PRIMAIRE SOCIALISTE

Hollande hors course, Valls sur orbite

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Sur orbite ? Y'en a qui prennent vraiment leurs désirs pour des réalités !

La décision surprise du président François Hollande de ne pas se représenter en 2017 ouvre la voie aux ambitions de son premier ministre, Manuel Valls, qui, avant même la présidentielle, devra séduire la gauche lors d’une primaire à haut risque.

Après avoir laissé planer le doute sur ses intentions pendant de longs mois, François Hollande a jeté l’éponge jeudi soir pour éviter une déroute de la gauche face à une droite en ordre de bataille et à une extrême droite conquérante.

Son choix, qualifié de « digne » ou « courageux » par une bonne partie de la classe politique, était approuvé vendredi par huit Français sur dix, alors que seuls 7 % d’entre eux prévoyaient de voter pour lui au premier tour de la présidentielle.

Il a pris par surprise de nombreux Français, habitués à ce que tous leurs présidents depuis 1958 briguent un second mandat.

Mais il ne s’agit pas du premier rebondissement d’une campagne inédite par bien des aspects. Contre toute attente, son prédécesseur à l’Élysée, Nicolas Sarkozy, 61 ans, a été éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite le 20 novembre.

Dimanche, autre surprise, l’ex-premier ministre François Fillon, 62 ans, qui promet une cure d’austérité pour le pays, a été désigné champion de la droite, à rebours des projections de sondeurs et des analystes politiques.

Pleins feux sur Valls

Vendredi, tous les regards étaient braqués sur Manuel Valls, 54 ans, qui se prépare depuis des semaines à jouer les recours. « Je suis prêt », avait déclaré dès dimanche cet homme né en Espagne et naturalisé Français à 20 ans.

En déplacement dans l’est de la France, le premier ministre a promis de « défendre le bilan » du président Hollande, sans abattre ses cartes.

Mais dans les esprits, sa candidature semblait acquise. La cheffe de l’extrême droite, Marine Le Pen, remontée à bloc par le Brexit et la victoire de Donald Trump aux États-Unis, se prépare déjà à l’affronter.

« Je vais avoir contre moi les doublures, bien souvent elles ont les défauts des premiers rôles sans en avoir les maigres qualités », a-t-elle ironisé, en mettant dans le même sac MM. Fillon et Valls.

Son parti, le Front national, séduit un nombre croissant de Français, inquiets face à la crise migratoire en Europe et à la répétition des attentats jihadistes depuis 2015. Portée par le même contexte, l’extrême droite autrichienne pourrait accéder à la présidence lors d’un scrutin très suivi dimanche.

Jeudi soir, le président Hollande a appelé la gauche à se rassembler, soulignant qu’une dispersion des candidatures « priverait de tout espoir de l’emporter face au conservatisme et pire encore face à l’extrémisme ».

Sa décision de ne pas se représenter « ouvre une brèche — un gouffre ? — pour toutes les ambitions présidentielles au Parti socialiste. Et elles sont nombreuses », écrit le quotidien Le Monde dans son éditorial.

Montebourg candidat


L’ancien ministre de l’Économie Arnaud Montebourg, 54 ans, qui appartient à l’aile gauche du parti, a été le premier à déposer jeudi sa candidature pour la primaire que le PS doit organiser en janvier.

Lui aussi semblait tenir pour acquis que Manuel Valls se présenterait contre lui. « Nous sommes dans la même primaire », a-t-il dit, tout en laissant entendre que le premier ministre aurait du mal à rassembler le parti autour de sa personne.

Manuel Valls, un briseur de tabous qui voulait dès 2009 abandonner le mot « socialiste » jugé dépassé, crispe une partie de son camp avec son discours pro-entreprises, sa défense d’une laïcité stricte et son caractère autoritaire.

La primaire à gauche sera un « débat sur l’idée même qu’on se fait de la gauche », a prédit Benoît Hamon, un autre ex-ministre de François Hollande désireux de participer à la course à l’investiture.
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