Je suis très fière de ce que je vois aujourd’hui

Tribune libre

Je n’ai jamais eu la fibre québécoise, celle qui donne envie de brandir sa fleur de lys et son drapeau des patriotes au ciel. J’avais plutôt tendance à percevoir le Québec comme un pays formé d’individus avec lequel on peut jouer à sa guise, tant qu’il lui reste son confort et ses émissions à saveur intellectuelle du dimanche soir (entendre ici le Banquier, Occupation double, Star académie). Je voyais les gens s’indigner devant la une du Journal de Montréal, et s’extasier devant le génie de nos grands, comme Martineau, Pratte et Samson. Je voyais ces personnes trouver tout à fait normal de se faire servir en anglais au Centre-ville, et éviter les hôpitaux « anglophones ». Bref, je voyais le Québec s’asseoir sur ses acquis, bien que ceux-ci soient menacés. C’était ça ma vision des Québécois, un peuple mou et des gens à genoux… jusqu’à ce que le mouvement étudiant se mette en branle et déclenche en moi cette fibre militante et une pointe de fierté d’appartenir à ce pays qui n’en est pas encore un.
Aujourd’hui, je trouve magnifique de voir la conscience sociale des Québécois. Nous ne sommes plus un ensemble d’individus, mais un peuple. Un peuple qui se bat pour une justice sociale, pour avoir les redevances qu’il mérite sur ses ressources, contre la corruption, et pour avoir un pays davantage à son image. Il ne parle plus au « moi », mais au « nous ». Le néo-libéralisme n’aura pas eu raison de la conscience sociale cachée au fond de ces individus. Il aura pourtant fallu un gouvernement libéral aux méthodes de gestion douteuses durant près de 10ans pour que le Québec se mette en branle et veuille entamer un virage à gauche, que je crois, nécessaire. Je suis très fière de ce que je vois aujourd’hui, et j’encourage tous les Québécois à s’unir dans le but de faire un printemps Québécois. Levons-nous et tenons-nous bien droit sur nos pieds plutôt que sur les genoux. Le combat pour nos revendications est loin d’être gagné mais je suis persuadée que nous avons l’énergie et la motivation de le mener jusqu’au bout. Notre nombre est l’élément fondamental de notre puissance.
Le temps est venu de déloger ces dirigeants de leur trône. Surprenons-les.
Virginie Tremblay


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2012

    @ monsieur Pierre Tremblay,
    Dans sa grande magnanimité, madame la ministre Beauchamp bonifie le régime de prêts et bourses.
    http://journalmetro.com/actualites/national/9365/quebec-bonifie-les-prets-aux-etudiants/
    Vous voyez que notre gouvernement sait être généreux. Et vous voyez que d'avoir davantage de femmes au gouvernement humanise la gouvernance de la province en y ajoutant une touche de tendresse et de compassion.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2012

    Les 18-25 se réveillent et c'est tant mieux,ça compenseras largement la génération des 25-35 qui dorment au gaz,bravo!

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2012


    Oui il faut arrêter ces princes en hauts lieux qui disent au petit peuple de se serrer la ceinture alors que ceux-ci dévalisent les richesses naturelles des québécois.
    Il n'y a pas d'avenir à creuser des trous pour donner nos richesses à des peuples étrangers qui nous les revendent à gros prix. Quelle fumisterie de notre "petit roi" qui ne travaillent que pour sa caste néo québécoise et anglophone et qui fait croire qu'il travaille pour le peuple québécois.
    Ils veulent nous serrer la ceinture pour pouvoir se donner de la marge afin qu'EUX puissent continuer à se servir dans le buffet et ne donner que les miettes au peuple. Ils savent très bien que le système a ses limites et qu'ils doivent le préserver s'ils veulent continuer à s'en servir pour continuer à s'enrichir sur le dos du peuple qui n'a pas le temps de réfléchir et de s'unir se contentant des restes alors qu'il pourrait avoir le gâteau lui aussi s'il se mettait à se solidariser. Non il aime mieux laisser les étudiants se débattre tout seul.
    Moi je vous appuie pour qu'on se rendre au fond du baril et que le système change au Québec. Oui à la gratuité scolaire. Si cela était bon pour patapouf lorsqu'il a fait ses études alors pourquoi ce n'est plus bon maintenant?
    MOnsieur Charest allez couper ailleurs. Dans vos pensions, dans vos salaires chez vos amis ingénieurs, architectes et entrepreneurs d'asphalte et de béton, chez vos cadres des hôpitaux et d'universités payés à 500 000$ par année, dans vos commisssions scolaires. Quelle honte de s'en prendre aux plus démunis de la société comme les étudiants!

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2012

    Oui, Madame Tremblay, j'ai hâte que votre génération prenne les rênes du pouvoir. Cela sera sans doute excellent pour l'ensemble de la société, car vous redécouvrez les vertus de la solidarité, ce qu'on n'avait pas vu depuis longtemps hélas! chez-nous. Vous verrez, cette solidarité vous fera vivre une fièvre qui vous mènera loin et longtemps. Pour construire du solide, et combattre l'appât du gain individuel qui est malheureusement devenu la règle.
    Nous vous accompagnerons et vous soutiendrons.