L'Alberta dit non au plan fédéral sur le carbone

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« C'est incroyable que l'Alberta ne veuille pas donner son accord tant qu'elle n'a pas un nouveau pipeline qui, lui, va aggraver la situation » - Greenpeace

La première ministre de l'Alberta Rachel Notley n'appuiera pas le plan du premier ministre Justin Trudeau sur le prix du carbone tant que le gouvernement fédéral n'approuvera pas un pipeline.
Lors d'un discours à la Chambre des communes, Justin Trudeau a annoncé qu'Ottawa imposera un prix de 10 $ la tonne dès 2018. Le prix augmentera de 10 $ par année pour atteindre 50 $ la tonne en 2022.
Mme Notley a précisé qu'elle approuvait le principe d'un prix du carbone commun à toutes les provinces, mais la politique doit se baser sur une économie florissante. Les pipelines sont une part essentielle de l'économie albertaine, a-t-elle insisté.
« Nous ne pouvons pas parler de types de prix qui ont été annoncés [lundi] tant que le gouvernement fédéral n'aura pas assuré qu'il va de l'avant avec cette pièce de l'économie dont les Albertains et tous les Canadiens ont besoin », a insisté Mme Notley.
Dans un communiqué, elle a rappelé que l'Alberta avait contribué très généreusement pendant de nombreuses années à des programmes nationaux pour aider des régions aux prises avec des difficultés économiques. Il est temps que le gouvernement fédéral nous soutienne, a-t-elle réitéré.
Nous avons besoin d'un pipeline vers un des océans.
- Rachel Notley, première ministre de l'Alberta

Le chef de l'opposition officielle albertaine Brian Jean s'est aussi déclaré contre le plan du gouvernement fédéral, mais il ne veut pas de négociations comme celle dont parle Mme Notley. L'approbation d'un prix sur le carbone ne doit pas être liée au feu vert donné à la construction d'un pipeline.
Les intérêts économiques de notre province ne devraient pas être l'otage des politiciens d'Ottawa.
- Brian Jean, chef du parti Wildrose

Brian Jean affirme dans un communiqué que les Albertains ont besoin d'un répit en matière de taxation.
Le premier ministre Justin Trudeau a toutefois prévenu les provinces et les territoires qu'il ne ferait pas d'exception. Tous devront mettre en place une taxe ou un système de plafonnement et d'échange d'ici 2018.
L'Alberta a dévoilé sa propre taxe sur le carbone l'année dernière. La tonne sera de 20 $ en janvier 2017 et augmentera à 30 $ l'année suivante. Mme Notley a précisé que ce plan est faisable dans le contexte économique prévu, mais toute taxation supplémentaire doit s'accompagner de l'approbation d'un pipeline.
De son côté, l'organisme environnemental Greenpeace dit ne pas comprendre la position de la première ministre albertaine.
« C'est incroyable que l'Alberta ne veuille pas donner son accord tant qu'elle n'a pas un nouveau pipeline qui, lui, va aggraver la situation », a indiqué Mike Hudema, directeur de campagne pour Greenpeace Canada, dans un communiqué.
Il a ajouté que l'Alberta devrait plutôt se concentrer sur les énergies vertes et créer des emplois dans ce secteur.


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