L’extrême-gauche dans la rue

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Les « journalistes-militants » sont complices de la violence de l'extrême-gauche

Tout est une question de vocabulaire. Suite à l’annonce du gouvernement Legault d’aller de l’avant rapidement avec une Charte de la laïcité, des groupuscules d’extrême-gauche ont annoncé qu’ils prendraient la rue pour dénoncer le nouveau gouvernement. Mais si vous consultez les médias officiels du régime diversitaire, vous ne le saurez pas. Cette semaine, en les lisant, on apprenait plutôt que des groupes de militants, ou encore de militants montréalais. Il y avait là un art de l’euphémisme qui en dit beaucoup sur l’éthique journalistique de ceux qu’on pourrait appeler les journalistes-militants et qui ne rendent même pas compte qu’ils le sont.


Il faut dire que ces mêmes journalistes ont l’habitude de nommer «antifascistes» des groupes de fanatiques qui recourent systématiquement à la violence contre les forces de l’ordre et qui se permettent aussi de troubler et même d’interdire les conférences de ceux qu’ils n’apprécient pas, en prétextant qu’il faudrait en finir avec l’illusion de la civilité libérale et assumer ouvertement le conflit avec une société qui refoulerait sa violence derrière le droit. Apparemment, l’usage décomplexé de la violence par cette mouvance, et son appel à peine voilé à la guerre civile, ne suffit pas pour vraiment ternir sa réputation et la chasser du camp du bien. On parle même de ses militants avec une forme de respect mal dissimulé, comme s’il y avait dans ce type d’engagement un romantisme enivrant.


C’est dans le même esprit que des groupes militants pour l’abolition des frontières et cultivant un antinationalisme obsessionnel sont présentés comme des groupes «antiracistes». Qu’importe, apparemment, qu’ils diabolisent systématiquement les nationalistes même les plus modérés. Qu’importe, en fait, qu’ils accusent de racisme toute une civilisation et qu’ils n’hésitent pas à verser dans le racisme antiblanc dès que se dissipent leurs dernières inhibitions. Qu’importe qu’ils refoulent dans le camp du racisme les républicains, les conservateurs, les nationalistes, les universalistes et tous ceux qui ne voient finalement pas le monde comme eux. Qu’importe tout cela: ils se disent antiracistes – c’est-à-dire qu’ils se réclament de la vertu la plus élevée – et nous sommes apparemment obligés de les croire.


On aurait envie de dire: il y a des limites à nous prendre pour des imbéciles. Le plus grand pouvoir du système médiatique est un pouvoir d’étiquetage. Il ordonne le monde dans ses catégories et le commun des mortels qui fait confiance naturellement aux médias reprend ce vocabulaire, comme s’il décrivait le monde davantage qu’il ne reflète les préjugés idéologiques d’une petite caste ayant le monopole de la parole légitime. En fait, il le reprend de moins en moins, car le biais idéologique du système médiatique devient de plus en plus évident. Alors on s’en méfie de plus en plus et la critique des médias se normalise. Et on comprend que les fausses nouvelles ne viennent pas seulement de sites conspirationnistes débiles mais aussi de certains grands médias qui déforment tellement la réalité pour la faire entrer dans leur vision du monde qu’ils en viennent à en présenter une représentation mensongère.


Quoi qu’il en soit, quand l’extrême-gauche défilera dans la rue, il serait bien qu’on la désigne franchement, sans faire semblant qu’elle n’est pas ce qu’elle est.