Couillard et Leitao dans le champ de patates!

«L'effet libéral», vous dites?

La bourde de Leitao

Tribune libre

Au printemps 2014, en pleine campagne électorale, un vote libéral devait signifier prioritairement un vote pour la création d'emplois. Le chef libéral Philippe Couillard, clamant «les vraies affaires», se vantait de faire toute la place à «l'économie et l'emploi», faisant miroiter le chiffre magique de 250 000 emplois créés en cinq ans, si on votait pour lui.

Or, depuis l'élection du gouvernement Couillard, la réalité est toute autre puisque le nombre de chômeurs a augmenté au Québec. En effet, à la fin du premier trimestre de 2014, le Québec comptait 340 500 chômeurs alors qu’au terme du troisième trimestre de 2015, selon les données officielles les plus récentes de l'Institut de la statistique du Québec, on en dénombrait 347 300.

Pourtant, Philippe Couillard continue obstinément de miser sur « l’effet libéral », cette espèce de baguette magique censée générer un surplus de crédibilité associée au PLQ, et devant attirer les investisseurs, stimuler l'économie et créer un climat favorable à la multiplication des emplois. Beau dommage, comme dirait l’autre.

« Austérité » ou « rigueur » budgétaire, tel aura été le leitmotiv de ce gouvernement qui, envoûté par le sacrosaint équilibre budgétaire, aura réussi à fragiliser le système québécois, particulièrement dans des secteurs stratégiques, tels l’éducation et la santé. En réalité, « l’effet libéral » tarde à se faire sentir à tel point que nous sommes en droit de nous demander si ce gouvernement n’est pas en train de conduire les Québécois dans un gouffre cauchemardesque!

La bourde de Leitao

En écoutant le ministre des Finances du Québec Carlos Leitao clamer haut et fort qu’il n’existait aucun déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces, j’ai eu l’impression qu’il en avait fumé du bon cette journée-là et que son esprit s’était envolé dans la nuée des temps. En effet, croyez-le ou non, le ministre, à la suite de la conférence semi-annuelle des ministres des Finances du pays, a lancé ne pas croire à un déséquilibre fiscal actuellement.

Pourtant, il existe depuis des lunes un processus de transferts aux provinces. Alors, M. Leitao, pourquoi un tel mécanisme existerait-il s’il n’y avait aucun déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces? Pourquoi Québec demande-t-il aujourd’hui à Ottawa de revoir la formule de calcul des transferts en santé afin de tenir compte de l'âge de la population alors que la formule actuelle tient uniquement compte de la taille de la population?

Dans mon esprit, un ministre des Finances qui s’exprime avec autant de « diplomatie » face au fédéral s’en va directement dans le couloir de la rebuffade de la part d’Ottawa. Une bourde monumentale de la part d’un gouvernement qui impose des sacrifices, qui coupe de manière aussi sauvage dans les services et qui se montre par ailleurs aussi désinvolte devant la part de transferts qui lui revient de plein droit.

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 décembre 2015

    L’effet libéral c’est une idée désuète qui laisse croire qu’avec un parti fédéraliste au pouvoir à Québec, les investisseurs venus d’ailleurs trouveront des conditions plus propices pour investir.
    Les investisseurs qui viennent d’ailleurs cherchent :
    - des ressources naturelles abondantes, faciles à exploiter
    - une main-d’œuvre jeune, peu couteuse, prête à s’éloigner des grands centres
    - des conditions fiscales meilleures qu’ailleurs
    - une faible réglementation environnementale
    Ils sont prêts à investir en Afrique pour réunir ces conditions. Alors, cessons de croire qu’ils sont frileux d’investir au Québec en présence d’un gouvernement non-fédéraliste. C’est une aberration et si jamais certains nous servent cet argument, ce n’est que pour ne pas avouer leur incapacité d’investir.
    De plus, cette vieille stratégie des années cinquante est celle du Canada trop axée sur les ressources naturelles sous terre. Le Québec est rendu ailleurs. Les ressources naturelles qui doivent nous intéresser sont celles hors-terre : la forêt, l’eau et les terres agricoles.
    Aussi, Le Québec a besoin d’une stratégie de développement économique basée sur sa principale ressource : le talent. Des jeunes instruits, bilingues, ouverts sur la modernité. Une stratégie qui favorise autant l’accès au travail aux femmes qu’aux hommes, aux jeunes qu’aux moins jeunes, aux gens natifs d’ici qu’aux gens venus d’ailleurs.
    Pourquoi la région de Québec affiche-t-elle un taux de chômage parmi les plus bas au Canada ?
    Certainement pas à cause de ses ressources naturelles sous terre. Une des raisons (mais pas la seule), cette région regroupe plus de 8 sièges sociaux de compagnie d’assurance, une industrie qui emploie plus de femmes que d’hommes, autant de jeunes que de moins jeunes et très ouverte aux gens venus d’ailleurs. Un exemple qui devrait nous crever les yeux.
    Malheureusement, l’équipe de M. Couillard n’a pas l’expertise pour créer une telle stratégie de développement économique axée sur le talent.
    Cette équipe se présente à Davos pour attirer des minières qui devront (si elles décident d’investir au Québec), importer de la main-d’œuvre d’ailleurs pour une majorité des emplois qu’elles offriront.
    Vous en doutez ? Cet automne, une compagnie manufacturière de Valcourt a du déménager une partie de ses installations à Sherbrooke afin de pouvoir accroître ses chances de rétention et de recrutement de main-d’œuvre. Ses employés souhaitent vivre à proximité des écoles, université, cinémas, restaurants, etc.
    Imaginons, un investissement à 300 km au Nord de Sept-Iles.
    Vraiment dépassé et d’une autre époque, ce discours « d’effet libéral ».
    Quelle tristesse de réaliser que ce gouvernement a si peu de talent et de volonté pour doter le Québec d’une stratégie moderne de développement économique.