Que se passe-t-il au Canada ? Un gouvernement fédéral qui n'a pas depuis longtemps la faveur des Québécois - et dont beaucoup soupçonnent qu'il leur rend bien cette antipathie - procède hypocritement à détruire Radio-Canada, le diffuseur public de radio télevision qui a été, historiquement, un des piliers de la survie du fait français au Canada.

Comment il le détruit ? Par des coupures de postes à répétition - 600 en avril dernier, 1200 autres aujourd'hui - qui ne permettront à la chaine dite nationale de n'être qu'une autre colporteuse d'insignifiances et de nouvelles biaisées régurgitant la pensée dominante. Et, bien sûr, on sabre en ciblant les intervenants les plus jeunes et les émissions qui dépassent le niveau intellectuel des Teletubbies.

Ces coupures sont une attaque directe contre l'intelligence des Canadiens, une provocation au choix des Québécois et autres Canadiens d'expression francaise de se vouloir partie prenante d'une réalité canadienne.

Pourquoi cette manoeuvre est-elle hypocrite ? Parce qu'on parle de dollars et d'économie, ce qui est une absurdité. On parle d'économiser TROIS (3) DOLLARS par Canadien sur 5 ans. On parle, globalement, du coût du train d'atterrissage d'UN de ces avions inutiles dont le gouvernement canadien veut doter l'armée canadienne pour passer des pots-de-vin à ses petits copains.

On parle d'une fraction de ce qu'il en coûte pour envoyer quelques unités canadiennes parader en Pologne pour faire peur aux Russes.... (Ne riez pas ! )

Pouvez-vous imaginer le Royaume-Uni sacrifiant la BBC - qui est son étendard et le ciment entre ses citoyens - pour épargner UNE LIVRE STERLING PAR ANGLAIS ? C'est ce que fait le gouvernement canadien.

J'ai honte de cette décision. J'ai surtout honte de l'ignoble a-plat-ventrisme d'un haut-fonctionnaire québécois qui accepte sans réagir ce coup porté à la culture québécoise.

Des individus comme Lacroix ne semblent pas comprendre que si le Québec accepte de rester dans une fédération canadienne dans laquelle l'élément français sera eternellement minoritaire, c'est que nous avons, depuis toujours au Québec, confiance dans la protection de fait dont peuvent nous faire jouir des Québécois d'élite qui, occupant des fonctions éminentes dans la gouvernance au sens large de la société canadienne, se SOUVIENNENT qu'ils sont québécois.

Qu'il soit Premier Ministre, Gouverneur général, Général de l'Armée, Juge de la Cour Suprême ou responsable de Radio-Canada, un Québécois au service du gouvernementt fédéral a naturellement une obligation de loyauté envers tous les Canadiens dans l'exercice de son mandat.

Mais il a aussi celle ancillaire de ne pas être complice, par son comportement, de mesures qui, non seulement sont néfastes pour tous les Canadiens, mais apparaissent comme voulues spécifiquement au détriment des Francophones. Rien ne peut plus sûrement détruire le fédération canadienne que cette suspicion d'une volonté de sabotage systématique de l'influence francophone au pays.

Or, c'est précisement ce qui ressort de cette décision d'occire la radio d'État. Lacroix aurait dû démissionner plutôt que d'accepter ces coupures inexcusables. Les avoir acceptées est une trahison. Les déclarations qu'il a faites pour justifier son geste, par leur veulerie et leur bêtise, sont une source supplémentaire d'embarras

On veut espérer qu'une une action syndicale vigoureuse et sans compromis empêchera à tout prix que ces coupures prennent effet. Et Lacroix n'a plus sa place à Radio-Canada.