Les membres du « groupe de Bruxelles » se sont à nouveau isolés, mercredi 27 mai après-midi, dans des bureaux discrets, à Bruxelles, pour tenter de sortir de l’impasse des négociations entre Athènes et ses créanciers (Commission et banque centrale européennes, FMI) qui durent maintenant depuis quatre mois. Les Grecs, qui espèrent un accord dans les tout prochains jours, sont arrivés à Bruxelles avec une ébauche d’accord d’une vingtaine de pages, et le premier ministre grec Alexis Tsipras, très impliqué dans les négociations, a fait savoir qu’il allait personnellement suivre la réunion, depuis Athènes.
Tout le monde en est maintenant conscient, à Athènes, Paris, Berlin ou Washington : ces laborieuses discussions doivent se conclure très vite pour que le pire – un défaut de l’Etat grec, à court de liquidités – soit évité. Les « jours utiles » comme on dit à Bruxelles sont désormais comptés : une dizaine, tout au plus, estiment plusieurs sources proches des négociations. Quelles conditions doivent être réunies pour que le scénario « optimiste » ait encore une chance de se réaliser ?
Le FMI sur une ligne dure
Il faut qu’Athènes et ses créanciers s’entendent enfin sur un programme de réformes en Grèce. En échange, les créanciers verseront les prêts promis (environ 7,2 milliards d’euros). Or, aujourd’hui, les positions d’Athènes et des créanciers, surtout du FMI, toujours sur une ligne très dure, sont encore loin d’être convergentes.
Athènes propose une réforme de la TVA, alors que le FMI et la BCE demandent davantage, pour maximiser les revenus fiscaux d’un pays dont l’équilibre budgétaire est ultra-fragilisé (au total, sur les quatre premiers mois de l’année, les rentrées fiscales ont diminué de près de 900 millions d’euros par rapport aux objectifs initiaux).
La réforme des retraites est aussi sur la table : le FMI exigerait des départs effectifs à la retraite à 67 ans, la Commission européenne plaide plutôt pour 65 ans, et les Grecs pour 62 ans… Il y a aussi un désaccord sur la question du surplus primaire, c’est-à-dire le surplus budgétaire grec avant le paiement des dettes.
Le FMI plus exigeant que la Commission
Consciente de la situation économique délicate du pays, la Commission propose seulement 1 % du PIB du pays en 2015, 2 % en 2016 et 3 % en 2017. Le FMI est là encore, plus exigeant… Et réclame une libéralisation des marchés des biens et des services pour booster la croissance « potentielle » grecque.
« Pour qu’un accord soit trouvé, il faut qu’Athènes fasse encore des efforts, mais aussi que le FMI cède du terrain » jugeait une source proche des négociations, mercredi. A Washington, le Fonds est dans son rôle de protecteur des intérêts de prêteurs à court terme (10 ans) et exige des réformes qui se traduisent rapidement par des rentrées d’argent public supplémentaires.
Par ailleurs, un grand nombre de contributeurs au Fonds (les pays du Sud, les pays asiatiques) sont peu enclins à faire « des cadeaux » à Athènes, estimant que le FMI a déjà beaucoup trop prêté au pays (32 milliards en tout).
Majorité politique
A Athènes, Alexis Tsipras a obtenu, ces derniers jours, une majorité au sein de Syriza, son parti de la gauche radicale, pour poursuivre les négociations, mais il lui est impossible, politiquement, d’accepter toutes les réformes « d’austérité » exigées par Washington. Au milieu, la Commission européenne, plus conciliante, a cependant conscience qu’elle doit tenir compte de la position du FMI, parce que c’est aussi celle des Allemands, des Néerlandais ou des Finlandais…
Pour éviter le pire – un défaut de l’Etat grec aux conséquences difficiles à anticiper (panique des épargnants, contrôle des capitaux, etc.) –, il faudrait idéalement qu’un Eurogroupe, seule instance où un accord entre Athènes et ses créanciers peut-être scellé, soit convoqué au plus tard autour du 5 juin. Idéalement, le 2 ou le 3 juin.
Le 5 juin, la Grèce doit en effet rembourser 300 millions d’euros au FMI. D’après plusieurs sources proches des négociations, Athènes peut trouver l’argent. Mais la Grèce craint que si elle envoie ce chèque, sans assurance d’un accord avec Bruxelles dans la foulée, elle ne puisse pas assurer les remboursements suivants au Fonds (336 millions d’euros le 12 juin, 560 le 16 et 336 le 19 juin).
La solution de l’Eurogroupe
L’Eurogroupe, en entérinant un accord, permettrait à la BCE de remettre en place le mode de financement de l’Etat grec qu’elle avait stoppé en février – ses achats de dette souveraine grecque –, ce qui soulagerait instantanément Athènes.
Dans l’enveloppe de 7,2 milliards d’euros restant à verser à la Grèce, quelque 1,9 milliard correspondant aux profits réalisés depuis 2010 par la BCE suite aux rachats de dette publique grecque pourraient aussi être débloqués rapidement.
Cependant, cet Eurogroupe n’avait pas été formellement convoqué, mercredi en fin d’après midi. Pour qu’il le soit, il faut que les derniers différends aient été aplanis avant au sein du groupe de Bruxelles, mercredi 27 mai et jeudi 28 mai dans la journée. Puis lors d’un Euroworking groupe, réunion préparatoire aux Eurogroupes, qui est prévu dans la foulée, jeudi dans l’après-midi.
« On est tous dans un hôtel »
Deux autres rendez-vous très importants, ceux-là au niveau politique, pourraient être l’occasion de lever les dernières réserves, notamment côté FMI. Il y a le G7 de la finance qui a commencé mercredi à Dresde, en Allemagne, et qui réunit une bonne partie des protagonistes du dossier grec : Mario Draghi, président de la BCE, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand… « On est tous dans un hôtel, on a plein d’occasions de se croiser et de discuter dans les couloirs, c’est un endroit parfait pour négocier » témoignait mercredi, une source arrivée sur place.
Autre rendez-vous important : lundi 1er juin, le président Hollande retrouve la chancelière Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Berlin. Au menu : une rencontre avec des entrepreneurs européens des domaines de l’énergie, du digit…. Mais aussi, évidemment, la Grèce.
L’Eurogroupe, en entérinant un accord, permettrait à la BCE de remettre en place le mode de financement de l’Etat grec qu’elle avait stoppé en février – ses achats de dette souveraine grecque –, ce qui soulagerait instantanément Athènes.
Dans l’enveloppe de 7,2 milliards d’euros restant à verser à la Grèce, quelque 1,9 milliard correspondant aux profits réalisés depuis 2010 par la BCE suite aux rachats de dette publique grecque pourraient aussi être débloqués rapidement.
Cependant, cet Eurogroupe n’avait pas été formellement convoqué, mercredi en fin d’après midi. Pour qu’il le soit, il faut que les derniers différends aient été aplanis avant au sein du groupe de Bruxelles, mercredi 27 mai et jeudi 28 mai dans la journée. Puis lors d’un Euroworking groupe, réunion préparatoire aux Eurogroupes, qui est prévu dans la foulée, jeudi dans l’après-midi.
« On est tous dans un hôtel »
Deux autres rendez-vous très importants, ceux-là au niveau politique, pourraient être l’occasion de lever les dernières réserves, notamment côté FMI. Il y a le G7 de la finance qui a commencé mercredi à Dresde, en Allemagne, et qui réunit une bonne partie des protagonistes du dossier grec : Mario Draghi, président de la BCE, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand… « On est tous dans un hôtel, on a plein d’occasions de se croiser et de discuter dans les couloirs, c’est un endroit parfait pour négocier » témoignait mercredi, une source arrivée sur place.
Autre rendez-vous important : lundi 1er juin, le président Hollande retrouve la chancelière Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Berlin. Au menu : une rencontre avec des entrepreneurs européens des domaines de l’énergie, du digit…. Mais aussi, évidemment, la Grèce.
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