«Il y a un ménage à faire», selon le président de la Fraternité des policiers, qui évoque des enquêtes criminelles autour d'un proche du chef

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«Le SPVM est tellement politisé»






MONTRÉAL – Le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, affirme que des allégations sérieuses planent sur plusieurs cadres du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à cause de liens qu’ils auraient avec le crime organisé.


Dans une entrevue réalisée jeudi avec Paul Arcand au 98,5 FM, M. Francoeur soutient qu’il a informé en novembre le directeur du SPVM, Philippe Pichet, à propos de trois affaires inquiétantes concernant des cadres du SPVM.


Dans un dossier, M. Francoeur allègue que deux cadres auraient agi en faveur du crime organisé. «C’est des allégations criminelles, d’interférences dans un dossier, faire tomber des accusations à la cour, des choses qui sont absolument inacceptables», a-t-il dit.


«Cela a été transféré à Costa Labos [qui était alors responsable des affaires internes]. Au lieu de faire une enquête vraie et rigoureuse, on s’est attaqué au policier qui avait dénoncé», a déploré le président de la Fraternité.


«Aujourd’hui, on a un œil au beurre noir, les policiers sont “frus”. Tout le monde écope, pour un groupuscule d’individus qui ne suivaient pas les règles», a-t-il ajouté.


Proche de Pichet


Il affirme qu’un proche de M. Pichet fait partie du groupe lié au crime organisé et qu’il «fait ou fera l’objet de deux enquêtes criminelles en lien avec de la corruption et du trafic d’influence dans des dossiers».


«Il y a un ménage à faire. C’est clair, clair, clair. Nos policiers ont honte présentement. Ils font un travail extraordinaire dans un climat de travail pourri, avec à peu près pas de moyen», a-t-il dit au 98,5 FM.


Le chef de la Fraternité des policiers de Montréal n’a pas confiance en la Sûreté du Québec pour mener une enquête approfondie et impartiale concernant les problèmes qui minent le SPVM.


«J’ai des réserves. Il y a une très grande proximité entre la direction de la SQ et la direction du SPVM. Ce sont des gens qui se côtoient dans toutes sortes d’opérations et sur toutes sortes de tables. Il y a une relation très étroite entre les affaires internes de la SQ et du SPVM», a-t-il précisé.


«La seule personne qui m’inspire confiance, c’est Me (Madeleine) Giauque [directrice du Bureau des enquêtes indépendantes], de par sa réputation d’intégrité, sauf que je trouve qu’on lui en met beaucoup sur les épaules.»


La bisbille au SPVM


Yves Francoeur a aussi soutenu que des guerres de clan minent le SPVM.


«Il y a toujours eu une compétitivité entre les gens aux enquêtes. Que ce soit sous Jacques Duchesneau, Michel Sarrazin ou Yvan Delorme [les anciens chefs du SPVM], il y avait des gens assez forts aux enquêtes pour contrôler les choses. Et sous l’ère Marc Parent, aux enquêtes, on a perdu le contrôle.»


«Faut absolument que ça change», a précisé M. Francoeur qui craint qu’environ 150 accusations criminelles, dont des crimes violents, puissent être annulées en raison du mauvais travail des cadres.


Il a souligné que le chef Philippe Pichet n’a pas l’appui de certains membres de son équipe qui aimeraient bien prendre sa place.


«À la décharge de M. Pichet, c’est dommage, mais son équipe, ce n’est pas tout le monde qui joue pour lui. La situation n’est pas facile», a-t-il dit.


«Le SPVM est tellement politisé, c’est rendu que quand un directeur part, on appelle cela une course à la chefferie. Les coups bas qui se donnent en coulisse, cela n’a aucun sens. Je pense que je vais écrire un livre à ma retraite, les gens n’en reviendront pas!»



 




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