Les fermetures aussi sauvages que le capitalisme peut l'être

La cupidité érigée en mode de production

Il y a une alternative

Tribune libre

Le cas d’IQT montre bien la façon dont le capitalisme dans sa version la plus odieuse traite les travailleurs. Cette histoire d’une fermeture sauvage illustre bien aussi la réponse politique que notre parti propose pour en finir avec ces méfaits.
Il serait étonnant qu’on en vienne là avec les Libéraux, mais un gouvernement qui aurait à répondre de ses actes devant les salariés ou qui se voudrait du côté de « la libre association des producteurs », modifierait le code du travail afin de permettre le « contrôle ouvrier » sur les entreprise. Mais que peut-on attendre d’un gouvernement dont le Conseil des ministres est composé de la moitié d’hommes d’affaire ?
Les paternalistes et minimales préoccupations du gouvernement Charest, dont les ministres se transforment en travailleurs sociaux pour épater, s’annoncent comme celles qui veulent aiguillonner la colère contre l’aspect « sauvage » du capitalisme alors que dans toutes ces circonstances ces échecs d’affaire ne devraient-elles pas occasionner le retrait aux propriétaires d’IQT de toute liberté de gérer quelque entreprise que ce soit au Québec. Quand la norme est celle du banditisme, ce sont les brigands qui doivent être sanctionnés, pas leurs victimes.
Des lois plus efficaces protégeant la syndicalisation contre l’arbitraire patronale seraient aussi à promouvoir de manière à ce que les travailleurs maîtrisent mieux leur destin et que leurs droits ne soient pas à la merci du parti Libéral dans son ambition de se faire du capital politique du malheur des travailleurs.
Dans cette conjoncture, nous pourrions aussi apprendre collectivement à étendre nos revendications d’amélioration du code du travail pour endiguer la vague de fermetures abjectes qui jettent à la rue des milliers de travailleur chaque semaine au nom d’une rentabilité insuffisante, pour qu’elles se popularisent au maximum. Les citoyens de tous les horizons sont prêts à soutenir toute contestation légitime du pouvoir. La crise les mets carrément du côté des travailleurs. La logique qui mets les profits au-dessus de tout doit être inversée de manière à ce que le travail soit garantit avant les profits. Les forces du travail peuvent être mobilisées pour bien plus utile que d’engraisser quelques propriétaires obnubilés par les lois d’un capitalisme prédateur à l’échelle de la planète.
Ultimement, notre programme pour le socialisme permettrait à une assemblée générale souveraine des travailleurs de trancher sur l’utilité de moderniser l’entreprise ou d’en construire une avec les toutes nouvelles technologies, … et, finalement d’en assurer l’avenir avec le soutien d’un État dont la direction serait voués à développer au maximum les forces productives en vue de faire prospérer la société et non en saboter la mise en œuvre en annihilant tout le potentiel de la classe ouvrière.
Économiquement, les sociaux-démocrates ont raison : il faut que l’argent revienne du domaine spéculatif aux secteurs productifs de biens et services. Mais peut-on vraiment compter sur la haute finance pour comprendre ça ? Leur logique n’est pas la nôtre. Et ils se soucient bien peu du sort des travailleurs. Déjà les travailleurs d’IQT se mobilisent, mais pour devenir acteurs de leur destin, ces travailleurs doivent envisager de ne plus laisser leur sort entre les mains de quiconque. Les Métallos feraient œuvre utile en exigeant des réformes du code du travail et en mobilisant tous leurs membres contre les fermetures et les délocalisations qui laissent les économies développées et les démocraties libérales jouer à la roulette russe avec les intérêts de leurs membres toujours secondarisés par un système voué à l’hégémonie sur le monde ouvrier. Dans l’histoire des subalternes, il y a des moments critiques où ceux-ci, aculés au pied du mur, sont réceptifs à déployer la force du nombre pour faire reculer les dominants et leurs États. C’est une voie de lutte. De ce combat pour un avenir qui s’ouvre sur le champ des possibles, il serait tout à fait digne d’une organisation syndical de proposer une stratégie qui voit un peu plus loin que la plus immédiate des conditions de salariés, pour entrevoir un changement de régime qui soit, lui, une porte de sortie pour le Québec : c’est le socialisme et l’indépendance. Dans l’histoire du mouvement ouvrier québécois, il y a de ces moments charnières où les impératifs de la défense de nos membres posent la question de qui détient le pouvoir et de qui devrait l’exercer.
Les communistes du Québec ou d’ailleurs ne baisseront pas les bras : ils auront à soumettre au jugement des ouvriers, et plus largement de toute la classe des travailleurs, un programme d’accession à la pleine liberté qu’interdit jusqu’à ce jour le capitalisme dans sa forme mondialisée. Les délocalisations et les fermetures sont des conséquences de stratégies patronales claires pour soumettre notre classe à des reculs et des concessions qu’il devient de plus en plus inutile d’autoriser. On s’enferme alors dans le cercle vicieux des attentes non satisfaites des travailleurs par le combat syndical, du désintérêt des membres et d’un affaiblissement de la force du grand nombre. On isole les travailleurs dans chaque usine et on laisse la tribune aux Libéraux ou autres forces de déliquescences du mouvement qui a justement fait des luttes désespérées des victoires qui, de la situation la pire, se sont montrées de véritables moyens de s’en sortir collectivement.
Il est toujours à l’ordre du jour de faire jouer la solidarité et le facteur du nombre tout en ouvrant aux membres une issue politique qui vise le pouvoir de la majorité : celui des salariés.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juillet 2011

    Quand j'ai entendu que les boss venaient de NY, une première lumière a allumé.
    Quand j'ai entendu que les administrateurs avaient un passé trouble, une deuxième lumière a allumé
    Le boss se nomme David Mortnam. Et oui il fait parti de la tribu des intouchables...
    http://www.jdapartners.com/principles_davidmortman.html