Le moins qu’on puisse dire, c’est que le nouveau porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois (GND), ne manque pas d’audace ni d’ambition pour l’avenir de son parti qu’il voit aux portes du pouvoir pour 2018 et, qui plus est, avec lui dans le siège de premier ministre du Québec. Et tout cela avec trois députés à l’Assemblée nationale et seulement 7,6 pour cent d'appuis aux dernières élections générales.
Néanmoins, considérant la piètre tenue des libéraux de Philippe Couillard au chapitre de l’éthique depuis le début de leur mandat, la mouvance du PQ de Jean-François Lisée vers un bon gouvernement provincial, et la CAQ de François Legault qui vogue au gré du vent électoraliste, je peux comprendre l’assurance de GND pour l’avenir de son parti.
Toutefois, il y a loin de la coupe aux lèvres. Il y a un long chemin à parcourir avant d’inspirer une vague QS auprès des électeurs du Québec. D’autre part, je suis loin d’être convaincu que le jeune député de 27 ans possède l’expérience nécessaire pour incarner la crédibilité pouvant le conduire à la tête d’un gouvernement.
Quoi qu’il en soit, bien malin celui qui peut prédire les résultats du vote de 2018. Un vent de déception s’élève dans le monde contre les partis traditionnels. Les Québécois sont-ils prêts à y faire face? L’avenir le dira…
Henri Marineau
Québec
GND: Qs aux portes du pouvoir
Tribune libre
Henri Marineau2093 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
26 juin 2017Franchement, en regardant les derniers sondages, je pense que le PQ va aller en élection avec Lisée et qu'après il devra se réinventer selon l'état des lieux. Je pense que les gens veulent du changement sur la scène québécoise et un PQ après un échec électorale pourrait une fois dans le bas fond en finissant troisième ou quatrième renaître de ses cendres repris par un Jean-Martin Aussant, une Véronique Hivon ou une Martine Ouellet plus souple après un passage au Bloc et une expérience de gestion d'un parti.
Le PQ devra revenir avec un programme plus moderne, plus à l'écoute des jeunes avec une option souverainiste-associationniste offert au Canada et avec les USA nos voisins et défendre la coopération internationale pour certains enjeux comme l'environnement, la paix, la liberté et la démocratie mais en réformant le libre-échange néolibérale et en faisant la promotion d'un nationalisme plus culturel et moins identitaire tout en répondant au défi de l'intégration.
Le PQ à force de chercher son identité et de questionner sur l'identité québécoise à l'air de ne plus savoir ce qu'il est ; un parti souverainiste, démocratique qui est né de la fusion du courant des indépendantistes conservateurs, de la gauche et des souverainistes-progressistes du parti libéral des années 60.
Il devra donc rester progressiste mais refaire une place aux conservateurs modérés et avoir aussi une place pour le courant des libéraux souverainistes. Je pense donc qu'il devrait s'inspirer du défunt parti progressiste-conservateur fédéral mais dans une version adaptée au Québec sur le plan social et économique. Le courant que les anglais nomment Red Tory !!! L'entraide, le bien commun, la création de la richesse, l'équilibre, le respect des institutions, etc.
Claude Girard Répondre
21 juin 2017Les réactions à ces déclarations de GND à la Presse canadienne et au billet d'Antoine Robitaille dans le Journal du 21 juin ont naturellement versées dans l'étonnement, l'incrédulité et surtout l'ironie. Voyons donc, GND premier ministre. Il en faut du culot pour affirmer sans rire une telle chose. Mais attention! GND ne vise pas vraiment le pouvoir en 2018 mais bien en 2022. Elles montrent surtout la confiance qu’il a en sa stratégie jusqu’ici imparable. Elles prennent alors un tout autre sens.
Depuis un an maintenant, GND suit son plan de match, élaboré sans doute avec ses amis Vadeboncoeur et Aussant, à la lettre. D'abord, une tournée réussie du Québec, «Faut qu'on se parle» et un livre, «Ne renonçons à rien», en guise d'hors-d'oeuvre. Ensuite, contrairement aux apparences, la transmission programmée de Gouin et le sacre du porte-parole avec la complicité de Françoise David et l'appui du Politburo de QS. À peine entré dans ces nouvelles fonctions, GND se considère et est déjà de facto chef de QS.
Reste un dernier élément primordial à régler: la convergence. GND n'y est pas favorable. Ce n'est pas par principe mais bien plutôt par calcul politique: il sait très bien que l'échec de la convergence portera un dur coup à la crédibilité de Jean-François Lisée et au PQ qui s’y sont naïvement investis corps et âme et qui ne peut que profiter à QS. Il s'agit alors d'organiser le sabotage de la feuille de route signée par deux simples soldats solidaires à la feuille de route pourtant douteuse, Andrés Fontecilla et Monique Moisan, en mettant à nouveau à contribution les radicaux aveuglement anti-péquistes du Politburo et en mobilisant pour faire la job de bras, le comité anti-raciste du parti. Comme on s’y attendait d’eux, ces derniers et «dernière» n’y ont pas été avec le dos de la main morte comme dirait l’autre...
Tout concorde. Cette stratégie ne vise qu'une seule chose: décrédibiliser suffisamment le PQ pour faire du parti de René Lévesque la seconde opposition et provoquer son implosion après 2018. Les sondages à la fois créditent QS d’une irrésistible montée et annoncent au PQ une mort quasi-certaine. Chroniqueurs et journalistes donnent à GND l’absolution sans confession aucune. C’est la figure montante, l’incarnation du bien, Jésus redescendu sur terre.
Après le choc de 2018, les péquistes plus conservateurs mais trop nationalistes pour la CAQ vont se retirer dans leur terre alors que l'aile gauche et syndicale du parti, en particulier à Montréal, n'auront d'autre choix que de se joindre à QS. À une condition, toutefois: que GND procède à la liquidation du Politburo, chose à laquelle il acquiescera d'autant plus facilement qu'il n'en aura désormais plus besoin pour poursuivre sa quête du pouvoir.
En 2019, GND aura alors réussi à la fois à prendre en main totalement la direction de Québec solidaire, à en écarter les éléments les plus radicaux et nuisibles en ramenant le parti vers le centre tout en demeurant à gauche. Mais il aura surtout donné le coup de grâce au Parti Québécois qui ne l'aura jamais vu venir. C'est à ce moment que Gabriel Nadeau-Dubois aura acquis toute la légitimité et la notoriété pour devenir premier ministre en 2022. C'est ce génie politique qu'il faut reconnaître dans ses récentes déclarations et à un second niveau dans le papier de M. Robitaille.
Yves Corbeil Répondre
21 juin 2017Ce qui captive l'attention ces temps-ci c'est le béluga du St-Laurent qui s'était retrouvé dans une rivière au Nouveau Brunswick. Toute une équipe de scientifique de la faune marine ainsi que de nombreux médias suivent le béluga fragile et vulnérable.
Imaginez si nos gens poqués et nos enfants vulnérables et fragiles bénéficiaient de la même attention des autorités. Mais non, ce serait trop beau pour être vrai comme j'ai toujours dis, les vétérinaires sont plus dévouer que nos dirigeants pour prendre soin des espèces.
Je pense qu'on serait due pour un bon sondage ''régional'' de façon à remettre les choses en perspective au sujet de la percé solidaire. C'est comme ce béluga hors de l'eau salé, les solidaires ne survivent que dans la saumure de Montréal et une genre de vague orange solidaire ça risque pas d'arriver en région.
Archives de Vigile Répondre
20 juin 2017Tout est possible dans le contexte actuel, GND habile parleur et mobilisateur ne doit pas être pris à la légère ce qui inclus la balance du pouvoir pour QS ou de diviser le vote pour permettre au Parti Libéral de se faufiler.
La CAQ pourrait former aussi l'opposition officielle dans le cas d'un écroulement du PLQ ou du PQ.
Pour QS, ce parti peut-il faire élire des députés hors de l'île de Montréal ???