La commission Bastarache n'est qu'une «joute d'image», dit Marois

Commission Bastarache


Kathleen Lévesque - Salaberry-de-Valleyfield — Le Parti québécois ne croit pas que la commission Bastarache puisse faire la lumière sur le processus de nomination des juges. Après seulement deux semaines d'audiences, la commission prend les allures d'un procès où «la joute d'image» domine, se désole-t-on au PQ.
À son arrivée hier au caucus du PQ, qui se tient à Salaberry-de-Valleyfield, Pauline Marois a fait un bref commentaire sur la commission Bastarache, qui manque la cible, selon elle. «Pour l'instant, j'ai l'impression que c'est une joute d'image. Est-ce qu'il a tenu le coup? Est-ce qu'il va tenir le coup? Dans le fond, on veut savoir la vérité. Je n'ai pas le sentiment qu'on va en savoir beaucoup plus que ce que l'on voit maintenant», a déclaré la chef péquiste.
Le vrai problème auquel devrait s'attaquer la commission d'enquête n'est pas le processus de nomination des juges, mais plutôt l'influence indue de donateurs au Parti libéral sur la nomination des juges. «Et ce n'est pas ça qu'on évalue actuellement», a-t-elle souligné.
Cette dernière a par ailleurs justifié son absence à l'avant-scène politique au cours de l'été, et notamment depuis le début des travaux de la commission Bastarache, par le travail de terrain qu'elle fait. Elle s'est attelée, a-t-elle dit, à revoir son organisation afin qu'elle soit fin prête pour la rentrée parlementaire.
Chercher la vérité
Plus tard dans la journée, la députée Véronique Hivon, porte-parole du PQ en matière de justice, a commenté le nouveau statut de participant de Marc Bellemare. Selon elle, cela devrait permettre de rééquilibre les choses, alors que, jusqu'à maintenant, les avocats du gouvernement, du premier ministre et du Parti libéral du Québec se sont employés à miner la crédibilité de Marc Bellemare.
«On est de plus en plus devant un procès entre deux personnes. Qui dit vrai? Qui ment? Une commission d'enquête, ce n'est pas ça. C'est la recherche de la vérité. C'est pour aller au fond des choses», a souligné Mme Hivon, qui évite elle-même d'évaluer la crédibilité de M. Bellemare.
Elle a préféré revenir à la charge sur le côté «paradoxal et incohérent» qui a incité Jean Charest à agir promptement. «Les allégations de Marc Bellemare étaient tellement sérieuses qu'il fallait mettre en place une commission d'enquête qui va coûter des millions de dollars aux Québécois. Mais, en même temps, les allégations étaient tellement fausses qu'il fallait que Jean Charest poursuive [en diffamation] M. Bellemare», a soutenu la députée de Joliette.
Selon Mme Hivon et ses collègues, il est clair que les travaux de la commission Bastarache démontrent la nécessité que soit mise en place une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction qui toucherait au coeur du problème, soit le financement politique et ses effets pervers.


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