Le chiffre fait froid dans le dos. « Il y a près de dix ans, on avait environ dix demandes par an. En 2020, c’est dix demandes par mois (uniquement pour la région Île-de-France) », révèle Jean Chambry, pédopsychiatre responsable du CIAPA (Centre intersectoriel d’accueil pour adolescent à Paris) au sujet des demandes de « transition ». Autrement dit, des enfants ou adolescents persuadés qu’ils peuvent changer de sexe à l’aide de traitements hormonaux ou chirurgies mutilantes.
« Nous ne pouvons plus nous taire sur ce qui nous apparaît comme une grave dérive commise au nom de l’émancipation de l'”enfant-transgenre” », signe, dans une tribune publiée par L’Express et largement relayée, un collectif de professionnels de l’enfance et de chercheurs (médecins, psychiatres, juristes, philosophes…) dont Chantal Delsol ou Élisabeth Badinter.
Avec une grande liberté de ton, ils dénoncent vigoureusement « ce rapt de l’enfance », cette « emprise idéologique » ou cet « embrigadement » sur le corps de l’enfant, ainsi que les « discours mensongers relevant de l’idéologie ». Il y a urgence à informer l’opinion, selon eux, sur « ce qui pourrait bien apparaître demain comme un des plus grands scandales sanitaire et éthique […] : la marchandisation du corps des enfants ». Car, précisent-ils, « on en fait des patients à vie : consommateurs à vie de produits chimiques hormonaux commercialisés par les firmes pharmaceutiques ». Les parents qui accompagnent leur progéniture dans cette démarche de transition ainsi que les jeunes concernés en ont-ils vraiment conscience ?
« On fait croire aux enfants qu’une fille pourrait devenir un garçon et inversement parce qu’ils l’auraient décidé sans même l’avis des adultes, et ce, de plus en plus jeune. » Ces jeunes sont pourtant encore des êtres en construction. Sous omerta, également : les dépressions, suicides et tentatives de « détransition » de ceux qui finissent par regretter leur acte et comprendre qu’il n’était pas la réponse adaptée à leur mal-être.
Comment en est-on arrivé là ? Par cette confusion savamment entretenue sous la pression des lobbys LGBTQI+ qu’il convient de dénoncer. Cette tribune à charge tombe à point nommé, tant le phénomène prend de l’ampleur, qu’il est banalisé, voire mystifié. Mais ce militantisme subversif avait besoin d’un terreau pour prospérer. Notre vide culturel, intellectuel et spirituel le lui a offert sur un plateau. Relativisme ambiant et déracinement, individualisme (au nom du « bien-être et de la liberté de chacun »), pusillanimité, ce terreau fertile a fait germer l’incapacité à reconnaître d’abord puis à lutter contre les sophismes mensongers. Il a installé une grande perméabilité à toute forme de déconstruction sur fond de méconnaissance de notre identité et de négation d’une réalité physique. Celui qui ne sait pas d’où il vient peut-il savoir où il va ?
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