La criminalisation de l’avortement sera à l’ordre du jour de la Chambre des communes

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Paranoïa progressiste sur l'avortement


Le 11 novembre 2012 se tenait le vote no 466 portant sur la motion 312 du député conservateur Stephen Woodworth. À notre grande stupeur, une majorité de députés conservateurs, 86 pour et 74 contre, demandaient la criminalisation de l’avortement en exigeant un statut d’être humain pour le foetus encore dans le sein de sa mère. Plusieurs ministres ont bravé la solidarité ministérielle, dont l’actuel premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, et l’ancienne cheffe intérimaire Rona Ambrose.


Au total, 91 députés, dont 4 libéraux en comptant l’actuel secrétaire parlementaire de la leader du gouvernement à la Chambre, Kevin Lamoureux, ont exprimé leur appui contre 203 qui se sont opposés. Il manquait seulement 57 voix pour prendre le chemin du bannissement de l’avortement et de la possibilité de poursuivre au criminel une femme qui vivait le drame d’une fausse couche.


Woodworth se présente à nouveau pour les conservateurs dans Kitchener Centre, mais il a fondé en 2016 le Democraty Defence Initiative, groupe qui dénonce la « répression de l’affiliation religieuse » chez les élus et qui est strictement anti-avortement. Ce groupe est un des nombreux qui fédèrent le petit mais bruyant mouvement pro-vie au Canada. Nous apprenions d’ailleurs le 5 septembre dernier que RightNow, organisation anti-avortement bien structurée, fournissait des bénévoles dans 50 circonscriptions chaudement disputées où le mouvement pro-vie espère élire des députés ayant fait allégeance contre le droit à l’avortement.


Parmi les 91 appuis à la criminalisation de l’avortement, 83 sont le fait de députés de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. En 2012, la Chambre des communes comptait 308 députés; 30 se sont ajoutés depuis, dont 27 pour l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique. De plus, 4 des 32 libéraux ont appuyé la motion 312, 12,5 % du caucus libéral.


Durant les années 60, la première cause d’hospitalisation chez les femmes au Québec résultait de tentatives d’avortements clandestins. Nous devons tout faire pour empêcher le retour de ce problème colossal de santé publique.


Considérant le degré d’organisation et les moyens dont dispose le mouvement anti-avortement;


considérant le flou conservateur au sujet du droit à obtenir un avortement et le manque de confiance que nous pouvons ressentir vis-à-vis des libéraux et des verts sur la question de la criminalisation de l’avortement;


nous pouvons à bon droit faire de la liberté de choix des femmes une question centrale de cette campagne électorale, sinon la 43e législature du Parlement du Canada pourrait nous réserver une très mauvaise surprise.









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