FTQ: Gilles Audette reconnaît les liens avec le crime organisé

FTQ sous la loupe...


Le président de la FTQ, Michel Arsenault, s'adressera aux médias vendredi. Photo: André Tremblay, La Presse

Catherine Handfield - Le conseiller politique du président de la FTQ, Gilles Audette, a reconnu les liens entre le Fonds de solidarité de la FTQ et le crime organisé au cours d'un entretien téléphonique privé.
Des extraits de cette conversation ont été diffusés jeudi soir à l'émission Enquête sur les ondes de Radio-Canada. Gilles Audette avait tenté d'empêcher la diffusion de l'entretien en demandant à la Cour supérieure de prononcer une injonction. Le juge a rejeté sa requête, mercredi.
M. Audette a été enregistré à son insu alors qu'il s'entretenait avec Ken Pereira, directeur de l'Association des mécaniciens industriels 1981 (affilié à la FTQ). M. Pereira a ensuite remis la cassette à Radio-Canada.
«Y'en a pu de FTQ-Construction, tabarnak, a dit Gilles Audette. Les chiffres, osti, les livres y vont être bien tenus. Y'aura pas un câlisse de mafioso pis de Hells qui va atteindre le Fonds de solidarité. Le passé, tu peux pas défaire le passé.»
Gilles Audette confirme que le Fonds de solidarité de la FTQ - une société de capital qui gère les actifs de 570 000 Québécois - a fait affaire avec Ron Beaulieu, un sympathisant des Hells Angels.
Puis, il insinue que des membres de la mafia souhaitent le départ du président de la FTQ, Michel Arsenault.
«Michel a appris qu'y fallait, comment y'ont dit ça les tabarnaks... J'te dirai pas qui... du côté des Italiens... il faut que Michel Arsenault débarque de là. Y débarquera pas Michel Arsenault, câlisse», a dit M. Audette.
Tel que révélé cette semaine, l'émission Enquête a également traité du rôle que le crime organisé aurait joué dans les élections à la FTQ-Construction, en novembre. L'ex-directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis, aurait fait appel à un membre des Hells Angels pour convaincre l'un des trois candidats à sa succession de retirer sa candidature.
Favoritisme
Le reportage d'Enquête a également abordé l'apparence de favoritisme de la FTQ envers l'entrepreneur Tony Accurso. M. Accurso est propriétaire de Simard-Beaudry, l'une des entreprises du consortium qui a obtenu le controversé contrat des compteurs d'eau de la Ville de Montréal.
Des anciens dirigeants du Fonds de solidarité interrogés par Radio-Canada ont déclaré que des dossiers de M. Accurso ont été traités en priorité, notamment à la demande de Jean Lavallée, l'ex-président de la FTQ-Construction. Les liens financiers entre la FTQ, le Fonds et les entreprises de Tony Accurso dépassent les 400 millions, selon Radio-Canada.
En plus de l'ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, plusieurs dirigeants du syndicat ont séjourné sur le yacht de M. Accurso, amarré dans les îles Vierges. Gilles Audette et Louis Bolduc, du Fonds de solidarité, sont du nombre.
Le Fonds de solidarité de la FTQ prévoit envoyer un communiqué jeudi pour réagir aux conclusions du reportage. Quant à Michel Arsenault, il s'adressera aux médias vendredi, a indiqué un porte-parole de la centrale.


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