand temps que vous ayez une oreille attentive à leurs revendications…


Henri Marineau, Québes


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    22 décembre 2023

    Bonjour M. Marineau,


    Bel effort de synthèse de l’histoire du Québec sous François Legault. Merci et bravo.


    Je pense cependant qu’il n’y a pas que M. Legault qui a des torts dans l’actuelle situation de la société du Québec; ne croyez-vous pas que nous sommes toutes et tous un peu,beaucoup très coupables de notre propre dégringolade civile? François Legault n’est qu’un bouc émissaire facile à trouver.


    Je pense que nous ne sommes pas encore collectivement assez matures pour dire «Oh! Là patron: ça ne va plus!» quand ça ne va pas. Nous attendons trop longtemps avant de dire que ça ne va plus. Ne trouvez-vous pas? N’est-ce pas qu’il y a un laxisme qui règne depuis trop longtemps, très longtemps? Moi je le pense, et je ne suis pas un partisan ni des syndicats ni de François Legault, loin de là.


    Ça fait des décennies que ça ne va plus en Santé, ni au ministère de l’Éducation; que ce soit les gouvernements ou les syndicats, ne trouvez-vous pas que les dirigeants manquent de maturité pour vraiment avoir la volonté de soigner ces embarcations (Santé et Éducation) qui prennent l’eau depuis des décennies?


    Pour moi, c’est l’immaturité des dirigeants qui est en cause: leurs intérêts personnels au-delà celui de la société à laquelle ils sont tous les deux redevables. C’est pour cela qu’ils sont fiers tous les deux de nous dire qu’ils travaillent pour la société. Mais nous le savons qu’ils travaillent pour nous depuis toujours; alors, comment expliquer qu’ils nous livrent un aussi déplorable résultat? Sont-ils à ce point aussi incompétents? Il faut le craindre et ne pas les croire matures et compétents à l’emploi qu’ils exercent. Car s’ils étaient matures et sérieux, les lamentables conditions de travail dans lesquelles nous recevons leur qualité de service auraient certes été améliorées depuis très longtemps.


    Quand je vois les publicités très onéreuses déployées par les uns et par les autres, quand j’entends certains réclamer des aumônes pour pouvoir survivre durant la grève, quand je constate la piètre responsabilité des dirigeants d’un bord comme de l’autre à assumer leur devoir de négociation quand il faut le faire, comment voulez-vous que je pense que nous avons des gens matures à la direction de notre société? Et ce, que ce soit au niveau du gouvernement, comme du côté de celui des syndicats. 


    Non, ces gens ne sont pas matures, adultes peut-être, mais assurément immatures. Les preuves ne manquent pas; elles fusent de partout.


    François Champoux, Trois-Rivières