La «bête noire» a parlé.
Que dire de son discours?
Que dire?
La seule chose que l'on peut dire c'est de vous inviter à l'écouter.
Ce discours est disponible en anglais (traduction simultanée) et en espagnol (la meilleure version) sur le site de l'ONU
http://www.un.org/ga/64/generaldebate/VE.shtml
Il y avait trois ans que Chávez s'était exprimé à l'ONU, il y avait présenté le livre de Noam Chomsky, un livre qu'il venait de lire: « Dominer le monde ou sauver la planète ».
Il avait aussi parlé de soufre.
«Huele a sufre todavia aqui» avait-il lancé.
Ça sent encore le soufre ici! Avait-il dit en soulignant que le Président Bush était passé là la veille.
Cette année aussi, il a parlé de soufre. Mais cette fois, il a dit: «Tiens, ça ne sent pas le soufre aujourd'hui! Il renifle bien et il dit: Eh! Non, je ne sens pas aucune odeur de soufre cette année, je sens plutôt une odeur d'espoir, une odeur d'espoir qui va droit au cœur. Et la main sur le cœur il fait allusion à Obama.
Un discours qui s'écoute comme un divertissement, presque comme un monologue de Deschamps. Un discours qui réfléchit, qui accuse, qui dénonce et qui salue chaque nouveau ou nouvelle venue dans la salle. Il semble connaître personnellement tous ces gens, il les appelle par leur prénom ou directement par leur nom sans s'encombrer de leur titre. Il fouille dans son calepin, réfléchit cherche la note qu'il a pris la veille ou un peu plus tôt. Lula a dit, Obama a dit, Kadhafi a dit, Evo a dit, Cristina a dit…
Le capitalisme c'est la ruine, le socialisme c'est la solution. Il en est convaincu, il en est même convaincant. Il faut le voir, il faut l'entendre.
Obama… Y a-t-il deux Obama?
Il se le demande à plusieurs reprises. Il est sans ménagement pour son ami le Président des États-Unis.
Il s'adresse directement à certains dans l'assistance, on voit presque l'électricité circuler entre lui et la personne à qui il s'adresse. Un Président africain le salut la main sur le cœur, une Équatorienne lui sourit en rougissant presque. La salle l'applaudit à plusieurs reprises.
Il clôture son discours par un baiser lancer à l'assistance.
Chávez est un homme de paix, un homme qui a à cœur les plus démunis de la planète et il est un fier Latino-Américain.
Chávez est un des politiciens les plus flamboyants des dernières années. On disait de notre regretté Pierre Bourgault qu'il était un tribun hors pair, un orateur incroyable, même notre René Lévesque n'était pas piqué des vers, mais j'oserais dire que Chávez les bat tous les deux. Par la qualité de son propos, par le lien qu'il peut établir avec son auditoire, par la diversité de son style, tantôt sérieux, tantôt enflammé, tantôt sensible, tantôt catégorique, tantôt poète, tantôt humoristique et toujours humain, toujours vrai, toujours sincère. Chávez ne sonne jamais faux.
Il n'a rien à cacher. Il avoue franchement qu'en 1992 lors du sommet sur l'environnement à Rio, il était en prison. Il dit: je m'en souviens, j'étais en prison!
Chávez dit bien des choses. Un discours impossible à résumer. Un discours à écouter. C'est lui «la bête noire de Washington», écoutez-le.
http://www.un.org/ga/64/generaldebate/VE.shtml
Serge Charbonneau
Québec
Chávez à l'ONU
La «bête noire» a parlé
Tribune libre
Serge Charbonneau214 articles
Artisan de l’information depuis 1978. Voyageur reporter retraité pour raisons de santé et financière.
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
25 septembre 2009Merci M. Charbonneau pour nous transmettre si bien l'esprit de cet homme unique que Chomsky, Oliver Stone et bien d'autres considèrent comme l'inspiration et le porte étendard de cette nouvelle Amérique émergente. Vous nous donnez le goût d'aller vite l'entendre. Pourtant, force est de constater l'acharnement avec lequel nos médias essaient de diaboliser cet homme en en faisant, tantôt un dictateur, un allié des forces armées révolutionnaires de Colombie, un narco trafiquant, un autre tantôt un bouffon provocateur et sans contenu. Même hier soir, à grand reportage de R.C sur la libération d'Ingrid Bétancourt, on est parvenu à lier de nouveau Chavez avec les FARC à partir d’un ordinateur trouvé sur les lieux du bombardement d'un campement, en territoire équatorien, où se trouvait le numéro 2 des FARC. Depuis lors tout le monde sait que ce soi disant ordinateur avait été trafiqué par des spécialistes pour servir de référence à la désinformation et aux calomnies les plus grossières. Un scénario semblable et plus récent a été lancé, cette fois, sur des armes que Chavez auraient données aux FARC. Dans ce dernier cas, il l’a aussitôt démantelé en mettant en évidence qu'il n'était même pas Président du Venezuela lorsque ces armes ont été trouvées entre les mains des FARC. Aucun de nos médias n’a fait référence à ces démentis. Le souci de l’information et de la vérité n’est pas toujours au rendez-vous de la profession. J’espère que le documentaire d’Oliver Stone sur cette Amérique émergente pourra être vu au Québec. Il semblerait, selon les confidences de Stone à Chavez, que sa diffusion aux États-Unis soit interdite. Je termine ici mon commentaire car des interférences viennent compliquer l’usage normal de mon clavier.
Merci M. Charbonneau pour votre article
Michel Guay Répondre
25 septembre 2009C'est évident que le Socialisme donc le centre social démocratique est la solution contre les goulags du communiste et les camps de concentration des capitalistes
La droite individualiste capitaliste est une aberration mentale comme la gauche communiste collectiviste et l'unique solution est le socialisme au centre comme le proposent l'Europe et maintenant les pays latinos des trois Amériques qui veulent se libérer de l'anarchie capitaliste à la USA et à la Harper
Le socialisme est en fait le meilleur de la droite sans le pire dans le respect des individus
Le socialisme est aussi le meilleur de la gauche sans le pire dans le respect de toutes les nations
Le socialisme est surtout le meilleur du centre sans le pire dans le respect de la nation dans le respect des individus et dans le respect de toute l'humanité.
Vive le Québec socialiste nationaliste indépendantiste à l'exemple du Parti Québecois en rejetant comme la peste les option aberrantes de l'ADQ individualiste et le QS collectiviste
Vive le Québec vraiment libre des monstuosités de la droite et de la gauche