L’anti-émeute débarque à... Limoilou!

Alors que penser, que faire suite à cette soirée mouvementée? Raconter ce qui s’est passé, peut-être, et vous dire… à demain!

Tribune libre

Dimanche, vers 20 heures, nous avons suivi le son des casseroles dans notre quartier de Limoilou, pour rejoindre plusieurs personnes munies de… casseroles, cuillères de bois et tam-tam. Certes, on ne réinvente rien; le mouvement spontané a lieu dans une continuité avec ce qui se passe partout au Québec. Le groupe se met joyeusement en marche, de façon tout à fait festive et pacifique. Par ailleurs, le groupe était composé de nombreuses familles, d’enfants tapant avec entrain sur des casseroles. Je le dis et le répète : il s’agissait d’un mouvement spontané, pacifique et ludique! Tout allait très bien jusqu’à ce que des voitures de police encerclent le groupe et bloquent l’accès à la rue de l’Espinay.
Ensuite, tout se déroule très vite : des voitures de police partout, à tous les coins de rue, et le wagon de l’anti-émeute qui sillonne les rues! Les gens se divisent en petits groupes, la peur est omniprésente. Les policiers bloquent la 1ère Avenue devant l’hôpital Saint-Francois d’Assise, ce qui fait que le groupe se dirige vers l’est, en direction de la 3e Avenue. Ici aussi, des sirènes partout, des policiers partout. En arrivant au coin de la 8e rue, le fourgon anti-émeute bloque la rue et une dizaine de policier(ère)s débarquent, armés de leurs fusils de balles de plastiques, de leurs matraques, casques, etc.
C’est ainsi que mon mari, ma fille et moi-même assistons à une scène ahurissante : un jeune adulte avertit les policiers de l’anti-émeute, il leur dit «qu’il y a des familles, tout plein d’enfants ici!». Ce à quoi répond la conductrice du fourgon, qui a refusé de donner son numéro de matricule par la suite : «Toé, ferme ta gueule! C’est pas responsable d’amener des enfants icitte!».
Toute cette scène se déroule sous nos yeux (et nos oreilles!) ébahis, devant des parents, devant des enfants. Je vous rappelle que nous sommes dans le quartier de Limoilou, que l’événement spontané était tout à fait pacifique, familial et regroupait des gens de tous âges!
Alors, j’ai envie de demander à cette femme qu’est-ce qui est responsable? Déployer l’anti-émeute à Limoilou devant des familles dans le but d’intimider et de faire peur aux gens en vertu de la loi 78? Sortir le soir avec les enfants (svp, vous pouvez nous donner une plage horaire acceptable pour sortir avec nos petits?)? Je vous rappelle que la liberté d’expression, d’association et d’opinion sont des DROITS fondamentaux qui font partie de la constitution canadienne.
Nous avons assisté ce soir à de l’intimidation policière; les citoyen(ne)s ont craint les policiers ce soir, car ceux-ci n’étaient pas présents pour eux, mais contre eux! Alors que penser, que faire suite à cette soirée mouvementée?
Raconter ce qui s’est passé, peut-être, et vous dire… à demain!
Laurence Gagnon-Montreuil et Christine Néron


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6 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    30 mai 2012

    C'était justement ma crainte... Elle est confirmée!
    En voyant des enfants dans certaines manifestations avec casseroles, je me disais que les policiers risquaient d'en blesser un. Particulièremnt, s'ils se mettaient à tirer de leur fameux projectiles de plastique et de caoutchouc.
    Ce n'est pas encore arrivé. Mais je crains le pire.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012

    Si j'avais été témoin de cela,j'aurais essayer de prendre tous les numéros d'immatriculation de ces policiers qui ont
    manqués de jugement.Lorsque nous avons un gouvernement
    qui n'a pas de jugement,cela ouvre la porte à toutes sortes
    de dérive.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2012

    Non, il faut faire une plainte au commissaire à la déontologie policière. Vous avez juste à mettre les mots "commissaire à la déontologie policière" dans Google et vous allez tomber sur le site où on vous expliquera comment procéder.
    Pierre Cloutier ll.m
    avocat à la retraite

  • Serge Jean Répondre

    29 mai 2012

    « Toé, ferme ta gueule ! C’est pas responsable d’amener des enfants icitte ! »
    Incroyable! Des gens que vous payez de votre poche et qui vous insultent et méprisent de la sorte.Inacceptable! Il faut colliger tous ces incidents dégueulasses.
    C'est nous le maître ICITTE, pas la police!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    29 mai 2012

    Que penser, que faire?
    Se rappeler que ces métiers-là attirent ces gens-là!
    On connaît les atrocités de nos soldats à l'étranger. On voit l'accasion faire de plus en plus de larrons dans la police! On sait, selon la description, ici même, ce matin, d'une victime agonisant dans l'anonymat d'un hôpital de Montréal, qu'un "agent" a utilisé son "bécic à pédales" pour crisser au sol un quidam qu'on voit saigner, immobile, et qu'on n'a jamais revu: on montre la photo "d'une agente" anonyme, qu'on peut retrouver et qui connaît le criminel en uniforme... http://www.vigile.net/911-Policier-criminel-recherche
    Depuis des décennies, on admire les efforts urbains à développer des réseaux cyclables, sécuritaires et agréables, patrouillés par... ces gens-là! Méfions-nous-en!

  • Frank Fox Répondre

    29 mai 2012

    Bonjour à vous,
    Lorsque je lis votre récit j'en arrive à la conclusion que cette présence policière est plutôt ahurissante et disproportionnée par rapport à ce que la situation exigeait comme encadrement. Cela ressemble à ce qu'on peut observer depuis quelques mois dans d'autres villes du Québec.
    Sans chercher à prêter d'intentions particulières aux forces policières, il me semble plutôt évident qu'une telle mobilisation de force est motivée par la peur, possiblement la peur de perdre le contrôle et de se retrouver en position de faiblesse face aux foules qui manifestent. L'abus de pouvoir prend sa source sur la peur de le perdre. Cela peut expliquer toute la démesure qu'on peut observer.
    Ce que vous pourriez faire serait d'adresser une plainte écrite au service de police de la ville de Québec, en spécifiant le jour, le lieu et l'heure des événements et en citant textuellement les paroles de la policière qui a manqué de respect à votre égard, celle-ci pourra être facilement identifiée. C'est votre droit le plus strict de relever tout écart à la déontologie policière de manière à ce que les abus ne demeurent pas impunis.
    Retenez l'idée qu'il est peu probable que quiconque respecte vos droits si vous ne les défendez pas au moment opportun.
    Bonne chance.