Israël est-il une démocratie?

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Un pays ultra-nationaliste terrorisé à l'idée de disparaître

Israël est souvent vilipendé d' une part par ses détracteurs comme un état non démocratique peu respectueux des droits de la personne et par ses sympathisants comme une grande démocratie. Où est la vérité?


Israël traverse de nouveau une crise touchant sa gouvernance, en particulier les allégations de corruption de son premier ministre Benjamin Netanyahou. Dans le passé, la justice israélienne a envoyé en prison, et c'est à son honneur, un ex-président et ex-premier ministre pour des délits sexuels et de corruption.


Israël est accusé par ses propres amis, comme le département d'État américain en 2016, de «discrimination institutionnelle, légale et sociétale», contre la population arabe israélienne et par les communautés juives non orthodoxes d'Amérique du Nord, de «discrimination religieuse » (contestée en cour suprême) touchant les prières au mur des Lamentations et la conversion au judaïsme.


Les critiques touchant la présence d'Israël dans les territoires occupés sont multiples et vont d'accusations «d'apartheid», de non-respect des droits de la personne, de nettoyage ethnique et de «crimes de guerre» de la part de l' extrême gauche altermondialiste, d'ONG humanitaires et des groupes palestiniens à des accusations plus modérées de « non-respect de la légalité internationale dans les territoires occupés » et d' « exactions et mauvais traitements » contre la population palestinienne de la part d'une grande partie de la communauté internationale, des amis critiques d'Israël, de la gauche israélienne et des juifs progressistes de la diaspora.


Les démocrates d'Israël situés surtout à gauche et au centre, et les juifs progressistes de la diaspora, s'inquiètent autant des accrocs et des critiques incessantes faites par les partis de droite/extrême droite envers la démocratie, l'état de droit, la Cour suprême, et la liberté des médias.


Ainsi, Israël vient de créer des cours privées d'arbitrage, en parallèle au système légal israélien, régies pour les communautés ultra-orthodoxes/orthodoxes selon la Halakha (la loi juive). Or, dans ces cours, les femmes ne seront pas traitées de manière égale aux hommes.


Une nouvelle loi de la Knesset en 2017 réduit la liberté d'expression par l'interdiction d'entrée en Israël ou les territoires occupés à toute personne qui soutiennent un appel au boycottage d'Israël ou des colonies israéliennes.


Une autre loi, la loi israélienne de régularisation votée en 2017 (contestée devant la Cour suprême), s'applique pour la première fois dans les territoires occupés. Cela signifie que les Palestiniens de Cisjordanie, qui ne peuvent pas voter pour élire des représentants à la Knesset sont affectés par les lois israéliennes, une situation non démocratique qui «aura pour conséquence qu' Israël sera perçu comme un état apartheid» comme l'a déclaré le Président Rivlin d' Israël (un ardent défenseur de la démocratie et des libertés civiles).


À l'autre extrême, Israël et ses amis présentent l'état hébreu comme étant le seul porteur du flambeau de la démocratie et des libertés au Moyen-Orient où les Arabes israéliens jouissent des libertés et d'un niveau de vie sans pareil comparé aux Arabes et musulmans de la région. Pourtant, il existe de nombreux signes évidents de vigueur en matière de liberté en Israël, par exemple un documentaire israélien, The Gatekeepers, nommé aux Oscars, portant sur des entrevues avec six anciens chefs des services de sécurité israéliens, qui révèle l'unique liberté de critique qui existe en Israël sur des sujets délicats tels que les politiques gouvernementales touchant la sécurité et les négociations de paix.


Notons aussi la grande tolérance des gouvernements vis-à-vis de la communauté LGBT et la manifestation de près de 20 000 personnes à Tel-Aviv contre l'expulsion prévue par le gouvernement d'un grand nombre de demandeurs d'asile africains en Israël.


Les questions touchant l'état des démocraties et des libertés est une réalité complexe.

Les questions touchant l'état des démocraties et des libertés est une réalité complexe. Cependant, il existe des mesures «objectives», malgré leur limitation, qui tentent de mesurer sur la base d'indicateurs, le niveau de démocratie et de liberté des états. C'est ce que l'article suivant tentera d'expliquer.