La censure

Un sujet de grande actualité

Tribune libre

La censure
Quel sujet d'actualité!
On ne peut parler contre le Canada ou contre le Bloc québécois sur le Devoir.
Suite à un commentaire [1] où je disais que le Bloc devrait laisser tomber l'illusion qu'il fait quelque chose à Ottawa et qu'il devrait laisser la place (ou encore s'allier) aux partis les plus progressistes comme le NPD afin de mettre fin à la gouverne néolibéral que les réformistes-conservateurs ou libéraux nous offrent, Monsieur Alain Legault me faisait la remarque suivante:
«le NPD devrait se rendre a l evidence et appuye le Bloc dans ses demandes en ce qui concerne l utilisation de langue au travail,l industrie foret etc ,ca aussi c est progressiste,ah oui quel est la position du NPD sur la Nation Quebecoise pourriez vous nous eclaire un peu svp......» [2]
J'ai envoyé alors à deux reprises la réponse suivante :
Monsieur Legeault: « Se faire un pays au plus sacrant »
Le NPD est un parti canadien fédéraliste. À l'instar de tous les partis canadiens fédéralistes, Le NPD n'a strictement rien à foutre avec les god dam french pea soup.
Le NPD n'est pas là pour défendre les quelques bonbons que le grand Canada peut accorder avec une bienveillance électoraliste à ces minables Québécois qui font chier ce plusse beau pays du monde (qui a les Rocheuses, entre autres, je vous le rappelle, au cas où…)
Il n'y a strictement rien à attendre d’Ottawa et il n'y a strictement rien à foutre à Ottawa. Seule l'indépendance pure et simple peut satisfaire nos exigences.
Cependant, nous sommes toujours mauditement canadian. Lorsque le Canada parle à l'ONU, il paraît qu'il nous représente. Lorsque le Canada va en guerre, nous servons de chair à canon, l'argent de nos impôts sert à faire la guerre. Même avec 100% des députés québécois faisant parti du Bloc québécois, nos impôts «canadian» serviraient à faire la guerre et nous continuerions à servir de chair à canon. Nous aurions beau nous promener le nombril à 100% Bloc à Ottawa, rien des politiques désastreuses néolibérales ne s'en trouveraient "bloqué". Nous aurions de beaux discours de vierges offensées dans les bulletins de nouvelles, mais même si les chiens aboient, la caravane passe.
Le Bloc à Ottawa est une perte de ressources et d'énergie qui pourraient servir ici à nous bâtir un pays.
De plus, sa présence à Ottawa a pour effet de nous endormir en nous donnant l'illusion d’avoir du poids dans le Canada.
Et en plus, la présence du Bloc a pour effet de diminuer le poids réel des idées progressistes.
Par contre si les partis plus progressistes avaient la maturité pour former une coalition plus à gauche, le Bloc pourrait peut-être ainsi continuer à promouvoir l'idée que nous prenons notre place dans ce plusse beau grand pays qui a les Rocheuses et que nous risquons de perdre (ainsi que nos pensions, faut-il le rappeler (!)).
Mais, comme le faisait judicieusement remarquer Monsieur Racle, l'idée des coalitions dans nos mœurs politiques canadiennes n'a pas encore fait son chemin.
Alors, voilà,
en résumé, il ne faut s'attendre à rien du NPD pour nous les pauvres Québécois.
Il ne faut s'attendre à rien non plus du Canada pour le Québec.
Un gouvernement NPD ou, peu importe le parti fédéral, laissé sans contrainte d'agir contre le Québec serait possiblement l'élément déclencheur de la prise de conscience québécoise que le Canada n'est pas notre pays. Le Bloc ne fait que faire durer l'illusion qu'on peut être des "Canadiens " à part entière.
Nous sommes Québécois, mais Québécois avec un passeport canadien et avec des politiques internationales qui altèrent considérablement notre réputation de peuple pacifiste et progressiste.
Voilà.
J'espère que vous cernez maintenant un peu mieux mon idée d'influencer la politique canadienne pour l'acheminer de notre mieux vers des politiques plus progressives tout en travaillant de notre côté pour nous faire un pays au plus sacrant.
Serge Charbonneau
Québec
* * *
La censure.
Il semble que de dire des choses "non approuvé" soit devenu de plus en plus interdit.
Dans quelle société nous engageons-nous.
Est-il interdit de dire que le Bloc perd son temps à Ottawa. Je peux bien me tromper, mais c'est ce que je crois. Ma croyance, mon analyse n'a rien de scientifique, ce n'est que mon opinion. Je constate, ou j'ai l'impression de constater qu'on ne fout rien à Ottawa et que tout ce que le Bloc fait c'est de nous donner l'illusion que ce pays [le Canada] est viable pour nos intérêts nationaux. C'est ma très humble opinion et je suis bien loin de posséder la vérité.
Par contre, ce débat d'être ou non à Ottawa devrait peut-être avoir lieu.
De plus, il y a nos objectifs indépendantistes et aussi les défis mondiaux.
Il y a la marche du monde selon les «lois» néolibérales, ou leur rejet et l'orientation plus socialiste. Bien des choses pour réfléchir.
Avec la censure, les débats sont étouffés, même les idées sont étouffées.
Quel triste constat!
Serge Charbonneau
Québec
[1] Duceppe travaille pour Ignatieff
http://www.ledevoir.com/2009/09/03/commentaires/0909030702341.html
[2] http://www.ledevoir.com/2009/09/03/commentaires/0909030959910.html


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3 commentaires

  • Serge Charbonneau Répondre

    4 septembre 2009

    Le Bloc a été très utile à Ottawa à la suite de Meech (ce moment où Bourassa aurait pu faire l'indépendance en claquant des doigts).
    Il est indéniable que l'équipe du Bloc québécois fut une équipe qui a tenu le fort et qui a affirmé nos caractéristiques distinctes.
    Il est vrai aussi que le Bloc sera toujours "utile" à Ottawa si notre intention est de rester "Canadien".
    Je crois que l'heure est venue de se rendre à l'évidence.
    Depuis quelques années l'idée d'indépendance fait du sur place (pour ne pas dire du recul). Je crois que l'enlisement du Bloc à Ottawa favorise cet état de choses.
    Je crois que nous devons laisser le Canada nous montrer son "amour" et son "attention" à notre égard, sans qu'on ait à le supplier pour quelques peanuts.
    Nous verrons ainsi son vrai visage.
    Je crois que nos conditions reculeront de façon évidente, si évidente qu'il deviendra évident que le pays Québécois s'impose (comme avec Meech).
    Nous devons avoir un pays qui nous ressemble et qui agit selon nos valeurs.
    Les minis acquis que nous fait gagner le Bloc n'a pour effet que de faire croire à nos concitoyens que les Canadians nous accordent une place et que nous ne sommes pas des french pea soup.
    La présence du Bloc à Ottawa peut, «je crois», favoriser l'illusion que les autobus venus nous dire qu'ils nous aimaient à la veille du référendum de 95 étaient spontanés et non organisés.
    Serge Charbonneau
    Québec
    P.S.: Si Vigile veut favoriser le débat, j'espère qu'il ne censurera pas ce commentaire.
    Devrais-je surchargé le site avec un autre texte complet pour faire valoir ce point de vue?
    Un autre texte comme si je voulais «imposer» mon opinion.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    4 septembre 2009

    À l’origine, le Bloc Québécois répondait au blocage canadian contre le Québec dans les épreuves de Meech et Charlottetown. Le bloc installé aux créneaux sur le bord de l’Outaouais prévenait l’ennemi : « Le Québec est en marche vers son indépendance culturelle, économique et politique ». Pendant ce temps, la nation québécoise devait serrer les coudes derrière le Parti Québécois pour voter en masse cet emballant projet. Et le Bloc serait déjà sur place pour que les transferts de législature se passent sans les ruses auxquelles Ottawa nous a habitués.
    Mais la monarchie constitutionnelle britannique en a vu d’autres. Des peuples rebelles, l’Empire en a maté en Amérique latine, en Afrique, en Asie… La désinformation, « l’Indirect Rule », soit la Direction à travers hommes de pailles francophones corrompus, la manipulation électorale ou référendaire, ou démographique par l’immigration, le mépris linguistique, la délocalisation économique, financière et commerciale, voire les menaces de représailles territoriales en cas de sécession, toutes les ruses qu’il a dans sa besace, le peuple vainqueur des Plaines d’Abraham n’a rien négligé pour nous faire luire les « avantages » de l’assimilation, en opposition à la stagnation de notre isolation dans nos « coutumes du passé ».
    Le bon peuple ayant perdu contact avec l’émulation qu’aurait produite une presse libre, il n’a pas suivi ses meilleurs leaders charismatiques : Lévesque, Bouchard, Parizeau… Le peuple désorienté a fini par exaspérer les plus pressés de ses guides dans le Parti Québécois et s’est partiellement désintéressé des programmes tiédis des derniers chefs…
    Pendant ce temps, l’équipe d’Ottawa a tenu le fort, en attendant un signal de Québec qui n’est pas venu. Mais ces élus n’ont pas perdu leur temps. Pendant qu’ils se rodaient aux complexités de la diplomatie internationale, ils ont fait, à répétition, la preuve qu’en bloc, nous sommes en mesure d’enrayer le mécanisme politique d’un Canada obstinément incapable de la moindre offre pour donner satisfaction à la Nation québécoise, résolument distincte en plusieurs points.
    Mais il est devenu évident que, cette démonstration faite, nous ne pouvons en rester là. Cette équipe qui a subi tous les quolibets pendant tant d’années dans la Chambre de l’autre nation s’est acquis une stature politique que la Nation québécoise admire. Cette équipe disciplinée peut interpeller la population avec une crédibilité supérieure à celle que n’a pu conserver le Parti Québécois, agressé sans arrêt par un Premier ministre aussi démagogue que lui permet son pouvoir venu des médias orientés et de la haute finance à l’odeur suspecte.
    Ce raisonnement, qui ne contredit en rien, je crois, celui de M, Charbonneau, mène à la conclusion que M. Duceppe ne devrait pas, dans la présente élection fédérale, s’engager à plus que de mener sa formation à faire élire tous ses candidats. Et laisser ouverte l’option d’un rapatriement de toutes ces forces vives auprès de la Nation québécoise pour aider à sa libération.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 septembre 2009

    Au contraire, le Bloc est très utile à Ottawa. Si le Bloc était inutile à Ottawa, les partis fédéralistes ne passeraient pas leur temps à lui tomber dessus. Le Bloc dérange.Il dérange grandement. Depuis le sale coup fait par Trudeau et sa gang de traîtres, ni le PLC ni le PCC(exception faite pour Mulroney qui voulait réintégrer le Québec dans l'honneur et l'enthousiasme) n'ont pu obtenir une majorité de sièges au Québec. Cela veut dire que le Québec est gouverné par les dictats d'Ottawa, sans l'accord du peuple Québécois, ce qui est très gênant pour un pays qui se dit démocratique et cela va le faire paraître de plus en plus totalitaire au plan international. Si le Bloc n'était pas à Ottawa, les choses se passeraient comme avant i.e. que les sièges québécois seraient comblés par des "fédéralistes", ce qui enverrait le message que les québécois se sentent à l'aise dans le Canada, ce qui est faux. Tant que nous serons dans le Canada, nous devons faire valoir à la Chambre des Communes notre volonté. La stratégie de la chaise vide, ca ne fonctionne pas. Ce qu'il faut, c'est encore plus de bloquistes à Ottawa. Plus il y en aura, mieux ce sera:c'est comme les maringouins, plus il y en a, plus ca exaspère et plus ca conduit à la crise...de nerfs. Quand les canadians seront "ben tannés" de se faire piquer par les bloquistes...