Le 25 novembre prochain la Catalogne ira aux urnes dans une Espagne en crise et au terme d’une immense mobilisation qui aura entraîné dans les rues de Barcelone plus d’un million de ses citoyens. Cette élection représente un moment historique : le mouvement indépendantiste catalan s’y donnera un élan et une force sans précédent. Il se pourrait bien, en effet, que se joue à cette occasion un acte déterminant de la naissance éventuelle d’un État indépendant catalan.
Moment inaugural à tous égards, ce jour de novembre amorcera un cycle politique déterminant pour la Catalogne et il modifiera en profondeur ses rapports non seulement avec l’Espagne, mais aussi avec l’Europe et avec les autres peuples du monde en quête d’émancipation. Le gouvernement catalan qui sera formé au lendemain du scrutin est appelé à tracer les voies d’un renouveau politique qui ne manquera pas d’enseignements pour tous les acteurs politiques concernés.
Le Québec, qui a des liens forts de solidarité et d’échange avec la Catalogne, ne peut rester spectateur lointain et distant devant un tel rendez-vous historique. Le mouvement indépendantiste québécois doit signifier son soutien actif et son engagement au destin d’un peuple ami. Il doit, du même coup, saisir l’occasion pour réfléchir à la manière dont il se voit dans le monde.
Alors que l’attention des médias québécois est surtout tournée vers l’Écosse, c’est plutôt du côté du continent que sont susceptibles de surgir les enseignements les plus utiles à la compréhension des dynamiques d’émergence des petites nations. Il est particulièrement révélateur que la mobilisation récente soit apparue comme la résultante d’une intense activité dans tous les domaines de la culture. Le bouillonnement culturel n’a pas seulement permis le renforcement de l’expression identitaire et la promotion de la langue catalane, il a également favorisé le développement d’une conscience nationale plus forte. Le peuple catalan semble réaliser que sa cohésion nationale constitue le meilleur atout pour sortir de la crise dans laquelle l’Espagne s’enlise. C’est sans doute ce qu’aura compris le président Mas qui a déclenché des élections anticipées pour que se soudent, dans le débat démocratique, des consensus qui favoriseront l’effort concerté que le peuple catalan est prêt à fournir pour atteindre des objectifs qu’il veut être le seul à définir, en toute liberté.
Dynamisme culturel et cohésion nationale sont des éléments essentiels au succès des voies de sortie de la crise économique, certes, mais aussi de la crise politique. La Catalogne, comme le Québec, ne s’accommode plus des finalités qui lui sont imposées par une nation étrangère. Les solutions juridiques, qui ressemblent étrangement aux contorsions qui ont ici entouré le naufrage des accords du lac Meech, auront donné là-bas les mêmes résultats qu’ici. La constitution espagnole pipe les dés. L’ordre juridique régnant ne peut générer que le rejet politique dès lors que sont en cause la légitimité et la représentativité des institutions qui ne servent qu’à contenir le dynamisme des nations oblitérées. L’Espagne est incapable de penser la Catalogne comme Altérité, de la même manière que le Canada ne peut comprendre que la culture québécoise s’y éprouve comme Autre, comme étrangère.
e construire comme nation, c’est échanger avec les autres nations sur la base de ses propres questionnements et intérêts. Les élections catalanes nous permettront sans doute de mieux comprendre comment le Québec peut renouveler son répertoire de stratégies politiques.
L’Action nationale organise cette semaine une série de rencontres sur la Catalogne. Ernest Benach, président du Parlement catalan de 2003 à 2010, et Jordi Porta, président de Omnium cultural de la Fundació Enciclopèdia Catalana, prononceront ce mardi, à la Maison Ludger-Duvernay, une conférence publique « Catalogne nouvel État d’Europe ? » Louise Beaudoin, ex-ministre des Relations internationales du Québec, participera à l’événement et dressera les parallèles et les différences entre les situations spécifiques des mouvements d’émancipation catalan et québécois. Pour renseignement : action-nationale. qc. ca
La Catalogne, son rendez-vous de novembre et nous
Se construire comme nation, c’est échanger avec les autres nations sur la base de ses propres questionnements et intérêts
Robert Laplante173 articles
Robert Laplante est un sociologue et un journaliste québécois. Il est le directeur de la revue nationaliste [L'Action nationale->http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Action_nationale]. Il dirige aussi l'Institut de recherche en économie contemporaine.
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Robert Laplante est un sociologue et un journaliste québécois. Il est le directeur de la revue nationaliste [L'Action nationale->http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Action_nationale]. Il dirige aussi l'Institut de recherche en économie contemporaine.
Patriote de l'année 2008 - [Allocution de Robert Laplante->http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=752&Itemid=182]
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