Réplique à Mme Moreno

La cause du peuple

« Une victoire du mouvement souverainiste » Patrick Bourgeois - RRQ

Tribune libre

D’aucuns abondent dans la propagande canadianisatrice, mais ne s’en rendent pas compte, semble-t-il... Quelle autre explication ? ( Le tanguysme )
Est-ce de l’aveuglement ? Sont-ce les œillères qui brident leur vision focalisée sur un seul et même objet de désir ? Je ne sais. Toujours est-il qu’ils ou elles abondent dans le délire canadianisateurs. Celui-là, même s'il est à droite toute, pour se gauchement dédouaner de retraiter face au tollé général tout ce qu’il y a de sensé et raisonnable ( PQ et Bloc compris ), celui-là qui, comme baroud d’honneur, ne peut capituler qu'en lançant une dernière pique pour enfoncer les souverainistes-indépendantistes, prétend qu’il annule son programme propagandiste parce qu’il a voulu protéger la sécurité des familles.

La belle affaire !


Comme s’ils n’avaient pas de toute façon dû retraiter même sans menaces de grabuge, du seul fait que de pacifiques manifestations auraient déparé leur « fête », car à coup sûr, s’ils avaient persisté, nous étions prêts et mobilisés à manifester notre opposition à une PRISE 2 de la canadianisation de Québec. Ce qui défaisait tous les plans prévus de nos braves propagandistes de pacotille qui ont pensé que l’argument du casseux de party pouvait encore une fois avoir du succès quand il était question de commémorer une guerre. On ne défait pas un gouvernement, il se défait tout seul, par la voix de ses propres contradictions.
Logique sophistique canadianisatrice à son meilleur !
En prétendant qu’ici la retraite des canadianisateurs ne serait le fait que d’une poignée de gens prônant la confrontation est tout ce qu’il faut aux propagandistes pour enfoncer et diviser les forces qu’ils tentent désespérément de vaincre. Cette prétention est fausse. Ce ne sont pas les menaces de violence qui ont fait reculer les canadianisateurs, mais bel et bien le fait qu’à la face même de leur maladroite présentation de leur aussi maladroite tentative de réécrire l’histoire, un peuple tout entier s’est levé d’un bond, PQ et Bloc compris au point de vouloir rapatrier le territoire mémorielle du peuple souverain du Québec, maintenant ! Appuyé par le RRQ ). C’est l’ampleur de la réplique et la diversité des sources d’opposition qui ont obtenu le recul des maladroits, non pas les menaces de violence ! L'affirmer ne fait que confirmer le bien-fondé de leur propagande.
Depuis quand ce pouvoir canadien a-t-il peur des casseurs ? Comme si cela pouvait les faire reculer, comme si la perspective d’isoler les extrémistes en les gazant bien comme il faut n’est pas une occasion rêvée d’enfoncer et diviser la mouvance souverainiste-indépendantiste. C’est bien ce qui était prévu… susciter la colère d’une minorité pour qu’ils fassent du trouble, pour ensuite les casser, en espérant des blessés et si possible un mort… C’est tout ce qu’il leur faut pour faire rappliquer la cavalerie et nous écraser… Ça, ils l’ont fait en octobre 70… ils espéraient bien qu’un certain 13 septembre pouvait ouvrir pareille saison de chasse…
Or, cela ne s’est pas passé comme prévu justement parce qu’ils vivent dans un monde clos bridé d’œillères partisanes. Trop de gens ont été heurtés par leur activisme provocateur. Du reste, ils en sont rendus à leurs restes, ils raclent le fond du chaudron. Ils en sont rendus à utiliser de vieilles picouilles compromises dans de sombres travaux de mines commanditaires… On les a crues capables de forcer au grand jour… N’importe quoi !
La thèse de madame Moreno est toujours la même. Enfoncer nos chefs ! Comme si c’étaient elles et eux qui pouvaient nous mener au pays où coulent le lait et le miel.
Les chefs ne sont que ce que nous sommes. Seuls, ils ne sont rien, ne peuvent rien. Un chef ne fait pas une révolution. Un chef ne fait qu’exprimer, ce qui dans le peuple, couve et se bât. Un grand chef ne fait que bien exprimer la volonté du peuple. Jacques Parizeau a eu du succès parce qu’il s’est retiré au bon moment, parce qu’il ne voyait pas comment mieux exprimer la volonté du peuple. Il n’a pas senti que ce peuple avait la volonté de reprendre si tôt le combat.
Quand il est revenu. Meech et Charlottetown avaient donné ce que le beau risque voulait donner… Jacques Parizeau a senti que le peuple avait à nouveau la volonté de se battre, de monter au front, et il a exprimé mieux que tout autre cette volonté, il est revenu en force cependant que M. Bouchard parvenait à emporter l’adhésion de celles et ceux qui n’étaient pas charmés par M. Parizeau, une équipe de rêve. On a failli gagner.
M. Parizeau a senti qu’après, il ne servait à rien de pousser, tirer, il fallait trouver autre chose et passer par le désert… Là où nous sommes encore, sauf que… les canadianisateurs s’embourbent… Les activistes minoritaires de la droite affairiste se butent toujours à la volonté du peuple souverain du Québec qui désire fonder un État qui émane de lui… Ce qui n’est pas le cas du Canada, qui ne passe pas… Les canadianisateurs désespèrent et en sont rendus à s’en remettre à l’avis d’activistes qui ne cessent de faire des gaffes, 400e outrageusement canadianisé, la Art-Peur qui a fait long feu, un conscrit citoyen de France qui doit se rétracter, et maintenant des jusqu’au-boutistes maladroits qui salopent tout le travail…
M. Parizeau est tapi dans l’ombre et observe… rien à dire… tout va bien… quelque chose se passe… une folie du désespoir s’est emparé des canadianisateurs, pour eux, du moins dans la fange droite, les belles années sont passées. L’élection d’un certain Obama sonne la fin de la récré.
Obama, parlons-en…Ce qui lui a permis de se faire élire ce n’est pas ce qu’il inspire. C’est qu’il est seulement la talentueuse incarnation de ce qui inspire le peuple états-unien. Et, cela par hasard concorde avec ce que ceux qui gouvernent dans l’ombre désirent. Remettre le pouvoir salopé par leur délire entre les mains des démocrates pour qu’ils ramassent leur merde, cela afin de reprendre le pouvoir quand ces derniers auront été salis par tel ouvrage et qu’ils apparaîtront tout sauf ce qu’il faut pour recommencer à délirer. Leurs poches sont pleines et ils peuvent traverser leur désert dans de luxueuses caravanes…
Ici… nous avons des chefs qui font le travail. Ils sont en quelque sorte en réserve de la République. Ils avanceront quand ils sentiront que le peuple en a assez des canadianisateurs.
Nous vivons une époque idéale pour faire en sorte que le peuple cesse de suivre un messie. Il a vécu la désillusion du Messie, par deux fois, René Lévesque a été tué à la tâche. Lucien Bouchard a déçu. C’est du tout bon ! Toutes les conditions sont réunies pour que ce peuple souverain du Québec cesse de se croiser les bras pendant que s’excite seul à la tête du convoi un chef inspirant, tant il exprime bien notre espérance et notre désir d’existence souveraine. René Lévesque a échoué, parce que quand est venu le temps de passer aux actes, nous n’avons pas suivi. Pareil pour Lucien Bouchard. On était là, sans rien faire en leur remettant notre pouvoir d’action entre les mains. Ils étaient si bons, si grands, si puissants. Ne restait qu’à se pâmer…
Maintenant qu’ils ne sont plus là… maintenant qu’on s’est trop vite dégonflé avec de plus jeunes plus fous décevants, Boisclair et Dumont, nous sommes sommés en quelque sorte de nous réapproprier notre pouvoir. Aussi, essaiment des lieux de pouvoirs citoyens, souverainistes, écologistes, activistes, médiatiques. Dont Vigile… dont des actions citoyennes des artistes. Il n’y a pas de chefs, mais on agit, on commence à faire des choses, de petites choses, on écrit, on prend notre place dans Internet, on conçoit et signe des pétitions… Quelque chose a changé… Quelque chose bouge. Cela vient de bouger avec ce qui vient de se passer autour du 250e.
Voilà que se plaque le victimaire discours de madame Moreno complètement décalée, passant du découragement et de la démission, au même discours rabâché de la déception à l’égard de nos chefs… Rien de nouveau… mais d’aucuns vont croire ces sornettes… Comme si on ne pouvait exister que dans l’opposition, jamais dans le pouvoir. Comme si pour s’élever il n’y avait d’accès que dans l’écrasement de l’autre.
J’estime plus sage Patrick Bourgeois qui dit, « C’est la victoire des souverainistes »… Autrement dit, il n’y aura de victoire que si nous faisons bloc, ce sera une victoire collective ou ce ne sera rien du tout. Chacun jouant son rôle. Chacun épaulant, appuyant l’autre. Dans la cohésion si possible. Voilà un discours autre et stimulant, rassembleur, sans pour autant être nivelant. Chacun apporte son lot, son bagage, son emportement ou son calme. L’emportement sied à telle circonstance et se nourrit du calme de l’autre, et vice-versa.
Pareil pour nos chefs…
Le PQ-rentre-dedans a fait son temps ! Vous étiez découragé il n’y a pas si longtemps. Vous aviez lancé la serviette. Vous nous disiez solennellement que jamais nous ne pourrions nous en sortir ! Peut-être avez-vous encore besoin de vacances. Je vous les souhaite, car pendant que vous aviez capitulé, pendant que vous étiez en vacances, d’autres ont fait le travail et ceux-là disent qu’il nous faut être solidaires et nous disent que la bataille doit se faire dans la cohésion. Après bataille ils nous disent que la victoire est le fait de cet ensemble multiforme là. Justement parce que chacun est le complément de l’autre. Personne ne tente d’être parfait et complet. Chacun est imparfait, mais compte sur l’imperfection de l’autre pour combler, compléter le portrait. Il sont jeunes, ils sont fous… mais ils semblent fort sages… Du moins, j’aime et préfère cette sagesse-là qui me semble constante et prometteuse.
Au fait, M. Parizeau, il en pense quoi ? Au fait, pourquoi appuie-t-il le tandem Duceppe/Marois ? Parce qu’il est sénile ? Vraiment !? Non pas ! Parce qu’il croit que c’est ce qu’il nous faut ! Parce que nous avons cessé de remettre notre pouvoir d’action entre les mains des autres… Parce que nous avons peut-être compris qu’un chef n’est pas la cause, mais l’effet de ce que le peuple vit et met en acte. J’en suis.
Le jour où M. Parizeau se lèvera pour dire qu’il quitte le PQ, je suis certain que ce ne sera pas pour se présenter comme indépendant… Quand on ne se présente que pour l’honneur, qu’on ne récolte que quelques voix… c’est qu’il y a quelque chose qui cloche… Quand on est incapable de former un parti qui se tienne… c’est que quelque chose cloche… Vaudrait mieux prendre des vacances pour revenir en forme et mettre l’épaule à la roue et non fabriquer sans cesse les mêmes bâtons pour les mettre en travers.
Bonnes vacances madame Moreno ! Je crois que vous n’êtes encore pas bien remise de votre capitulation. L’analyse qui vous a permis d’en arriver à cette conclusion devait être erronée, car avec les mêmes éléments d’analyse d’autres préparaient déjà au même moment ce qui nous a permis de faire perdre une grande bataille aux activistes canadianisateurs du 250e, cela parce qu’ils avaient compris qu’il fallait tout faire sauf penser que tout était perdu, y compris le fait de prendre des vacances quand on est épuisé, quand ça tilt dans notre cerveau surchauffé.
Pour d’aucuns, quand ils en sont rendus à prédire la fin des haricots, ils comprennent qu’ils doivent prendre du repos. Vous, non… vous avez d’après moi donc dépassé le stade de la fatigue extrême… Car, s’ils vous avaient écouté ces jeunes du RRQ, nous n’en serions pas là. Car, s’ils n’ont pas à eux seuls remporté la victoire récente, ils ont au moins été là quand il fallait, et cela, parce qu’ils n’avaient pas capitulé…
Je ne sais pas si vous avez déjà été patron. J’ose espérer que vos gens n’ont pas subi le genre de patron qui au lieu de les motiver, les encourager, les appuyer, combler leurs manques sans les constamment blâmer, s’emploie à les perpétuellement condamner, réprimander, déclasser, répudier et congédier sans cesse dans un turn-over sans limites… Or, c’est nous le peuple le patron, la question est ? Quel genre de patron voulons-nous être ? Vous, semble-t-il vous êtes de l’école des vindicatifs. Personnellement, ce n’est pas le genre de patron que je veux être. Je crois aux patrons qui veulent faire équipe. Je crois bien que c’est ce qu’il nous faut, former une équipe, une bonne équipe, avec le monde qui est là, maintenant, en cessant de rêver que le concurrent forcément en a une meilleure. On fait avec ce que l’on a en cessant de se croire des incapables.
Il y en a un qui a compris ça. Oui, nous pouvons ! Nous, tels que nous sommes… et non tels que nous nous rêvons !
Au plaisir de vous compter dans l’équipe… votre hargne est comme toujours en ce qui a trait à nos talents, à la fois ce qui nous rend fort… et faible… suffit de trouver comment bien les canaliser… avec l’équipe qui nous échoit… Et, ça tombe mal… de peuple, on n’en a qu’un… et c’est celui qu’on a… il faut faire avec !
La cause du peuple souverain se mène avec le peuple souverain… nos chefs compris…
Le pays inabouti
Je laisserai derrière moi un pays inabouti, spolié de ses richesses, irréversiblement intoxiqué, que se disputeront les charognards.
Tribune libre de Vigile 20 décembre 2008
Le tanguysme
La lutte pour l’indépendance se mène avec des indépendantistes.
Tribune libre de Vigile 18 février 2009
« Une victoire du mouvement souverainiste », selon le RRQ


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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2009

    M. Pierre Bouchard écrit : «Le PQ n’a plus d’âme, il ne sait plus pourquoi il existe. »
    Je crois que vous avez tort de déclarer ça du seul organisme qui peut nous approcher et, éventuellement, réaliser la souveraineté du Québec avec ou sans entente préalable avec le ROC.
    Le PQ ne s'énerve pas pour rien avec les bras toujours en l'air. Il me semble conserver un "low profile" vu qu'il ne peut pas entrer de force la souveraineté chez les Québécois encore opposés à une solution qui doit arriver de façon pacifique. Faut prendre le temps ou affronter et attaquer comme le font les Palestiniens pour en sortir martyrs.
    M. Jonathan Valois, jeune nouveau président du PQ, vient de déclarer, à l'occasion du Conseil national du PQ à Québec, cette fin de semaine, que le PQ doit rafraîchir son option, à la lumière de la mondialisation.
    Le PQ s'adapte, il est flexible et demeure LA force tranquille majeure de changement constitutionnel, au Québec.
    Nous sommes à peu près divisés "pas séparés" à peu près également, selon les périodes, entre fédéralistes et souverainistes au Québec. Faut juste trouver une solution qui ne frustrerait pas trop 50 % de Québécois, tous nos concitoyens et qui aurait une chance de réussir à comparer à une solution idéale pour certains mais qui a aucune chance...me semble.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2009

    Suite du précédent No
    « Mais les québécois ne menacent rien, ne construisent rien, ils se font attaquer de plus en plus sans honte et sans vergogne, ça arrive de tous les côtés. »
    Je ne suis pas d'accord... le seul fait que l'on ne se soit pas assimilé, menace le Canada. Le seul fait que l'on existe encore est une menace. Le seul fait que l'on existe menace le Canada, ce n'est pas pour rien que cette existence n'est pas reconnue par l'Acte qui le fonde, le constitue et le gouverne. C'est pour contrer les voix du peuple démocratique et souverain. En effet, à partir du moment ou l'existence du peuple démocratique est reconnu par le Canada, s'il se prétend démocratique, il n'a pas le choix de se soumettre nommément aux voix du peuple souverain.
    Ce peuple se construit tous les jours, toujours plus fort, plus développé, plus cultivé, plus instruit, plus rayonnant, plus actif, plus mobilisé, plus ouvert sur le monde. Il grandit en âge et en sagesse, en force, en confiance en soi, en fierté, en goût du risque. Il n'a pas le goût de reculer, mais d'avancer. En aucun cas il ne serait question de revenir à un Québec possédé par une élite économique anglophone. Cela est de l'histoire ancienne. En fait, nous sommes et nous vivons comme si déjà la souveraineté de l'État était chose faite. Plus cette situation sera intégrée, partie de notre culture, ce qui était loin d'être le cas il y a 20 ans, plus nous rendons ce fait matérialisable et non pas seulement virtuel. Par contre cette virtualité se vivant toujours plus réellement, comme si cela était matériel, plus nous y prenons le goût, plus nous parvenons à dépasser nos peurs, et... notre désespérance. D’aucuns peuvent à bon droit être désespéré, mais je ne crois pas que cela soit la chose à faire que de l’étaler, parce que cela ne sert à rien, parce que cela n’aide pas, parce que cela ne fait qu’ajouter aux difficultés. Mais il faut en prendre soin. Comme on prendrait naturellement soin d’un enfant désespéré et en pleurs. On ne le laisse pas seul dans la détresse, on s’en occupe, on lui parle, on le rassure, on l’encourage, on l’aide à retrouver ce qui en lui est toute la force qu’il faut pour affronter ses peurs, ses angoisses, qui l’empêche de faire face lucidement aux difficultés dont est faite la vie.
    « Vous dites « Je pense qu’on a tort de baisser les bras. Je pense qu’on a tort d’en faire étalage et publicité encore davantage. » Je ne baisse pas les bras, au contraire, je m’agite parce qu’on est bord de la catastrophe. Vous parlez de grande victoire, vous sautez sur la première occasion de réjouissance depuis des lunes et vous vous emportez. Comment qualifiez-vous donc nos défaites, autrement plus nombreuses ? »
    Faites la liste de nos défaites récentes... on verra ! On fera une balance, on mettra les défaites d'un côté et les victoires de l'autre on verra de quel côté elle penche. Si elle penche du côté des défaites, on s’attellera à faire pencher la balance du côté des victoires. On cessera de pleurer devant la balance et on se relèvera les manches… La contemplation, ce n’est pas tout, il faut aussi agir.
    Au bord de la catastrophe !
    Qu'elle catastrophe ? Qu'est-ce qui est pire que la Conquête... que le rapport Durham, que la bataille perdue des Patriotes ? N'était-ce pas désespérant ? Si nous avons survécu, n'est-ce pas parce que nous avons su être désespérés, peut-être, mais capables d'espoir aussi, pour nos enfants. Nous sommes l'espoir de nos ancêtres qui ont vécu d'espoir à force de faire de roches plantées maigre pitance de patates, et vous vous êtes cet espoir qui ne trouve que désespérance et catastrophisme à opposer aux canadianisateurs, vantant leurs supposées victoires ? Vraiment !
    « Le PQ n’a plus d’âme, il ne sait plus pourquoi il existe. »
    Bon ! Encore ! Et vous parlez d'obsession !
    « M. Archambault, si rien ne change fondamentalement, vous en avez pour des années à parler comme vous le faites sans que jamais rien ne change. Vous avez même dit que peu importe la réalité, vous vous battrez toujours pour que votre point de vue gagne. Puisque vous ne voulez rien entendre, je ne vous parlerai plus. Mes salutations. »
    À la prochaine madame Moreno... pardon... M. Bouchard. Excusez le lapsus, mais à vous lire, je croirais la lire. Et vous dites que vous ne connaissez pas le PI ni les écrits de cette illustre rédactrice !?
    Bien sûr que je me bâts et me battrai pour gagner, je veux que ce peuple gagne sa bataille contre les canadianisateurs. Ceux-là font bourde sur bourde. Leur activisme désespéré se heurte sans cesse sur un mur, sur le mur de ce que nous sommes, obstinément, vaillamment.
    400e canadianisé qui a provoqué le sursaut de dignité et de combativité des artistes, qui ont battu les Conservateurs, ce qui a ensuite forcé Jean Charest à ne trouver qu'une faible majorité, très fragile. Le citoyen Sarkozy a dû se rétracter et a été obligé de répondre à la protestation du PQ et du Bloc. Ce n'est pas rien, Pauline Marois et Gilles Duceppe échangent de plain-pied avec le chef d'un État étranger, tout chefs de l'opposition qu'ils soient ! N'est-ce pas un statut de chef d'État ?! Et pour finir, la CCBN a été forcée par un tollé général de retraiter... alors que jusqu'à la toute fin, elle a cru pouvoir ne pas avoir à le faire. Ce n'est pas rien... me semble...
    Il faut, je crois, vraiment tenir à avoir à tout prix raison pour refuser d'en convenir... NON ? Vous aussi vous voulez avoir raison ! NON ? Pour que votre point de vue gagne ! NON ? Savez-vous pourquoi c'est moi qui vais gagner ? Parce que le vôtre de point de vue est perdant ! D'office, la désespérance, la division et la démission sont perdantes, elles le sont par définition en fait... Un peuple peut être désespéré de temps en temps, et ça se soigne... l'instinct de survie et de solidarité dans l’épreuve est cependant plus fort que la désespérance. C'est pour ça que je vais gagner... Je ne vais pas gagner sur vous, à votre encontre, mais gagner contre votre politique de la désespérance et du dénigrement.
    Je suis du côté de l'instinct, de l'instinct de survie, de la force de vie, je suis une force de la nature, il n'y a rien à mon épreuve... parce que je suis ce qu'est ce peuple... Je suis l'héritier de forces de la nature qui n'avaient rien à leur épreuve... C’est dans mes gênes, cela transpire chaque pore de ma peau. Voilà ce que nous sommes et je veux être à la hauteur de la hauteur irritée héritée de mes ancêtres et devanciers, à la hauteur de l'espoir qu'ils et elles ont mis dans leurs descendances, de génération en génération, depuis 250 ans de Conquête cette année. Chaque génération étant la marche sur laquelle se hisse la génération suivante, jusqu’à aujourd’hui.
    Célébrons le 250e anniversaire de naissance de ce peuple souverain du Québec né distinct du peuple de France le 13 septembre 1759. Ce qui dénonce en soi l'État du Canada qui ne le reconnaît pas comme existant dans sa Constitution. Voilà pourquoi il faut nous re-constituer en autre chose qu'en de pauvres re-constitutions de pacotille. Voilà pourquoi nous avons répudié les falsificatrices re-constitutions de la CCBN.
    Ce n'est pas ça qui nous fera libres, mais cela est une bonne raison d'espérer, et de poursuivre dans cette voie. Petit pas par petit pas dans la longue marche de ce peuple étonnant de vitalité et de digne fierté. Ce qui n’empêche pas d’être lucide, ce constater que nous sommes aux prises à de grandes difficultés. Nous pouvons les affronter parce que nous avons tout ce qu’il faut pour le faire.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2009

    @ M. Pierre Bouchard
    Vous dites
    « Je ne vais pas me chicaner avec vous, je suis désolé de vous avoir blessé »
    Vous n'avez pas à vous excuser, il n'y a pas de faute et je ne suis pas blessé, nous ne sommes pas du même avis, voilà tout.
    « Vos propos originels concernant le dernier texte de Mme Moreno ont provoqué chez moi à peu près les mêmes réactions. »
    Je suis donc désolé de vous avoir blessé. C'est que madame Moreno est une spécialiste du« Bloc-PQ / Rentre-dedans ». Et, je réplique... elle a droit à sa déprime, à sa démission, j'ai droit à mon enthousiasme, à mon espoir. Et, ce n'est qu'une question non pas d'aveuglement des uns ou des autres, c'est que nous ne faisons pas tous la même lecture de ce qui se présente à nous. Et, dans la vie comme dans la politique, une même situation peut être vue et considérée par les uns comme difficile, mais pas désespérée, et par d'autres, catastrophique et désespérée. En politique comme dans la vie, on ne peut parvenir à vaincre les difficultés, on ne peut mieux le faire que lorsque l'on n'a pas en plus de la difficulté à affronter, avoir en plus à combattre une dépression, un pessimisme, qui n'aide en rien à la résolution du problème, au contraire.
    Voilà où le bât blesse avec cette politique catastrophiste, ou démissionnaire, c'est que celles et ceux qui décident d'affronter la difficulté doivent en plus de se battre pour en venir à bout, il faut dépenser de l'énergie à se défendre des cyniques ou des désespérés qui nous tirent vers le bas, vers le plus petit dénominateur commun... alors qu'il nous faut construire le plus grand dénominateur commun, ce n'est que ce grand et majoritaire dénominateur qui nous permettra d'emporter l'adhésion majoritaire du peuple souverain du Québec.
    « Je ne connais pas Mme Moreno, et encore moins le P.I... »
    Vous êtes donc un néophyte. Et, si vous ne connaissez pas le PI, c'est dire à quel point le parti pris de madame Moreno n'est pas le véhicule qu'il nous faut pour construire ce plus grand dénominateur commun. Si ce parti n'est pas parvenu à faire en sorte qu'au moins, tous les Québécois le « connaissent »... ou en connaissent au moins le nom... Ainsi, le temps que cela advienne, on aura le temps de voir passer une ou deux révolutions...
    « M. Archambault, votre soutien inconditionnel au PQ, qui pourtant ne propose rien de rien, un parti qui n’a plus personne pour parler comme le fait une nation souveraine, c’est complètement fou. »
    Je suis fou selon vous donc ? ;-)
    Je ne suis pas un « inconditionnel » du PQ. Je suis aussi lucide et vigilant que vous ou que tout un chacun. J'accorde mon appui aux partis souverainistes parce que je suis souverainiste. J'ai a coeur la cause du peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec. Le Bloc, le PQ, voire QS ont mon appui, pour cela. J'espère et plaide pour la création d'une Union du peuple souverain du Québec qui puisse rassembler ces partis, de manière à ce que ne se produise pas, ne produise plus ce à quoi nous avons assisté aux dernières élections... Un transfert d'à peine 2000 voix nous aurait gardés d'un gouvernement majoritaire libéral...
    « Moi, je veux que le PQ nous mène à la souveraineté du Québec, je veux cela, et je vote pour ce parti. »
    Nous sommes d'accord.
    « Mais je pense qu’il nous éloigne du but en retardant toujours l’échéance, en attendant que les circonstances s’y prêtent (cela adviendra-t-il un jour), en ne prenant pas ses responsabilités en quelque sorte. »
    Nous sommes d'accord, que l'échéance nous échappe est frustrant. Mais nous ne sommes pas du même avis quant aux causes provoquant de report. Et, ce n'est pas à cause du PQ ou de nos chefs.
    « Je pense que des gens comme vous nourrissent des illusions qui n’aident pas à nous en sortir, alors je le dis publiquement. »
    Oui, vous dites ce que vous pensez, moi aussi.
    De quelles illusions parlez-vous ? Pour moi, le défaitisme est une illusion. La démission est une politique qu'alimente l'illusion défaitiste. Madame Moreno est défaitiste. Vous aussi. Personnellement, même si j'ai l'air jovialiste, je pense être lucide, ni défaitiste, ni illusionné par un optimisme aveugle. Nous vivons dans un contexte très précaire, difficile. Les canadianisateurs que je dénonce ont des moyens très puissants. Mais ils ont aussi des travers, et surtout une politique qui est intenable. On ne peut impunément, indéfiniment imposer un État de force et d'autorité.
    On m'oppose que l'étalage de la désespérance serait plutôt un moteur qui saurait provoquer un sursaut de combativité. Je n'y crois pas. Je crois plutôt à la volonté forte qui s'incarne dans la confiance en ses moyens. Le défaitisme et tout le contraire. Nous avons tout pour faire face aux difficultés que nous vivons. 400 ans d'histoire le prouvent, nous avons vaincu l'hiver parce que nous avons été capables de nous adapter, capables d'apprendre des Premières nations à apprivoiser nos « quelques arpents de neige » et survivre à la morsure délétère du froid. Nous avons survécu à la Conquête, nous avons su faire mentir l'histoire du Conquérant qui nous vouaient à l'assimilation, privé que nous étions de notre Souverain et des élites françaises qui en grande partie ont laissé ce peuple à lui-même, déstructuré sociétalement, économiquement, culturellement et politiquement. Nous avons prouvé qu'un peuple peut se reconstruire une société développée même livrée à tel délabrement.
    « Cependant, j’ai bien compris qu’il est inutile d’insister »
    Vous avez mal compris... insistez... si malgré tout, c'est ce que vous pensez. Je suis partisan de la politique qui a pour objet de débattre les questions essentielles qui sont parties de l'équation qui nous fait être dans cette situation difficile qui est la nôtre. Et, la question de la désespérance est l'une de ces questions essentielles. Le pire serait de la balayer sous le tapis, comme si elle n'existait pas. Elle existe, et madame Moreno a le grand mérite de la mettre au jour. Vous-mêmes vous abondez et vous argumentez les raisons qui plaident en faveur de la désespérance. Fort bien !
    De mon côté, je plaide en d'autres faveurs. Tout ça nous permettra, je pense, d'en venir à bout. Car, si la désespérance est bien notre lot, il faut pour affronter les difficultés qui nous assaillent, parvenir à en sortir, car, seule l'espérance peut permettre de croire qu'il vaut la peine de bouger, de poser des gestes, pour contribuer toutes et tous, à l'avancement de la cause du peuple souverain du Québec. Pour en sortir, il faut pouvoir trouver chacun, chacune, des raisons d'espérer, en toute lucidité. Les miennes en vous convainquent pas... pas de problème... Une chose cependant, il faudra que chacun, chacune, trouve les siennes.
    « À mes yeux, c’est vous qui faites le jeu de nos adversaires. Vous vous excitez de la rebuffade de la CCBN, vous triomphez avec McCartney à Québec. Batince, nous sommes comme la mouche qui se targue d’avoir repoussé le boeuf. Les gens, en majorité, disent NON au pays du Québec. On a réussi à arracher la moitié des voix en 1995, mais depuis, on est revenu au niveau de 1980, ça n’a duré que quelques mois. »
    Voilà bien illustré la question du verre à moitié vide, selon qu'on est pessimiste et du verre à moitié plein selon qu'on est optimiste, à moins que ce soit le contraire, se serait optimiste de le voir à moitié vide parce que cela nous donnerait le goût de le remplir... alors que s'il est à moitié plein... pas la peine de se forcer, il est presque plein...
    Vous faites référence à quoi, à quels sondages qui nous feraient faire du sur-place ? Êtes-vous certain de vos chiffres ? Cela est essentiel, car ils ont leur importance, surtout s'ils vous incitent à désespérer... Est-ce à dire que si je parviens à vous démontrer que les chiffres en question qui semblent être si importants ne sont pas ceux que vous pensez, vous deviendrez plus enclins à moins désespérer ? Je ne sais ! Risquons malgré tout la chose, sans compter emporter votre adhésion, car les chiffres ne sont qu'une des données de l'équation qui nous fait nous mobiliser ou nous décourager... Car même de mauvais résultats ne feraient pas foi de tout. Comme de meilleurs résultats, ne feront pas à eux seuls, de vous un être mobilisé et mobilisateur...
    Cette question des chiffres pour ma part est centrale, elle m'a conforté dans mes intuitions. Le Canada peine à la tâche. Sa situation est désespérante. Malgré 250 ans de tentatives assimilatrices, de manoeuvre canadianisatrice, il ne parvient pas à s'imposer. Il est tenu d'être sans cesse sur le qui-vive. Il est obligé de s'imposer d'autorité et de se priver de se fonder sur les voix du peuple, la honte, la honte pour un « démocrate » comme Trudeau, qui aurait bien aimé comme De Gaulle fonder un État du Canada qui aurait été soumis aux voix du peuple, mais il n'a pas osé soumettre à notre directe et « claire » approbation l'État du Canada qu'il rapatriait, il a eu peur de perdre. Lui, le grand Pierre Elliott Trudeau, n'était pas certain de pouvoir gagner. Forcément, il n'avait pas les conditions gagnantes... Il aurait perdu, même devant un René Lévesque affaibli. Le Canada ne passe pas !
    Il ne passe pas dans la mathématique des chiffres. Les sondages auxquels vous faites référence ne posent que la question de l'indépendance, enfin, c'est celle dont on dévoile les résultats, on ne pose pas aussi la question référendaire de 1995. Ainsi, la comparaison est faussée. En effet, cette question de l'indépendance, même en 1995 où le OUI a presque atteint la majorité des 50% des voix, n'a jamais dépassé les 30%, ou presque, or, on nous dit qu'elle atteint maintenant 43% des voix... un méchant progrès. Maintenant, à quel pourcentage pensez-vous en est-on pour la question du OUI de 1995 ? On ne sait pas, mais tout probable qu'il a lui aussi progressé, de 13%... peut-être pas... et encore... 57% des Québécois selon on sondage maison de La Presse, se sont dits satisfait de l'annulation de la programmation la plus irritante de la CCBN. Je dirais que ce résultat est à mettre en lien avec l'appui à la souveraineté. Ce qui confirmerait mon intuition.
    Mon intuition est que ce peuple répudie le Canada, majoritairement, à la hauteur de 70%, incluant les fédéralistes rénovateurs. Or le Canada refuse de se rénover. Il est prêt à ne pas le faire, sauf si une menace de démembrement devient sérieuse, et encore, il pense pouvoir être en mesure de contrer indéfiniment cet avènement par de la propagande canadianisatrice, par des menaces de représailles économiques, sociétales, culturelles et politiques. Or, on ne bâtit pas un pays sous la menace. On peut peut-être empêcher l'État souverain du Québec de se fonder sur les voix du peuple, mais on ne peut fonder pour autant le Canada sur les voix du peuple. Le corollaire : invalider l'État du Canada par les voix du peuple, en le sommant de se soumettre aux voix du peuple ou de se démettre. Du coup cela changerait la donne. Invalidé, il n'est plus question de séparation... On ne sépare pas ce qui n'est pas déjà uni.
    Bref, les chiffres me semblent plutôt encourageants.
    « Et le PQ promet de gouverner provincialement, sans bousculer personne. Comme depuis 30 ans, exception faite de Parizeau. »
    C'est bien que vous parliez de lui. Lui, n'a pas lancé la serviette et appuie activement le PQ et le Bloc. Il doit bien avoir une raison...
    « Vous préféreriez que les nouvelles télévisées annoncent toujours le beau temps même s’il fait tempête. »
    Soyons sérieux ! Pas la peine de ridiculiser ou réduire ma réflexion à si peu, pour mieux la contrer...
    « Vous dites « En prouvant que j’ai tort, il et elles donneront raison à nos adversaires, et ça, je ne le prends pas. S’ils ont raison, ce sera contre moi ! S’ils ont raison, madame Moreno et M. Bouchard n’auront fait que contribuer à leur donner raison. » Qu’est-ce que c’est que ça ? Quelle formulation tordue pour antagoniser ; manquez-vous d’argument ? Il n’y a pas à prouver qui a tort ou raison, voyons donc. Pourquoi persistez-vous à dire qu’exposer la réalité crue, c’est donner raison aux adversaires ? »
    He oui ! Il est question de ça... vous pensez avoir raison, vous pensez que j'ai tort ! Moi je pense que j'ai peut-être tort, mais je préfère risquer d'avoir tort en mettant en valeur ce qui est notre force, contre la faiblesse d'un Canada qui ne peut se fonder sur les voix du peuple, que d'avoir raison en tablant sur le fait qu'il aura forcément raison de nous.
    Suite dans le prochain No

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2009

    M. Archambault,
    Je ne vais pas me chicaner avec vous, je suis désolé de vous avoir blessé. Vos propos originels concernant le dernier texte de Mme Moreno ont provoqué chez moi à peu près les mêmes réactions. Je ne connais pas Mme Moreno, et encore moins le P.I.. M. Archambault, votre soutien inconditionnel au PQ, qui pourtant ne propose rien de rien, un parti qui n’a plus personne pour parler comme le fait une nation souveraine, c’est complètement fou. Moi, je veux que le PQ nous mène à la souveraineté du Québec, je veux cela, et je vote pour ce parti. Mais je pense qu’il nous éloigne du but en retardant toujours l’échéance, en attendant que les circonstances s’y prêtent (cela adviendra-t-il un jour), en ne prenant pas ses responsabilités en quelque sorte. Je pense que des gens comme vous nourrissent des illusions qui n’aident pas à nous en sortir, alors je le dis publiquement. Cependant, j’ai bien compris qu’il est inutile d’insister, je ne vous en parlerai plus après ce texte.
    A mes yeux, c’est vous qui faites le jeu de nos adversaires. Vous vous excitez de la rebuffade de la CCBN, vous triomphez avec McCartney à Québec. Batince, nous sommes comme la mouche qui se targue d’avoir repoussé le boeuf. Les gens, en majorité, disent NON au pays du Québec. On a réussi à arracher la moitié des voix en 1995, mais depuis, on est revenu aux niveaux de 1980, ça n’a duré que quelques mois. Et le PQ promet de gouverner provincialement, sans bousculer personne. Comme depuis 30 ans, exception faite de Parizeau.
    Vous trouvez que mon discours est nuisible. Vous préféreriez que les nouvelles télévisées annoncent toujours le beau temps même s’il fait tempête. Du jovialisme. A mes yeux, voilà ce qui nuit. Ce militantisme m’apparaît puéril, il contribue au cynisme dont on m’accuse. Depuis les années 80, c’est tout ce que le mouvement souverainiste fait, la promotion du parti. Mais le parti, et tout le mouvement, n’avancent pas. Excusez-moi de dire des choses que vous ne voulez pas entendre.
    Vous dites « En prouvant que j’ai tort, il et elle donneront raison à nos adversaires, et ça, je ne le prends pas. S’ils ont raison, ce sera contre moi ! S’ils ont raison, madame Moreno et M. Bouchard n’auront fait de contribuer à leur donner raison. » Qu’est-ce que c’est que ça ? Quelle formulation tordue pour antagoniser ; manquez-vous d’argument ? Il n’y a pas à prouver qui a tort ou raison, voyons donc. Pourquoi persistez-vous à dire qu’exposer la réalité crue, c’est donner raison aux adversaires ?
    Les gens du ROC ne sont pas en désespérance de trouver un moyen de nous assimiler, ils s’en foutent, monsieur. Simplement, par leur nombre, ils ont toujours raison au Canada, et cela est trop souvent à l’encontre des québécois. Mais les québécois ne menacent rien, ne construisent rien, ils se font attaquer de plus en plus sans honte et sans vergogne, ça arrive de tous les côtés. Combien de gros morceaux avons-nous perdu depuis 1980 ? Ne voyez-vous pas la cadence s’accélérer ? Oups, ce sont de mauvaises nouvelles, il ne faut pas en parler. Et vous décrétez que les choses bougent, que les gens se réveillent. Franchement. Les québécois ne résistent pas à l’assimilation, à la canadianisation, vous vous trompez. Nous sommes assiégés. Ne prenez pas les incursions repoussées des ennemis comme un réveil de la population.
    Vous dites « Je pense qu’on a tort de baisser les bras. Je pense qu’on a tort d’en faire étalage et publicité encore davantage. » Je ne baisse pas les bras, au contraire, je m’agite parce qu’on est bord de la catastrophe. Vous parlez de grande victoire, vous sautez sur la première occasion de réjouissance depuis des lunes et vous vous emportez. Comment qualifiez-vous donc nos défaites, autrement plus nombreuses ?
    Le PQ n’a plus d’âme, il ne sait plus pourquoi il existe. M. Archambault, si rien ne change fondamentalement, vous en avez pour des années à parler comme vous le faites sans que jamais rien ne change. Vous avez même dit que peu importe la réalité, vous vous battrez toujours pour que votre point de vue gagne. Puisque vous ne voulez rien entendre, je ne vous parlerai plus. Mes salutations.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2009

    Je le dis d’emblée : il m’arrive à moi aussi d’être morose et pessimiste. Toutefois, jamais n’ai-je atteint le niveau de cynisme de madame Moreno ou de monsieur Bouchard (ils ne sont malheureusement pas les seuls).
    La nation ne pense pas comme eux? Alors la faute en revient au Bloc, PQ et à l’apathie congénitale des Québécois. Seul le Parti indépendantiste avec son mirobolant 0,13% possède la ligne juste. Juneau et cie viennent de plier les genoux? Cela est de l’accessoire, rien de plus. De la poudre aux yeux, du néant. Les victoires ne peuvent qu’être petites à leurs yeux. S’ensuit l’éternel déchirage de chemise et ces doigts accusateurs que l’on brandit pour un tout ou pour un rien. Un sondage publié dans Cyberpresse montre pourtant qu’une majorité franche de Québécois approuve l’annulation de la reconstitution de la bataille des Plaines d’Abraham. Cela ne les empêche pas de faire la baboune. Que leur faut-il donc? À leur yeux, une bataille de gagnée n’est rien de plus qu’un paillasson qui ne mérite pas mieux qu’on s’y essuie les pieds.
    Leur discours négativiste est démobilisateur, parce que quoi que l’on fasse, ce ne sera jamais correct ou pas assez. Leur propos est diviseur. Pour eux, seule la minorité extrême a raison. C’est du sectarisme, une attitude qui les empêche de voir où se situe leur action dans une stratégie globale. Par exemple, le PQ et le Bloc sont des partis de masse, non pas de simples groupes de pression. Leur action se situe au niveau politique, pas seulement au niveau de la propagande. Quant à la société civile, elle a le droit et le devoir d’agir en dehors des partis, comme l’a fait le RRQ. Que ce dernier ne soit pas cité en exemple par le PQ n’est pas un drame. Le mouvement doit couvrir large, susciter l’adhésion du plus grand nombre. D’un côté comme de l’autre, on doit apprendre à accepter qu’il y en a qui détestent Falardeau, et d’autres qui accusent le tandem Marois-Duceppe d’être molasson. L’accepter, c’est mieux comprendre le rôle des uns et des autres. Et ça, ce serait déjà un début.
    Il me déplaît d'être aussi rude. Ce n'est pas mon habitude, surtout envers ceux avec qui je partage a même cause. Mais je commence à en avoir sérieusement ras-le-bol de ces propos qui ne visent qu'à culpabiliser une majorité de souverainistes.
    P.S. Monsieur Archambault, j’ai adoré votre exposé sur le sophisme. Tout simplement délicieux.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2009

    ERRATUM
    Soit dit en passant... la légende de la photo de reconstitution de bataille n'a rien à voir avec la photo... Il ne s'agit pas de Hurons-Wendats...

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2009

    @ Jean-François-le-Québécois
    OUI, nos chefs expriment ce que nous vivons, ce que nous sommes, une partie de ce que nous sommes. Un chef ne peut à lui seul exprimer tout ce que nous sommes.
    OUI, Jean Charest est le chef de la mouvance fédéraliste, une partie de ce que nous sommes. Une partie minoritaire, mais qui parvient à s'imposer parce que le Canada parvient à imposer sa logique sophistique. Comme Bush était une partie minoritaire de ce qu'est le peuple états-unien qui parvenait à s'imposer parce qu'une grande partie de ce peuple avait baissé les bras. Mais il n'avait pas pour autant désarmé. Une autre partie de ce qu'est le peuple états-unien est parvenu à prendre le pouvoir. Obama est un chef qui exprime ce qu'est ce peuple, une partie toujours de ce qu'il est.
    Nos chefs à nous souverainistes sont ce qu'ils et elles sont. Et ils et elles sont une partie de ce que nous sommes. Le fait qu'ils ne soient pas les messies rêvés, nous donne l'occasion unique de nous prendre en main, nous-mêmes sans plus attendre. Oui, ils ont leur rôle à jouer, et le fait de cesser de leur faire jouer celui de remorque ou de locomotive me semble propiciatoire d'un temps nouveau qui nous ferait cesser d'attendre un chef idéal, qui de toute façon se révèle toujours tout sauf idéal... Pourquoi ? Parce que cet idéal-là est une chimère.
    OUI, vous auriez préféré M. Legault, pas moi ! Mais qu'importe... Nous avons Pauline Marois. Elle est trop ceci, pas assez cela ! Tant mieux. Nous reste à ne plus attendre et à passer à l'action. Chacun de nous à notre hauteur, à notre échelle, à notre niveau. POINT.
    M. Bouchard dit de moi que je vis dans une bulle. Que mon espérance est aveuglement. Je lui renvoie l'ascenseur. Je crois que la dépression est un aveuglement. J'ai les yeux grands ouverts. Et, ce que je vois, c'est un Canada qui désespère. Et il a toutes les raisons de désespérer. Il a beau tout faire, des commandites de la cachette en passant par la canadianisation du 400e, il y a toujours un Sir Paul pour contrecarrer leurs plans et brandir nos couleurs ou mieux le drapeau du Québec.
    Retour sur un détournement de message | Michel Roberge
    Tribune libre de Vigile - 2008 08 18
    Il ont beau y mettre sans fin une énergie folle, un temps fou, y convoquer les plus grands cerveaux, de Lord Durham à John Saul, à chaque fois ils font chou blanc et ne parviennent pas à emporter l'adhésion de ce peuple résilient et résistant qui fait à chaque fois mentir leur histoire.
    Résister à l'assimilation, résister à la canadianisation serait ne rien faire et ne pas bouger !? Vraiment !?
    J'ai les yeux grands ouverts et si ce que je vois est menteur, ou déformé par les parois de ma bulle, je préfère être dans une bulle d'air et de vie et avoir tort que d'avoir tort dans une bulle d'azote et de mortifère dépression démissionnaire. Elle c'est sûr, ne pourra rien produire qui vaille. Sauf avoir raison si j'ai tort. Par contre si j'ai raison, j'aurai contribuer à faire en sorte que madame Moreno et M. Bouchard aient tort. En prouvant que j'ai tort, il et elle donneront raison à nos adversaires, et ça, je ne le prends pas. S'ils ont raison, ce sera contre moi ! S'ils ont raison, madame Moreno et M. Bouchard n'auront fait de contribuer à leur donner raison.
    Une chose est sûre, rien n'est moins sûr que notre disparition, que notre démission, à ce jeu là, les Conquérants d'hier et les canadianisateurs d'aujourd'hui, s'y sont cassés les dents. 250 ans que ça dure...
    Je parie qu'ils se les y casseront encore longtemps.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2009

    @ M. Bouchard
    Vous voulez rire ! Moi je ne fais pas de propagande. Je réagis à un discours avec lequel je ne suis pas d'accord. Point.
    Pour le reste, bulle ou pas ! J'interviens ici sur bien d'autres sujets. Je combats, je fais ma part, sans plus.
    Je ne vis pas davantage dans ma bulle que tout un chacun de nous.
    Le fait de n'avoir pas accès comme chacun de nous aux médias de masse autrement que lorsqu'il est question de nous enfoncer... j'estime que Vigile est un grand pas dans la bonne direction de la diffusion d'un discours autre. Et, en étant conscient de ses limites, je ne déconsidère pas son impact certain auprès des faiseurs d'opinion qui le visitent. Tous et chacun de nous qui rayonnons dans nos sphères respectives qui sont plus ou moins étendues selon nos conditions et audiences respectives.
    Ce qui vous fait y contribuer, et ce qui y fait contribuer madame Moreno, qui bien sûr a droit comme vous, comme moi à son opinion.
    Comme je l'ai dit, on peut être découragé, voire, pessimiste. Qu'on prenne des vacances en ce cas...
    Le contraire peut aussi avoir droit de cité. Je dis heureusement. C'est cette disposition tout le contraire de la démission qui a motivé et qui motive les jeunes de la relève souverainiste qui ont mené le combat contre la canadianisation du 250e. S'ils avaient écouté les chantres de la dépression que vous êtes, ils ne seraient pas préparé à passer à l'action, et ne seraient pas passés à l'action, comme tout le reste du peuple du Québec qui s'est levé d'un seul bond contre les visées de la CCBN.
    Et vous dites que rien ne bouge !? Vraiment !? Que vous faut-il de plus pour sortir d'un entêtement délétère ? Vous voulez à tout prix prouver que vous avez raison de désespérer ? Ça tombe mal, il est vrai, d'où votre courroux à mon égard qui vous fait me dire coupé du réel, je tiens à prouver le contraire. Vous me semblez avoir tort ! Et, je prendrai en main le clavier à chaque fois qu'on tentera de me prouver le contraire. Je suis incorruptible à cet égard. Et, si je fais de la propagande, je ne fais que celle-là. Je défend mordicus ce que je pense. ET, je pense que ça bouge !
    Je pense qu'on a tort de baisser les bras. Je pense qu'on a tort d'en faire étalage et publicité encore davantage.
    Au fait, si vous pensez que nos dires n'ont pas d'audience, pourquoi madame Moreno s'emploie comme vous à y perdre son temps ? Pour parler à... personne !

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2009

    Bonjour M. Archambault,
    Je comprends bien que les discours comme ceux de Mme Moreno, le dernier de Jean Desautels, ou les derniers que j'ai écrits, vous apparaissent contre-productifs, et vous n'êtes pas le seul à refuser de voir la réalité en face. Ce genre de discours apparemment défaitiste, c'est une description froide de la réalité, et ce n'est pas fait pour écoeurer les lecteurs, juste pour qu'ils se réveillent et cessent de rêver en couleur. Pour ensuite, enfin, agir utilement, sur les bons fronts.
    Vous échaffaudez des chateaux de cartes, M. Archambault, vos prémisses sont erronées. Ne voyez-vous pas à quel point et combien rapidement l'interprétation officielle des événements, ce qui en ressort majoritairement, nous est toujours défavorable ? Où voyez-vous que les choses bougent ? Vous êtes dans votre bulle, M. Archambault, vous refusez la réalité choquante : ça ne marche pas. Les québécois ne bougent pas. Rien ne les fait bouger.
    Tant que cet aveuglement durera, il n'y aura qu'une petite victoire pour chaque dix ans d'abrutissement collectif. Et encore, appeler victoire une réaction de défense, c'est vivre d'illusion. Cette victoire contre une n ième attaque fédérale, c'est un minimum. Nous n'avançons jamais, nous nous efforçons de ne pas trop reculer. On a juste fait reculer l'agresseur, qui reviendra bien assez vite. Félicitations, vraiment, à messieurs Falardeau et Bourgeois, et à tous ceux qui participent aux mouvements de protestation et d'action. Il fallait bien s'en occuper puisque nos représentants se cachaient, complètement démunis devant l'agression. Je vous estime beaucoup, vous êtes les derniers signes qui permettent de croire que nous existons encore. Mais nous disparaissons de moins en moins lentement, nous mourrons quand même.
    Je vous l'ai déjà dit, votre discours n'est pas sur la bonne tribune, Vigile n'est pas lu par des gens qu'il faudrait convaincre, généralement. Je serais très heureux que votre discours touche et rejoigne les gens de la rue, les consommateurs non politisés que sont les québécois en général. Mais pourquoi invitez-vous toujours les lecteurs à ménager le PQ, à le suivre aveuglément, pourquoi occulter un pan de la réalité ? Pourquoi cette propagande, M. Archambault ?

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2009

    Les chefs n'ont-ils pas un rôle à jouer? Ils ne sont pas toujours les rassembleurs ni les meneurs d'hommes, idéalisés, dont on pourrait rêver, mais ils doivent quand même être entre autres, des communicateurs efficaces, pour bien expliquer aux électeurs, comme aux gens qui voteront peut-être dans le cadre d'un troisième référendum, quels sont les enjeux. Et les moyens que notre nation peut prendre, en pratique, pour se réaliser.
    Le peuple, bien sûr, c'est lui qui gagnerait tout, à ce que notre province s'affranchisse et devienne un pays souverain. Mais le sait-il vraiment? La machine à propagande que nous connaissons, lui fait malheureusement avaler beaucoup de choses qui sont fausses...
    Nos chefs sont des communicateurs, dans l'autre sens, aussi: comme dans le cas de Gilles Duceppe à Ottawa, face à Harper et son équipe, notamment. Je crois que Gilles Duceppe, sait bien exprimer à notre premier ministre réactionnaire, quels sont les aspirations, valeurs, et idées des Québécois, en tant que nation.
    N'oublions pas, qu'il est important, aussi, que nous ayons des leaders qui soient des individus de qualité, car à l'Assemblée nationale comme à Ottawa, ce sont eux, qui peuvent rallier les députés membres de leur parti, à voter pour ou contre tel ou tel autre projet de loi, selon qu'il avantagerait ou désavantagerait le Québec.
    Nos chefs sont-ils le reflet de ce que nous sommes? je ne sais pas... Pour ma part, j'aurais aimé qu'au lieu d'assister à un couronnement de Pauline Marois, que François Legault entre dans la course à la chefferie; je ne sais pas s'il aurait nécessairement gagné, mais je pense qu'il aurait fait à Mme Marois, une sévère concurrence!
    Et, en fait, je crois qu'il aurait été un meilleur chef du PQ, que Pauline Marois. Que sa performance, et sa capacité, auraient été à des années-lumière, de celles de cette dernière...
    Sauf que, personne ne pouvait voter pour monsieur Legault, car malheureusement, il n'est pas entré dans la course à la chefferie. Alors, nos chefs incarneent un reflet de ce que nous sommes? Jusqu'à un certain point.
    Et entre nous, si John James MacDonald Charest, se veut un reflet fidèle de ce que nous sommes... nous avons de très sérieux problèmes!

  • Nicole Hébert Répondre

    19 février 2009

    "J’estime plus sage Patrick Bourgeois qui dit, « C’est la victoire des souverainistes »… Autrement dit, il n’y aura de victoire que si nous faisons bloc, ce sera une victoire collective ou ce ne sera rien du tout. Chacun jouant son rôle. Chacun épaulant, appuyant l’autre. Dans la cohésion si possible. Voilà un discours autre et stimulant, rassembleur, sans pour autant être nivelant. Chacun apporte son lot, son bagage, son emportement ou son calme. L’emportement sied à telle circonstance et se nourrit du calme de l’autre, et vice-versa."
    Il m'a plus de comprendre que vous étiez allé à la rencontre de Monsieur Bourgeois sur le terrain. J'ai aussi été impressionnée de la façon dont se sont conduites les troupes du RRQ dans les circonstances actuelles. Un peu comme des "premiers de cordées" bien en contrôle. Je souhaite aussi que toutes ces énergies se marient un jour et que cessent les déversements de fiels qui ne mènent à rien. Je vous suggère de lire le dernier texte de M. Fernand Couturier publié ici cette semaine et qui approfondit cette nécessaire recherche de dignité et d'amplitude dans la poursuite de nos objectifs communs. Personnellement, j'aime beaucoup ce mot de Souveraineté!