La déFête nationale de Québec

Gildor Le Roy, dit « Assumer » [sic]

Mais ce peuple demeure vivant, malgré cette offense, ce qu’indique le Z en rouge sur le fleurdelisé renversé, appel international de détresse.

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Tribune libre

Le 25 juin 2012
La job de gros bras se poursuit, même sur la scène du spectacle. Cette fois, c’est sur la scène de la Fête nationale à Québec que la terreur s’est montrée sous le nez d’un clown aux yeux bornés d’épaisses lunettes, au regard hagard d’ailleurs.

Au lieu des casseroles dans la foule, bannies par une autre loi spéciale sans nom ni numéro matricule désormais, j’espérais celles de Loco Locass, revendiquant à la place de nos mains liées, l’expression sur les planches d’un plus haut théâtre de notre liberté. Mais ce pignon sur rue sur scène n’a tristement pas pu avoir lieu. Leur prestation fut liée, elle aussi..., par un contrat diabolisé.
Hélas ! pire encore, déception, surprise, disgrâce, c’est la matraque « assumer ! [sic] » qui, d’une morale obscure innommable, a pris d’assaut notre majorité silencieuse pour tout bêtement l’infantiliser, elle déjà aplatie, terrorisée, manipulée, déboussolée.
Le mémaire de la régie Labeaume l’a dit hier après cette Fête vampirisée : les colons, tant mieux pour « nous » (cachez ce nous, qui n’est qu’œufs pourris !), sont restés à la maison ! La fête des buverons est morte, vive la fête des leurrés ! Le modèle aseptisé est installé, le précédent à répéter l’an prochain !
Merci Gildor, l’exécutant de service, balayeur de carrés rouges et de casseroles « raisonnantes » ! ajouta d’un sourire malin Régis Labeaume, de SA hautaine mairie.

Passons donc au Chef de la matraque « Assumer ! [sic] » : Gildor gros bras le petit Roy de la bite à Tibi.
Si ce spectacle de la honte du silence mis sur la bouche du Québec a été transmis outre-Atlantique, nos cousins français, maintenant « socialistes » par leur État, ont dû se marrer et se gratter la tête en retrouvant le gaulois provincial profond en nous, pour mieux saisir ainsi nos paradoxes, nos contradictions sur grand écran, nos auto-humiliations organisées en événements médiatiques.
Gildor, catapulté de ses îles tropicales, comme un « outsider » parfait pour venir nous faire la grande leçon moraliste à la « Croc Bar » du « ferme-la, c’est moé qui parle ! » et dire aux Québécois, sur le mode verbal déparlant du passif-présent-absent : Assumer ! [sic]
T’as pas le droit aux casseroles sur le site !
Assumer ! [sic]
Tu t’es fait fouiller trois fois par les policiers.
Assumer ! [sic]
T’as passé trois guérites comme à Sagard.
Assumer ! [sic]
T’aimais pas le country, c’est fait’ [sic], t’es fait’ [sic] à l’os, tu vas en avoir pour « mon » argent : écoute ben ça !
Assumer ! [sic]
Ici, sur MA scène, Loco Locass ne casseroleront pas mes oreilles !
Assumer ! [sic]
T’aimes pas les poupounes qui chantent à la Fête du Canada et icitte : mémélamarie, avale-ça, est une génie !
Assumer ! [sic]
Vous êtes ma famille, dit-il, que tu le veuilles ou non, et dans toute famille, y’a les marginales, les tarées, les dents cassées, les moutonnes [sic] noires ou brebis galeuses et égarées !
Assumer ! [sic]
Vous n’êtes qu’un peuple d’a-gaga-dou-dou et de tape ta nana et mouds l’café !
ASSUMER ! [sic]
T’as voulu manifester, assume la matraque !
T’as voulu manifester, assume de perdre tes yeux !
T’as voulu manifester, assume la prison !
T’as voulu manifester, assume d’être défiguré !
T’as voulu désobéir, assume la loi 78 !
T’as voulu élire Charest la poudrette, assume SA monarchie !
T’as voulu tes fous du stade de hockey, Labeaume, Pédalo, Québécor, Vidéotron et compagnies
ASSUMER! [sic]
Gildor ! tout ça, Gildor, pas fort, fort !
Par toi, j’ai eu honte à mon peuple, le 23 juin au soir !
Par toi, j’ai eu honte de tes humiliations pour le peuple !
Par toi, j’ai pensé que tu méritais de rester exilé à jamais !
Par toi, j’ai vu que même dans les arts du spectacle il y avait des collabos serviles d’oligarques au point d’éteindre la Fête de la rue et le bruit du peuple éveillé !
Par toi, je suis loin d’être fier, mais sûr d’être ton étranger !
Gildor, toréador : que ta mémélamarie réussisse en France n’est pas signe d’élévation : bien que les Français « Élysent » des socialistes en État, cela ne les empêche pas d’être assoiffés de voir de plus en plus couler le sang par les carrés rouges de leurs tauromachistes lâches aux sournoises épées.
Et Francis Cabrel, le Taureau-parleur-défenseur corné, lapidé sur la place publique par ses supposés semblables !

Pour la Fête nationale de l’an prochain, donc, je propose :
Que les familles Rémillard qui nous « organisent royalement », monopolisant nos médias, Télé-Québec, SRC, etc., cèdent la place publique à notre État et à l’appel d’offres de soumissionnaires réalisateurs et producteurs citoyens, décorporatistes et indépendants.
Que ces organisateurs novateurs fassent appel aux artistes de tous côtés du peuple et que leurs discours et chansons soient actuels et représentent l’état des lieux, le cours des événements de l’année et expriment haut et fort ce qu’est le Québec politiquement dans son essence.
C’est pas compliqué : que la Fête se démarketing, se dépromotionne des chansons à succès, roman-savonnettes, se dévedettise de chanteuses fausses à double langue pro-canadian de poules sans tête.

Entretemps, nous aurons subi la première offense, la gifle sur le côté gauche par la ville de Québec, reçue ce 23 juin 2012, la seconde viendra, de la droite du fédéral, le 1er juillet prochain, Harper vous le garantit : « Je suis prêt, grâce à mes complices Mulroney et Charest rencontrés en secret, pour un vote à main dans le dos. »
Mais viendra aussi, peut-être, le discours des indépendantistes de tous les partis ralliés :
« Citoyens, l’étau se resserre, sortons du cadre parlementaire britannique, faisons de nos Assemblées publiques (la Saint-déJEANté), citoyennes et Nationales, des représentations politiques proportionnelles et que la Fête s’unisse au Pays, avec nous-mêmes et en nous-mêmes.
Il n’y a plus de temps venu ou à venir, le passé n’est plus qu’au présent de l’indicatif d’un drapeau fleurdelisé renversé qui fait signe en flottant : péril en la demeure ! Ajoutons à ce fleurdelisé un Z rouge au centre : « Ζ » (zêta) est l'initiale du mot grec « ζει / zi », qui signifie « il vit » ou « il est vivant »*.
Notre survie enfin n’est plus que Survenance! »
Et au diable relégués : tous les Gildor dehors !
ASSUMONS !

* Z est un film franco-algérien, réalisé par Costa-Gavras, sorti en 1969 et adapté du roman de Vassilis Vassilikos écrit à partir de l'affaire Lambrakis. Les opposants à la dictature des colonels en Grèce (instaurée le 21 avril 1967) inscrivaient cette lettre sur les murs pour protester contre l'assassinat de Lambrakis.

Le 23 juin 2012 au soir, à Québec, lors du spectacle de la Fête nationale sur les plaines d’Abraham, des valets des petits Césars ont tué la liberté d’expression et bafoué le peuple québécois et la démocratie. Mais ce peuple demeure vivant, malgré cette offense, ce qu’indique le Z en rouge sur le fleurdelisé renversé, appel international de détresse.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2012

    Merci pour ce commentaire plein d’intelligence et de lucidité. Merci aussi pour l’information dépassant le drame d’une dénationalisation, une corporatisation marchande en fait, entreprise de longue date, de la Fête nationale du Québec. Nous entrons maintenant dans la tragédie galopante! Faisons l’historique du désastre « in progress ».
    Autrement dit, le statut de la Société Saint-Jean-Baptiste, qui encadrait la Fête nationale depuis son origine, a été renversé, cette Société ayant été encadrée, intégré, par des organisateurs corporatistes, meneurs de jeu encaissant les fonds publics gouvernementaux et utilisant les discours politiques, sélectionnant les artistes, et utilisant les réseaux de télévision publics (TéléQuébec et SRC) à leur guise et selon une vision « nettement » dénaturante, obnubilante, perverse socio-politiquement.
    Gildor Roy « anima », éteignit, ou tua, c’est selon, le grand spectacle de la Fête nationale à Québec, tel un authentique directeur, voire dictateur, de conscience sociale, appuyé par un encadrement policé et hyper-contrôlant (dont la « contondantisation » des casseroles, désormais définies comme des armes potentiellement dangereuses dans le cadre de l’enclavage de cette fête, un précédent applicable à l’avenir pour tout autre objet selon le simple motif de sécurisation invoqué).

    Vous dites qu’en canadianisant notre Fête nationale du Québec, «On pourra y voir des francophones de partout au Canada venir y fêter la Saint-Jean et l’on y entendra des chanteurs et des chanteuses francophones de partout au pays. » Mais pourquoi pas aussi des chanteu(rs)ses anglais(es) populaires, folkloriques et bien sûr, « wesTURNisants » (sic) de tout le Canada.

    Ce processus d’assimilation totale rejoindrait la nouvelle loi d’assurance chômage (dont le concept d’assurance dite « emploi » devient entièrement légitimé) votée par le gouvernement fédéral conservateur en utilisant le bâillon, qui autorise à obliger le déplacement de tout travailleur sans emploi à travers le pays, selon des compétences « élargies », vaguement indéfinies.
    Enfin, le plus lugubre et là notre attention doit s’alerter, car, non plus la corporatisation, en cours depuis un bout de temps et renvoyant au passé, mais la judiciarisation politique est en train de définir l’avenir de la Fête nationale sur le mode d’une fermeture identitaire et un enfermement dans une culture globalement anglophone.
    Et cette opération vous la situez avec précision : « Le député NPD de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Monsieur Francois LAPOINTE vient justement de déposer un projet de loi visant à ajouter le 24 juin à la liste des jours fériés au Canada.
    Notre FÊTE NATIONALE est prévue dans une loi : LRQ, c F-1.1 et puisque la Cour Suprême du Canada ne l’a pas encore désavouée, elle est toujours en vigueur et ce depuis le 8 juin 2007. »
    Nous savons donc déjà qui aura été l’exécutant, bien de chez nous, de ce sale boulot.
    Garde à nous ! grâce à vous, Madame Dufour. À suivre de très près… Car je doute que l’inverse soit vrai pour l’être et le devenir de la Fête du Canada, qui ne se francisera jamais que de manière légèrement cosmétique et en utilisant des artistes totalement indifférents à la politisation de ces fêtes. Des artistes « je-me-moi » et « ma clientèle payante ».
    Les exécutants de service existeront toujours, par un défaut ou une tare de survie parasitaire, propre aux vivants et "spécialement" développé (en lois) chez l’humain.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2012

    On a peur que la FÊTE NATIONALE soit politique mais pourquoi donc Monsieur Harper est-il venu dans Lotbinière avec plusieurs de ces ministres à cette occasion-là? Çà n’était pas politique bien sûr cette belle grande visite-là.
    Ce processus de "dénationalisation" de la FÊTE NATIONALE est commencé depuis longtemps. En face du Parlement, le 23 juin, qu’y voit-on? Les toilettes figurez-vous donc. A-t-on déjà pensé dans un autre pays du monde à monter ce genre de décor le jour de la FÊTE NATIONALE? Cette année, il y a eu le fâmeux règlement Labeaume et le Parlement des Québécois ne leur était tout simplement pas accessible: un véritable blockhaus : des clôtures partout, des policiers partout, des postes de vérification; ne manquaient plus que les miradors. Lorsque l'on aura réussi à bien dénationaliser la FÊTE NATIONALE, à faire en sorte que des Québécois de toutes les régions ne sentent plus le besoin de venir la fêter dans LEUR capitale, il ne leur restera plus qu'à la canadianiser. On pourra y voir des francophones de partout au Canada venir y fêter la Saint-Jean et l’on y entendra des chanteurs et des chanteuses francophones de partout au pays.
    Le député NPD de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Monsieur Francois LAPOINTE vient justement de déposer un projet de loi visant à ajouter le 24 juin à la liste des jours fériés au Canada.
    Notre FÊTE NATIONALE est prévue dans une loi : LRQ, c F-1.1 et puisque la Cour Suprême du Canada ne l’a pas encore désavouée, elle est toujours en vigueur et ce depuis le 8 juin 2007.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2012

    Je n'ai pas été capable de le toffer.Pu capable.C'est une insulte,une claque en pleine face.
    Je viens de retranscrire une des dernières phrases avant la clôture du spectacle de Montréal animé par Guy A Lepage, maintenant accessible sur TOUTV,et disons le tout de suite,Gildor a de la concurrence:
    Guy A.Lepage:
    ''Mais qu'on soit de gauche ou de droite au Québec,
    chose certaine,on veut le beurre,l'argent du beurre,
    le beurrier,la fabrique de beurre et la vache!
    BREF NOUS SOMMES QUÉBÉCOIS.''
    Ouais,je me pose la même question que Jacques Noel: qui organise la Fête Nationale du Québec pour se faire organiser de la sorte!

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    26 juin 2012

    Je vais vous avouer que je ne suis pas allé voir le spectacle sur les Plaines d'Abraham. Je ne l'ai pas regardé à la télévision, non plus...
    Oui, j'habite Québec, cette prétendue capitale en laquelle je ne me reconnais plus vraiment. Je ne me reconnais plus en ces espèces de méga-Belle et Bums insipides qu'on nous sert, depuis déjà un peu plus de 10 ans sur les Plaines, en guise de célébrations de la Saint-Jean Baptiste (je ne dirai pas Fête naionale, l'événement en question étant devenu apolitique et insignifiant).
    Je me disais bien qu'avec un médiocre tel que Gildor Roy comme animateur, le show risquait fort de ne pas «lever». Mais sincèrement, j'ignorais que ce gros kétaine de Gildor avait eu l'indécence de prononcer un tel discours sur la scène!
    S'il vous plaît, est-ce que quelqu'un pourrait m'en dire plus? S'agit-il des paroles d'une chanson? D'un monologue qui se voulait humoristique (ouf!)? Fallait-il prendre la chose au tout premier degré (fallait-il y percevoir une certaine ironie)?
    Le tout me semble si incroyablement gros, énorme, gargantuesque de stupidité, de mauvais goût, de médiocrité (sans vouloir me répéter) en plus d'être une véritable provocation, au niveaux social et politique, que je souhaite vraiment en savoir plus! Tenter de comprendre quel genre de désastre, a pu se produire.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2012

    Gildor Roy m'est tout simplement apparu comme le « gros colonisé de service ». Au sevice de qui au fait? Il a agi, tout au cours de cette soirée, comme un éteignoir.. J'espère qu'on ne redemandera plus jamais ce sans talent pour animer à nouveau notre fête nationale. Désastre assuré!
    Jacques L. (Trois-Rivières)

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2012

    Gildor est un canadien "pure laine" qui chantait son "Ô Canada " au début des joutes des Expos. Charlebois et Gildor, aux Fêtes de la St-Jean.... je pleure des larmes de sang, mon âme se déchire d'une tristesse infinie parce que je sais que depuis longtemps, la St-JEAN EST USURPÉE. Et depuis longtemps. Ferland à la St-Jean et le lendemain aux Fêtes du canada. J'attend la tite toune à Harper "Imagine the Quebec, un country"....