Italie : un cadavre dans le placard de la banque Monte Paschi : l’enquête de Pierre Jovanovic

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Faillite totale de la 3e plus grande banque italienne

Meurtre à la banque ! Ce n’est pas le titre d’un roman d’Agatha Christie mais une bien sombre histoire d’assassinat maquillé en suicide qui refait surface. Le 6 mars 2013, David Rossi, directeur de la communication de la banque Monte Paschi de Sienne, en faillite, est retrouvé mort au pied de son établissement. Présenté comme un suicide par la banque, les autorités judiciaires italiennes classent alors rapidement le dossier.

Seulement voilà, en juin dernier, la publication par le New-York Post des images de vidéosurveillance d’une caméra placée à l’endroit où a été retrouvé le corps va relancer l’affaire. Après une chute de plus de 14 mètres, David Rossi ne meurt pas sur le coup et agonise pendant 30 minutes. Deux hommes viennent ensuite près de lui et leur attitude laisse pour le moins perplexe.

L’homme penché sur le corps n’est rien de moins que son ami et salarié de la banque Giancarlo Filippone. L’autre, resté à l’écart, est le directeur financier Barnardo Mingrone. A la vue des ces nouveaux faits, l’avocat de la victime avait convoqué une conférence de presse. Apprenant la nouvelle, le parquet avait alors annoncé vouloir reprendre l’affaire. Mais malgré une reconstitution, l’enquête semble être de nouveau à l’arrêt.

L’écrivain et journaliste Pierre Jovanovic qui a enquêté à Sienne pendant une semaine accuse aujourd’hui la banque Monte Paschi d’avoir maquillé un assassinat en suicide ainsi que la police et le parquet de la ville d’avoir étouffé l’affaire. En premier lieu, Pierre Jovanovic fait remarquer qu’en général, les gens qui se suicident en se jetant par leur fenêtre le font presque toujours de face. Or David Rossi est bien tombé sur le dos en glissant le long du mur. Pour plusieurs criminologues italiens consultés en 2016, Rossi semble avoir été soulevé par deux personnes au moins et passé par la fenêtre contre son gré. De plus, lors de l’autopsie, le médecin légiste retrouve une grave blessure à la tête et plusieurs coups portés sur la main avec un objet pointu. Il ne s’agit en aucun cas de blessures pouvant résulter de sa chute. La Chemise de David Rossi est également déchirée et plusieurs boutons ont sauté comme après une bagarre.

Autre fait troublant, dans la lettre d’adieu à l’intention de son épouse Antonella, plusieurs mots rédigés n’étaient jamais utilisés par David Rossi. Elle affirme par ailleurs l’avoir eu au téléphone peu avant sa mort, sans rien avoir remarqué d’anormal. Les dizaines de caméras de vidéosurveillance présentes dans la banque le jour du drame n’avaient jamais été visionnées par les enquêteurs car n’ayant pas fonctionné ce jour là. Pierre Jovanovic nous explique les raisons qui auraient pu pousser la banque Monte Paschi à se débarrasser de son directeur de la communication.

Voir l’interview de Pierre Jovanovic donnée à TV Libertés ici

Rappelons qu’hormis la vidéo de la chute de David Rossi, toutes les preuves étaient disponibles dès le premier jour mais le parquet de Sienne n’avait pas daigné ouvrir d’enquête pour homicide. Et vu l’importance du budget publicité de la banque Monte Paschi, qui contrôle la ville de Sienne, les médias n’avait pas jugé utile de s’immiscer dans l’affaire.


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