À propos de la maladie du légionnaire

La croisade de Solange Allen

Fumisterie bassement électoraliste du ministre sortant de la Sécurité publique

Tribune libre

Depuis le début d’août, 151 personnes ont été infectées par la légionellose et 9 d’entre elles en sont décédées. Il aura fallu un tel bilan désastreux pour que la Régie du bâtiment confirme qu’elle se joignait aux équipes de la Ville de Québec et de la Direction régionale de santé publique de la Capitale nationale dans les démarches d'inspection des différentes tours de refroidissement situées sur les édifices d'un certain territoire de la ville.
Quant aux autorités de la Ville de Québec, elles ont démenti , par le biais d’un communiqué, toute information circulant sur la possibilité que ses réservoirs de rétention des eaux ou que son incinérateur puissent être à la source de l’éclosion actuelle de légionellose, alléguant qu’en juillet, la Ville a fait inspecter ses installations pouvant produire de la vapeur d’eau dans le secteur concerné dans le cadre de l’appel lancé par la Direction régionale de santé publique et qu’aucune infection à la légionelle n’y a été constatée.
Au niveau des instances gouvernementales provinciales, chacun des partis ayant occupé le pouvoir au cours des dernières décennies, à savoir le PLQ et le PQ, se renvoient la balle, le ministre sortant de la Santé Yves Bolduc critiquant le Parti québécois de ne pas avoir appliqué les recommandations d'un rapport publié en 1997 après une éclosion de légionellose en 1996 alors qu’après trois mandats au sein du gouvernement, le PLQ est demeuré silencieux dans ce dossier.
Devant un tel dénigrement scandaleux de responsabilités face à l’éclosion de la légionellose, Mme Solange Allen, la veuve de Claude Desjardins décédé de la légionellose le 19 août dernier, en compagnie de l’avocat Jean-Pierre Ménard, a décidé de partir en (croisade), déterminée à obtenir des réponses à ses questions et, surtout, à voir les coupables punis.
Pour atteindre leur objectif, maître Ménard et la plaignante demandent aux ministres de la Santé et de la Sécurité publique d'ordonner la tenue d'une enquête publique du coroner pour «permettre de comprendre ce qui est survenu et éviter qu'une telle situation ne se reproduise», plaidant la
« négligence criminelle » contre les responsables de la contamination pour avoir omis de nettoyer leurs tours de refroidissement alors que la Santé publique multipliait les messages en ce sens et que le nombre de cas explosait.
Alors que le Québec se retrouve en pleine campagne électorale et qu’une situation aussi dramatique met sérieusement en danger la santé publique, nous ne pouvons que déplorer l’attitude cavalière de nos politiciens pour qui, encore une fois, leur intérêt professionnel transcende largement l’intérêt public.
Si vous ajoutez à ce tableau peu reluisant le fait que, 5 jours avant le scrutin, le ministre libéral sortant de la Sécurité publique, Robert Dutil, se rende tout à coup aux doléances exprimées par Solange Allen et demande au coroner la tenue d'une enquête publique sur l'éclosion de légionellose à Québec alors qu’il n’envoyait pas la nécessité quelques jours auparavant, vous obtenez la recette parfaite d’une fumisterie bassement électoraliste!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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