Fusion QS/ON

Tribune libre

Le processus de négociation entre Québec solidaire (QS) et Option nationale (ON) en vue d’une éventuelle fusion est maintenant en cours. À mon avis, le plus gros « morceau » de la négociation réside dans la mise sur pied d’une assemblée constituante envers laquelle les deux partis ont des visions fort différentes.
D’un côté, QS ne veut pas imposer de mandat à l’assemblée sur ce sujet, laquelle pourrait, par exemple, soumettre à un référendum un projet qui ne propose pas l’indépendance. De l’autre côté, ON propose la création d’une assemblée constituante comme moyen de soumettre à un référendum l’indépendance du Québec.
Une nuance qui démontre, à mes yeux, la différence fondamentale entre les deux partis concernant l’ardeur de leurs convictions souverainistes, une plaque tournant essentielle à l’accession du Québec à son statut de pays. Une prise de position de la part de QS qui n’est pas sans nous rappeler la désormais phrase célèbre d’Amir Kadir : « L’indépendance si nécessaire mais pas nécessairement l’indépendance. »
En bref, cette tentative de fusion est vouée à l’échec compte tenu de cette barrière idéologique qui les sépare sur les pouvoirs d’une éventuelle assemblée constituante. À mes yeux, au terme de ces discussions, chacun s’en retournera dans ses quartiers sans avoir changé un iota sur sa démarche.
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2063 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    30 juin 2017

    Et j’ajoute,
    Si le peuple Québécois: la population du territoire, les gens du pays : autochtones, francophones, anglophones, dans l’ordre temporel plutôt que numérique, moins de 18 ans inclus sans réduire le poids politiques de leurs parents immédiats comme maintenant.
    - Parce qu’en votant, les parents partagent leur « économie » (force de travail et de régénération contre consentement à un juste partage ou à un enrichissement personnel sans limite) en exerçant leur droit de vote pour leurs moins de 18 ans, ça ne me semble pas nécessaire de démontrer, ce faisant.
    Aucun parti politique, en matière d’indépendance, ne peut prétendre à l’exclusivité comme s’il s’agissait d’une matières sujette à propriété intellectuelle, ce me semble, incluant mon préféré pour l’instant, ON, et le plus en mesure de réaliser l’interdépendance entre nations du monde dans un avenir dur à dire quand mais envisageable, le PQ.
    QS pour ce qu'il cherche à obtenir, ne peut tout de même pas se donner comme perspective à long terme un marché politique inférieur à celui du PLQ, dans un contexte constitutionnel originant du bipartisme britannique auquel il ne renonce pas. Dans une perspective de partage inconditionnel, pourquoi non à des accommodements inter-partis politiques ?

  • Robert J. Lachance Répondre

    29 juin 2017

    Ça ne me semblerait pas démocratique, à moins que leur constitution le permette dans certains cas, qu’une ou deux porte-paroles féminin et/ou masculin, (au fond, si j’ai tout compris, le chef à QS serait son Conseil national,) impose un mandat à leur assemblée, qu’ils propose ou non l’indépendance. Aurions-nous constaté le fait à leur récent congrès national ?
    Je note que vous avez retenu qu’ « ON propose la création d’une assemblée constituante comme moyen de soumettre à un référendum l’indépendance du Québec. »
    J’y préfère que 75 élus sur 125 se lèvent favorables à une déclaration d’indépendance libérale à la Robert Dutil. Quitte à valider par référendum.
    https://laqueste.wordpress.com
    Je les verrais le faire après que 55 % d’inscrits québécois concernés, dont les moins de 18 ans par procuration aux parents, se disent favorables à une révision de notre interdépendance territoriale, avec le Canada sans le Québec en premier.
    Il ne me semble pas que la différence fondamentale entre QS et ON en regard d’une plaque tournante essentielle à l’accession du Québec à un statut de pays soit leurs convictions souverainistes mais leur marché acquis : j’y trouve un rapport de force de 1 à 10-15 en faveur de QS. Ceci dit, il y a par ailleurs le marché envisageable limité que par l’imagination des membres d’ON et de QS.
    @ Jean-Claude Michaud,
    J’aurais mis un s à Option Nation Solidaire en cas de changement de nom lors d’une fusion. Le Québec a été fondé successivement par des autochtones, des francophones et des anglophones.
    Citoyen Guy Bertrand a aussi fait le choix du singulier au titre de son projet Liberté-Nation. C’est un legs à tous. Après réflexion, j’y renonce pour le moments sans changement de liberté par justice et ajout de s à nation.
    En réaction à l’occurence improbable d’une fusion QS/ON, et suite à une suggestion d’Alain Dubuc en 2011, j’ai pensé à Québec cellulaire et Option plurinationale comme prochain nom pour le PQ.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2017

    Option Nationale est un bon parti politique sur le plan des idées qui est moderne et raisonnable sur la plupart des questions. Dommage que ce parti ne puisse pas croître plus que cela en ce moment.
    L'alliance avec Québec Solidaire pourrait se faire si Québec Solidaire peut mettre de l'eau dans son vin avec quelques idées trop radicales et coûteuses et je me demande si les deux partis pourraient s'entendre en revenant sur le projet de souveraineté-association inspiré du modèle proposé naguère par René Lévesque et qui pourrait rallier les Solidaires plus fédéralistes ou souverainistes mous. Le nom du parti fusionné pourrait s'appeler Option Nation Solidaire.
    Un parti qui pourrait éventuellement s'entendre dans un référendum avec le PQ ou même remplacer le PQ comme parti souverainiste à moyen et à long terme.