Monsieur Claude Morin, arrêtons de tourner en rond

L’impossibilité de l’indépendance du Québec

Sans la convergence d’une majorité des Canadiens français traditionalistes

Tribune libre

Monsieur Morin, vous affirmez dans votre livre « Continuer autrement », chapitre I - Le mur (p. 2) :
« … que la route vers la souveraineté ne se révèlera pas trop cahoteuse et qu’elle ne débouchera pas sur une fragilisation ou une diminution de leurs acquis. Bref, en caricaturant un peu, ils seraient favorables à la souveraineté s’ils détenaient la certitude qu’elle s’accomplirait sans secousse et qu’elle accroîtrait leur niveau de vie. »
Toutefois, il est impérieux de se rappeler que l’indépendance du Québec est d’une urgence extrême dû principalement à la dynamique ethno-politique d’une immigration dont 95 % est pro-fédéraliste, résultant un réductionnisme cumulatif de 1,3 % par année du pourcentage (63 % de Canadiens français ont voté OUI lors du référendum de 1995) susceptible de se prononcer une autre fois en faveur de la pleine souveraineté du Québec. En d’autres mots, sans la convergence d’une majorité des Canadiens français traditionalistes, l’indépendance du Québec ne pourra pas se faire. Ce qui suit explicite davantage ce dilemme :
[ « Mais ce qui est terrible, c’est qu’en raison de ceux qui sont arrivés et ont adopté ce régime fédéraliste, le Québec demeure, en ce XXIème siècle, la seule colonie en Amérique du Nord. » JLP
Il est temps de se confronter à la réalité
Tant qu’il n’y aura pas une convergence de conservateurs et de libéraux nationalistes au Québec pour faire du PQ un parti résolument indépendantiste hors des entraves socialistes(1), la nation canadienne-française ne deviendra jamais électoralement une majorité suffisante pour réaliser la pleine souveraineté du Québec. Sans cette majorité traditionaliste (sous-entendu patriote) il sera impossible de réaliser cet objectif de libération nationale.
Pourquoi serait-ce le Parti Québécois et nul autre parti qui tiendrait la responsabilité de faire que cette convergence se réalise ? Tout simplement parce qu’il est le seul parti qui a été constitué pour réaliser l’indépendance du Québec, défendre et protéger la langue nationale, la culture et l’Histoire des Canadiens français, le patrimoine économique et le territoire qui lui confère une identité propre reconnue officiellement par plusieurs instances politiques.
Avec la balkanisation du Québec, quel parti politique aurait la possibilité de réaliser l’indépendance de la nation canadienne-française ? Nous devons admettre que l’un des critères admis en sciences humaines est qu’une communauté nationale est identifiée quand elle vit et se développe dans des limites géographiques qui sont même parfois fluctuantes au cours de son histoire, ayant comme trait commun la conscience d'une appartenance à un même groupe. En d’autres mots, si la démocratie est une voie politique pour accéder aux revendications des intérêts collectifs et des groupes organisés dans une société pluraliste, tel le Québec, quelles seront alors les possibilités de réussir l’indépendance de celui-ci avec la fragmentation causée par la balkanisation antérieurement évoquée ? La réponse à cette question ne sera apportée que lorsque nous serons en mesure de faire face à la fragmentation politique destructive et à la dénationalisation économico-culturelle des Canadiens français occasionnées par la dynamique de cette division sociale. ]*
Jean-Louis Pérez
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1. Le socialisme, qui conduit toujours au communisme, est une idéologie des comportements totalitaires, des actions politiques anachroniques et des décisions socioéconomiques perverses que la majorité des Canadiens français ne veulent pas assumer comme étant une possibilité certaine advenant l’indépendance du Québec dans un tel contexte idéologique hors de cette convergence traditionaliste.
*. Passages extraits d’un chapitre de mon livre en préparation.


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