François Hollande dans les habits de Pierre Laval ?

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Pierre Laval était premier ministre sous le Maréchal Pétain

La France sera en récession en 2013 : le FMI vient d’annoncer ce que chacun avait anticipé, malgré les foucades du président de la République et de son dogmatique ministre de l’Économie. La zone euro sera, quant à elle, la seule région du monde en récession : l’économie mondiale est un sport dont tout le monde tord, contourne ou viole les règles et à la fin, c’est toujours l’Euroland qui perd. Depuis 30 ans, l’Europe use et abuse du même discours : les sacrifices d’aujourd’hui sont les conditions nécessaires à la prospérité de demain. Il fallait se serrer la ceinture dans les années 1980 pour combattre l’inflation, puis dans les années 1990 pour mettre au monde l’euro, mythe fondateur de la prétendue réussite européenne qu’il faut sauver à tout prix. Dans tous les pays du monde, la monnaie est au service de l’économie réelle ; en Europe, c’est l’inverse : ce sont les peuples qui doivent supporter les conséquences d’une politique économique dont le seul objectif vise à défendre l’existence d’une monnaie. Les élites européennes qui portent cette politique sont toutes équipées du même logiciel libéralo-austéritaire honni par l’ensemble des peuples. Hormis par le peuple allemand qui ne parvient pas à se départir de son goût pour la soumission aux idéologies dominantes, quelles qu’elles soient. À peu de choses près, la politique de Merkel est la même que celle de son prédécesseur Schröder : fondée sur la désinflation compétitive et la libéralisation du marché du travail. Mais là où le social-démocrate cultivait les vieilles lunes post-nationales de Jürgen Habermas et les discours lénifiants sur l’amitié entre les peuples et la solidarité européenne, la prussienne ressort le casque à pointe de Bismarck. Mme Merkel revendique une politique européenne défendant, d’abord et avant tout, ce qu’elle estime être les intérêts de l’Allemagne. Ce qui, du point de vue allemand, est parfaitement noble et légitime. La chancelière allemande fait en effet preuve de toutes les qualités qui manquent à l’eunuque de l’Élysée : patriotisme, courage, volonté. Quand l’une agit en chef, l’autre reste ce qu’il a toujours été, un gestionnaire à la petite semaine, adepte de la combinazione et des compromis médiocres : Bismarck vs Henri Queuille. Hollande préférera toujours un accord lésant l’intérêt national à un conflit où il s’exposerait à la schlague de Domina Merkel. Mais l’une et l’autre sont d’aussi piètres dirigeants : après Chinois et Américains, le ministre de l’Économie australien, qui est tout sauf un crypto-marxiste, vient de déclarer que l’ « austérité stupide » de l’Europe mettait en péril l’économie mondiale. Sont évidemment visés par ces déclarations l’Allemagne et son poisson-pilote français. En souhaitant la victoire des idées allemandes en Europe, en mettant en œuvre la même politique d’austérité que celle menée en France en 1935, François Hollande est en train de quitter les habits d’Henri Queuille pour revêtir ceux de Pierre Laval.



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