Les «vraies affaires» en éducation et en santé

L'infantilisme de François Blais

Et la «quotamanie» de Gaétan Barrette

Tribune libre

Récemment, le ministre de l’Éducation François Blais recommandait aux dirigeants des universités et des cégeps d’expulser quelques élèves par jour, alléguant que « ça va faire réfléchir les autres, c'est clair…On fait ça avec les enfants, quand on veut les corriger ou corriger leur comportement ».

Aujourd’hui, devant les menaces de moyens de pression de la part des enseignants, le ministre, quoique se disant sensible à leurs doléances, leur rappelle toutefois qu’« il y a des règles à respecter dans les conventions collectives, [qu’] il y a des heures d'assiduité, [qu’] on ne peut pas permettre qu'il y ait dérogation ». Et, comme pour enfoncer le clou de la culpabilisation, François Blais en rajoute : « Il faut qu'ils fassent attention au fait que les parents leur confient ce qu'ils ont de plus précieux [leurs enfants]. Les parents font confiance aux enseignants et c'est important, pour les enseignants, dans les moyens qu'ils vont choisir, qu'ils maintiennent ce lien de confiance. C'est un conseil que je leur donne ».

Au lieu de se lancer dans des déclarations infantilisantes qui n’auront aucun effet sur des adultes majeurs et vaccinés, le ministre Blais aurait nettement avantage à s’asseoir avec les principaux intéressés et discuter d’adultes à adultes dans le but d’échanger sur les positions de chacune des parties…Une démarche qui démontrerait une attitude responsable et mature de la part du ministre!

La « quotamanie »

Je ne sais pas si vous éprouvez la même sensation que moi mais, lorsque j’entends le ministre Barrette parler de quotas imposés aux médecins, j’ai l’impression qu’il traite les patients comme des numéros catalogués de façon arbitraire.

La dernière trouvaille du « ministre des quotas » touche les soins à domicile, reconnus comme des activités médicales particulières, qui deviennent des activités d’établissement jugées prioritaires et pour lesquelles tous les médecins doivent faire un nombre d’heures minimal. Ainsi, un patient avec des besoins complexes et en perte d’autonomie sévère suivi à domicile équivaut à 12 patients ordinaires. Pour les soins palliatifs à domicile, on parle d’un ratio de 25 pour 1. Pour les premiers, le quota maximum est de 100 patients par médecin de famille, pour les seconds, 40 patients.

Comment Gaétan Barrette, lui-même médecin de profession, peut-il sérieusement parvenir à de tels quotas lorsque le simple profane peut très bien comprendre que chaque patient demeure un cas unique qui nécessite le temps qu’il faut lui accorder pour répondre à ses attentes? Une question toute simple à laquelle je n’ai aucune réponse adéquate…En attendant que le ministre retrouve le gros bon sens, vogue la galère des quotas!

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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2015

    ''Les parents font confiance aux enseignants et c’est important, pour les enseignants, dans les moyens qu’ils vont choisir, qu’ils maintiennent ce lien de confiance.''
    _
    _ Pourquoi les Québécois ont-ils toujours besoin de se faire dire quoi faire, quoi penser, qu'est-ce qui est bon pour eux, qu'est-ce qu'ils doivent éviter, manger, boire, gover, étudier, éduquer? Ne pourront-t-ils jamais réussir à se servir de leur cervelle? En ont-ils une? Je ne pense pas. La soumission typique des Québécois serviles, qui étaient, sont, et seront jusqu'à la fin utilisés comme cheap labour obéissant, servile, bon de la petite enfance: Pauvre petit peuple assis sur une mine d'or et qui sera bientôt rayé de la carte, incapable de s'affirmer.
    _
    _ "Don’t cooperate with your children’s school
    unless the school has come to you
    in person to work out a meeting of the minds -
    on your turf, not theirs.
    Only a desperado would blindly trust his children
    to a collection of untested strangers and hope for the best."
    "School is a perfect place to turn science into a religion,
    but it’s the wrong place to learn science, for sure."
    "After 12,000 hours of compulsory training at the hands
    of nearly one hundred government certified men and women, many high school graduates
    have no skills to trade for an income
    or even any skills with which to talk to each other.
    They can’t change a flat, read a book,
    repair a faucet, calculate a batting average,
    install a light, follow directions for the use of a word processor,
    build a wall, make change reliably,
    be alone with themselves or keep their marriages together.
    The situation is considerably worse than
    journalists have discerned.
    I know, because I lived in it for 30 years as a teacher."
    "You can make your own son or daughter one of a kind
    if you have the time and will to do so;
    school can only make them part of a hive, herd or anthill."

    http://www.thejohntaylorgattomedicalfund.com/